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Décès d’Iqbal Toofany: un officier de l’ERS raconte la nuit de son arrestation

22 mars 2019, 11:18

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Décès d’Iqbal Toofany: un officier de l’ERS raconte la nuit de son arrestation

Que s’est-il passé avant le décès d’Iqbal Toofany au poste de police de Rivière-Noire, dans la nuit du 1e au 2 mars 2015 ? Jean-François Fidèle, ancien officier de l’Emergency Response Service (ERS), a tenté de l’expliquer. C’était hier, jeudi 21 mars, devant la cour intermédiaire, lors de son interrogatoire mené par Me Azam Neerooa, assisté de Mes Roshan Santokhee, Priscilla Veerabadren et Bissessur. 

Au dire de Jean-François Fidèle, ils étaient trois officiers de l’ERS à prendre la route pour Rivière-Noire afin de mener un exercice de stop and search. C’était vers 23 h 30. Parmi les trois voitures contrôlées, celle à bord de laquelle se trouvait Iqbal Toofany. 

«C’est à la Balise Marina qu’on a arrêté une voiture de la marque Toyota Vitz de couleur blanche. Lorsqu’il (NdlR, Iqbal Toofany) a produit une copie de son permis de conduire, on a remarqué que sa vignette ne correspondait pas à sa plaque d’immatriculation. Il n’a pas pu fournir d’explication plausible sur cette anomalie», avance le témoin, qui l’avait pris en contravention. 

Tournevis et paire de gants

Iqbal Toofany a ensuite été soumis à une fouille corporelle. C’est ainsi qu’un tournevis a été retrouvé dans sa poche. Les policiers ont aussi récupéré une scie sauteuse et un sac contenant des chaussettes, un portable, une paire de gants et un autre tournevis, dans la voiture.

L’ancien officier de l’ERS raconte qu’Iqbal Toofany a été conduit au poste de police pour un exercice de vérification. D’autant qu’il y avait des cas de vol de voiture dans la région. «On l’avait laissé avec feu Laboudeuse ‘for further enquiry’.» Jean-François Fidèle insiste qu’Iqbal Toofany ne portait aucune trace de blessure à ce moment-là. 

Contre-interrogé par l’avocat de la défense, Me Gavin Glover, SC, assisté de Me Ludovic Balancy, le témoin Fidèle concède qu’il avait fait une erreur sur la date et l’heure d’une des entrées dans le Diary Book. Il a également avancé que 12 appels avaient été échangés entre l’un des officiers de l’ERS et leur supérieur. 

«Lorsque vous dites qu’Iqbal Toofany n’avait pas sur lui une pièce d’identité, vous n’avez pas fait une entrée pour faire mention de cela, n’est-ce pas ?» a voulu savoir Me Glover. Ce à quoi le témoin a répondu par l’affirmative. 

Jean-François Fidèle a également été questionné sur la liste des objets retrouvés qui ne figurent pas dans l’entrée de la police dans le Diary Book. Parmi, une montre de la marque Fossil, deux copies de permis de conduire portant le nom de deux personnes, dont celui d’Iqbal Toofany. Les deux permis avaient toutefois la même photo, la sienne. 

Il était en parfaite santé

 

«En faisant le ‘handing over’ d’Iqbal Toofany à la police, sur quelle loi vous vous êtes basé pour l’emmener au poste de police et effectuer une fouille, alors qu’il n’était pas en état d’arrestation pour rogue and vagabond et vous n’étiez plus dans le cadre d’un exercice d’identification, je présume ?» s’est enquis Me Glover. Jean-François Fidèle d’avancer qu’Iqbal Toofany n’avait pas été autorisé à partir bien que l’ERS ait eu confirmation que la voiture à bord de laquelle il voyageait n’avait pas été volée.  

Autre témoin appelé à la barre : le policier Marianne. Il a indiqué avoir vu Iqbal Toofany en parfaite santé dans la nuit du 2 mars 2015. «On m’avait dit qu’il avait été placé en état d’arrestation et qu’il était évasif sur son identité et son adresse. Il avait dit qu’il était électricien et qu’il partait à la pêche. Feu Jonny Laboudeuse de la Criminal Investigation Division l’avait emmené dans la ‘Charge room’, au rez-de-chaussée, pour le questionner, car il était soupçonné de vol. Je n’étais pas dans la salle.» 

Le policier Marianne a raconté que quand Iqbal Toofany a été emmené au premier étage, il n’entendait plus sa voix. «Il avait par la suite quitté le poste de police pour aller à la CID.»

Le procès se poursuivra le 7 mai.