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Démission de Lutchmeenaraidoo: des élections au plus tard à la mi-janvier ?

22 mars 2019, 08:00

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Démission de Lutchmeenaraidoo: des élections au plus tard à la mi-janvier ?

Nouvelle donne au sein du gouvernement. Après la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo comme député de la circonscription n°7, Piton–Rivière-du-Rempart, hier jeudi 21 mars, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui rentre au pays ce dimanche, aura à changer de stratégie. Si la dissolution automatique du Parlement est prévue pour le 21 décembre, avec cette nouvelle donne, le chef du gouvernement aura à le faire au plus tard à la mi-août. S’il ne veut pas organiser une partielle pour remplacer le démissionnaire… 

En effet, selon les dispositions de la loi, explique Ally Dahoo, ancien cadre de la Commission électorale et actuellement conseiller en matière électorale au bureau du Premier ministre, le gouvernement a un délai maximum de 240 jours pour tenir une partielle à partir de la date à laquelle le député a déposé sa lettre de demission au bureau de la speaker. Le «writ of election» doit, lui, être publié 90 jours plus tard. Quant au Nomination Day, il devra se tenir 60 jours après la publication du «writ of election». Et à partir de là, il ne restera que 90 jours maximum au gouvernement pour tenir la partielle. 

Se dirige-t-on donc vers une partielle ou vers des élections générales directement ? Lors d’une récente réunion privée à Saint-Pierre, Pravind Jugnauth a fait comprendre à ses partisans qu’il n’attendrait pas mai 2020 pour organiser les élections générales, et que le dernier événement politique allait être le meeting du 1er-Mai. Toutefois, la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo comme député précipite les choses. Au lieu d’une partielle, au sein même du MSM, on affirme qu’il vaut mieux organiser des élections générales. 

«Pravind Jugnauth n’a pas vu venir cette démission. Il a parlé à Vishnu Lutchmeenaraidoo dans la journée (NdlR, hier).»

Cependant, bien que le chef du gouvernement opterait pour les élections anticipées, il doit respecter la loi suivant la démission d’un élu, mais il n’irait pas jusqu’au bout des procédures. Le chef du gouvernement pourrait dissoudre le Parlement à la veille du Nomination Day. Selon les calculs faits par l’express, le bureau du président de la République aura, au plus tard, le 18 juin pour émettre le «writ of election», alors que le Nomination Day devra se tenir avant le 18 août. La Commission électorale aura à attendre trois jours en cas de retrait de candidatures avant d’entamer les procédures pour l’impression des bulletins de vote pour une partielle avant le 17 novembre. 

Donc, il est peu probable que le gouvernement autorise la Commission électorale à dépenser une grosse somme d’argent pour mobiliser les fonctionnaires et imprimer les bulletins de vote pour ensuite tout annuler pour se diriger vers les élections générales. De plus, sur le plan politique, il n’est pas convenable pour le gouvernement d’organiser une élection partielle à la circonscription Piton–Rivière-du-Rempart après avoir boudé celle de Belle-Rose–Quatre-Bornes en décembre 2017, après la démission de Roshi Bhadain. Le MSM (candidat en alliance), avec le MMM, se souvient encore de la défaite de 2005, quand Prakash Maunthrooa avait été battu par le travailliste Rajesh Jeetah dans cette même circonscription, Piton–Rivière-du-Rempart, après la démission de sir Anerood Jugnauth, en route pour Réduit. 

Par ailleurs, si le Premier ministre décide de dissoudre le Parlement à la mi-août, quelque temps après avoir fait voter le Budget, il aura encore du temps pour inaugurer le Metro Express. Toujours selon la loi, il y a un délai maximum de 150 jours pour organiser les élections générales. Donc, Pravind Jugnauth aura jusqu’à mi-janvier au plus tard pour appeler la population aux urnes. 

«Pravind Jugnauth n’a pas vu venir cette démission. Il a parlé à Vishnu Lutchmeenaraidoo dans la journée (NdlR, hier)», soutient une source du gouvernement. «Avoir une partielle ne semble pas plausible. Il faut des élections générales…» Quant à l’opposition, elle semble, elle aussi, avoir été prise de court par cette démission.