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Adoption d’animaux mauriciens: une nouvelle vie pour nos amis les bêtes en Europe

16 mars 2019, 20:35

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Adoption d’animaux mauriciens: une nouvelle vie pour nos amis les bêtes en Europe

Trouver une famille d’accueil en Europe pour un toutou ou un matou bien mauricien. C’est le pari réussi de trois jeunes femmes, militantes de la cause animale. Explications.

Se faire pouponner en France ou lustrer le poil en Allemagne… Depuis peu, certains de nos amis les animaux, un tantinet négligés à Maurice, reprennent du poil de la bête en Europe, dans des familles d’adoption. Non, vous ne rêvez pas, certains de nos «Mauri’chiens» et de nos «Mauri’chats» arrivent à trouver un bon nonos bien français ou une bonne litière anglaise pour se la couler douce, sous des cieux plus cléments pour eux. Comment ? Depuis un an, Caroline Chellen-Furzankhan et Angèle Zilio, de Maurice, et Eugénie Oudin, qui réside, elle, à Lyon, en France, se sont liguées pour donner une nouvelle vie aux animaux rejetés de notre société, en Europe.

« . . . Sauver un animal ne se limite pas aux frontières»

Ces jeunes femmes se sont engagées sur cette voie depuis quatre ans. Cela n’a pas été chose facile au départ, mais, en parfaites amoureuses des bêtes, elles ont voulu venir en aide aux animaux en détresse. Angèle Zilio est française et elle s’est installée à Maurice en 2015. Caroline Chellen-Furzankhan est pour sa part une amoureuse de la cause animale depuis toute petite car pour elle «une vie n’a pas de prix et sauver un animal ne se limite pas aux frontières».

Les Mauriciens ont tendance à rejeter les animaux «ordinaires».

Ensemble elles enchaînent les prises en charge des chiens et chats et des autres animaux errants ou en difficulté. Tels des anges gardiens, elles les soignent, les stérilisent et leur trouvent de bonnes familles d’accueil. Toutefois, de plus en plus, cela devient difficile pour elles de trouver des familles d’adoption à Maurice. «Quand on parle d’adoption, on parle de bonne adoption. Pour nous, il n’est pas question de donner un animal à quelqu’un qui l’enchaînera toute sa vie et qui le négligera», affirme Caroline Chellen-Furzankhan.

De par leur expérience, elles ont remarqué que les Mauriciens ont tendance à avoir des préférences pour certains animaux en particulier, en rejetant les autres. «Beaucoup de personnes ne sont intéressées que par les animaux «fluffy», les boules de poils aux yeux bleus ou ceux de race, ayant un pedigree. Ils délaissent complètement les autres, qu’ils considèrent comme ‘ordinaires’ et personne ne cherche à les adopter», explique Angèle Zilio. Par rapport à tous ces problèmes, les deux amies ont décidé de se tourner vers l’international, en envoyant leurs petits rescapés à l’étranger, où elles sont persuadées qu’ils pourront trouver une bonne famille pour les choyer.

Pour Caroline, il faut aimer et cajoler nos amis les bêtes.

Pour ce faire, Caroline et Angèle se sont associées à Eugénie Oudin. Cette dernière est une Mauricienne qui étudie en France. Voulant elle aussi venir en aide aux animaux de l’île, Eugénie Oudin a intégré l’association Aristo’pattes, à Lyon. «Avec l’appui et l’aide de la présidente de l’association, nous avons pu ouvrir un pôle dédié aux animaux mauriciens et leur offrir une meilleure vie en France», déclare-t-elle.

Jusqu’ici, elles ont pu placer à peu près 30 animaux à l’étranger. Certains ont trouvé une famille d’accueil en Grande-Bretagne, d’autres en France et en Allemagne. Les procédures pour faire migrer ces animaux sont toutefois complexes et nécessitent la mobilisation de plusieurs personnes de bonne foi. Depuis l’ouverture du pôle, ces jeunes femmes ont su créer un véritable réseau de facilitateurs à Maurice et en France.

«Pour faire partir un chien ou un chat en Europe, il y a quelques procédures à mettre en place. L’animal doit être âgé de 3 mois ou plus, il doit être identifié par une puce électronique, être vacciné contre la rage, déparasité et en bonne santé. Les services vétérinaires de Maurice vérifient l’animal la veille du départ puis, si tout est en règle, ils signent les papiers officiels autorisant son voyage vers l’Europe», explique Angèle Zilio.

Une fois ces étapes terminées, c’est au tour du «flying buddy» d’aider l’animal. «Le ‘flying buddy’ est un passager qui se porte volontaire pour accompagner un chien ou un chat et l’enregistrer sur son billet d’avion, direction Paris, à l’aéroport Charles-de-Gaulle. On lui demande simplement de nous rejoindre à l’aéroport de Plaisance le jour du départ et de récupérer les animaux à l’arrivée, en France. Il n’a absolument rien à payer», indique Caroline Chellen-Furzankhan.

Certaines «boules de poils» ont déjà trouvé une famille d’adoption avant de quitter le pays.

Arrivés en France, les animaux sont transférés directement dans des familles d’accueil ou dans leurs familles d’adoption. «Certains de nos rescapés ont trouvé des adoptants en Europe directement via les réseaux sociaux, avant même de quitter Maurice. Dans ce cas, les adoptants viennent chercher euxmêmes leur animal à l’aéroport», déclare Angèle Zilio.

Malheureusement, ces amies des animaux ne peuvent faire cette opération pour beaucoup de bêtes car cela coûte cher. Donc, elles envoient plutôt des animaux ayant des handicaps ou des animaux adultes car c’est quasiment impossible de trouver une famille d’accueil pour eux sur l’île.

Bénévoles, ces jeunes femmes ne comptent pas s’arrêter là. Elles ne se considèrent pas comme des agents d’exportation mais plutôt comme des militantes prêtes à tout pour sauver des animaux.