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Mobilisation plus faible pour le 7e jour de conflit dans les prisons françaises

12 mars 2019, 16:22

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Mobilisation plus faible pour le 7e jour de conflit dans les prisons françaises

La mobilisation des gardiens de prison était en recul mardi matin, une semaine après l’attaque au couteau de deux surveillants à Condé-sur-Sarthe (Orne) et à deux jours d’une réunion avec la ministre de la Justice.

Mardi matin, «douze établissements sont concernés par des rassemblements contre 18 lundi et 40 vendredi», a indiqué la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) à l’AFP.

Des blocages étaient notamment constatés à Alençon/Condé-sur-Sarthe, Villepinte, Nice, Marseille et Salon-de-Provence, selon la même source.

Les forces de sécurité devaient intervenir dans la matinée pour libérer l’accès aux établissements, a ajouté la DAP.

A Condé-sur-Sarthe, où deux surveillants ont été poignardés le 5 mars par un détenu radicalisé, la prison était bloquée pour la septième journée, même si le barrage a été temporairement levé par les forces de l’ordre.

«On est toujours en colère. On restera là le temps qu’il faudra», a lancé un des manifestants, selon une vidéo diffusée sur la page Facebook de FO Pénitentiaire.

L’accès à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), plus grande prison d’Europe, a été bloqué tôt mardi, avant d’être débloqué par les forces de l’ordre. Les surveillants dispersés comptaient aller à Fresnes où un rassemblement est prévu à midi et où la section locale de FO a promis «un mode guérilla» devant la prison.

A Villepinte (Seine-Saint-Denis), les CRS sont intervenus peu avant 9H00 pour déloger les surveillants qui bloquaient l’établissement depuis 6H00. Une soixantaine de surveillants étaient présents, selon Julien Decurninge FO.

A Nantes, il n’y avait aucune action mardi matin contrairement à la veille. «Quelques agents de Nantes sont partis à Condé pour soutenir les collègues», a cependant assuré Rudy Iraegui, délégué syndical FO.

Aux Baumettes, une centaine de surveillants ont bloqué les entrées, avant d’être délogés vers 09H00, a déclaré à l’AFP Catherine Forzi, déléguée FO. «De toute façon, on continue demain, puisqu’on a rendez-vous avec la ministre jeudi», a-t-elle ajouté.

Avant cette rencontre avec Nicole Belloubet, le directeur de l’administration pénitentiaire, Stéphane Bredin, a reçu lundi les organisations syndicales représentatives. A l’issue de cet entretien, le syndicat FO-Pénitentiaire s’est dit «satisfait» de la prise en compte de certaines de ses revendications.

A Nice, FO a relancé le blocage de la maison d’arrêt, avec un renfort de «gilets jaunes». «On était 80 dont une trentaine de gilets jaunes. On a tout bloqué de 6H00 à 9H00, heure à laquelle les forces de l’ordre nous ont délogés», a précisé à l’AFP Hervé Ségaud, délégué FO.

A Draguignan (Var) où le blocage se poursuit, les «gilets jaunes» du Muy ou de Brignoles pourraient venir prêter main forte mercredi aux gardiens qui étaient à nouveau une vingtaine devant la maison d’arrêt mardi. «Ni député, ni maire, ni préfet, ni personne n’est venu nous soutenir alors qu’il y a quand même eu un attentat à Condé», a déploré Didier Di Giovanni (CFDT Interco Justice).

En Nouvelle-Aquitaine, quatre établissements ont été touchés par des actions de blocage: Gradignan (dans la banlieue de Bordeaux), Angoulême (Charente), Mont-de-Marsan (Landes) et Neuvic (Dordogne), selon le SNP-FO.

Le 5 mars à Condé-sur-Sarthe, après l’agression le matin des deux surveillants avec des couteaux en céramique, Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de trente ans et s’est radicalisé en prison, s’était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l’unité de vie familiale de la prison.

Après de vaines tentatives de négociations, le RAID avait lancé l’assaut, interpellant le détenu et tuant sa compagne.