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Ligue Europa: le grand Cech retourne à Rennes où il est devenu un géant

6 mars 2019, 15:43

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Ligue Europa: le grand Cech retourne à Rennes où il est devenu un géant

Si le Roazhon Park vibrera pour Rennes jeudi, lors du huitième de finale aller de Ligue Europa contre Arsenal, une partie de son cœur battra pour Petr Cech, gardien des «Gunners» qui s’est révélé à Rennes de 2002 à 2004.

«On m’avait simplement demandé mon avis avant de le recruter. J’avais rapidement vu - ce n’était pas très difficile - que c’était un grand talent».

Quand Christophe Lollichon, l’un des entraîneurs français de gardiens les plus réputés au monde, parle du portier tchèque de 36 ans, tout paraît simple, évident.

En 2002, Rennes fait l’un des pires mercatos de son histoire: le défenseur argentin Gabriel Loeschbor, le milieu uruguayen Andres Fleurquin et l’attaquant bulgare Georgi Ivanov disputeront une quarantaine de matches à eux trois avant de repartir.

Une seule recrue surnage, un gardien tchèque de 20 ans à la taille de basketteur (1,96 m), recruté pour 4,5 millions d’euros au Sparta Prague parce qu’il avait écœuré l’équipe de France en finale de l’Euro des Espoirs (0-0, 3-1 aux tab).

La première saison, il sauve pratiquement le Stade Rennais (15e) en réalisant 12 clean-sheets (aucun but encaissé) en 37 matches.

Une complicité naît cette année-là entre Cech et Lollichon qui n’est pourtant en charge que des gardiens du centre de formation.

«On a bouffé de la vidéo»

«Des discussions informelles mais on sentait que le courant passait», résume modestement Lollichon.

Suffisamment pour qu’en fin de saison, Cech exige de ses dirigeants de s’entraîner avec lui s’ils veulent qu’il honore une seconde année de contrat. Le début d’une collaboration quotidienne de neuf ans, «neuf ans de bonheur», insiste Lollichon.

«Élevé à l’école nantaise, j’ai toujours travaillé dans l’idée que le gardien est un joueur de champ supplémentaire et qu’il faut avoir une attitude proactive, une volonté de jouer et de ne pas rester dans son but à attendre de faire un arrêt», détaille le technicien.

Cech était «un gardien déjà techniquement bien formé parce que l’école tchèque est pas mal à ce niveau-là, mais on a (fait) en sorte qu’il ait confiance en lui, qu’il optimise l’utilisation de sa morphologie sur les ballons aériens, dans la gestion de la profondeur, dans les +un contre un+...», poursuit-il.

Les deux hommes passent énormément de temps devant des écrans à disséquer les attitudes, les postures, les mouvements du jeune gardien.

«On a vraiment bouffé de la vidéo, et comme Petr est un grand bavard toujours en train de poser des questions, au lieu de faire des séances courtes de 10-15 minutes, voire 20 minutes, parfois on restait 45 minutes», en rigole-t-il aujourd’hui.

«Le football lui dit merci»

«Petr, c’est quelqu’un qui court après la perfection, qui court après la performance», souligne-t-il pour expliquer la longévité de celui qui a annoncé la fin prochaine de sa carrière.

Après Rennes, Cech, qui compte 124 sélections tchèques, un record, a signé à Chelsea pour près de 15 millions d’euros, emmenant Lollichon avec lui, avant de rejoindre Arsenal en 2015.

Le natif de Plzen a étoffé son palmarès de quatre titres de champion d’Angleterre et une Ligue des champions avec les «Blues».

Si ses exercices insensés à l’entraînement avec des balles de ping-pong sont légendaires, il est surtout connu pour le casque noir qu’il arbore depuis une fracture du crâne en 2006, résultat d’un choc avec un joueur de Reading qui l’a tenu éloigné quatre mois des terrains.

Ce retour à Rennes, offert par les hasards du tirage au sort, «c’est le football qui lui dit merci», veut croire Lollichon.

Mais en bon compétiteur, Cech saura vite mettre de côté les sentiments.

«Ce n’est pas une apothéose pour lui, l’apothéose serait d’aller en finale, s’ils y vont», conclut le technicien.