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Sweraj Jumamgalsing: «enn laniverser mem pann kav fer, enn manzé pann kav asté»

3 mars 2019, 22:00

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Sweraj Jumamgalsing: «enn laniverser mem pann kav fer, enn manzé pann kav asté»

Il a commencé à travailler alors qu’il n’avait que 16 ans. Aujourd’hui, il en a 57. Sweraj Jumamgalsing, un habitant de Poste-de-Flacq, fait partie des employés d’usine (NdlR, il ne souhaite pas que l’on divulgue le nom) qui n’ont pas eu de salaire depuis le mois de décembre. Il revient sur sa vie, son parcours et les fêtes de fin d’année, qui n’ont pas été de toute gaieté, loin de là…

Depuis quand êtes-vous employé d’usine ?
Dépi 1983 mo dan textile. J’ai commencé à travailler dès que j’ai terminé le CPE. Mon père m’a initié au métier de tailleur. Puis, avec l’expérience, j’ai eu un poste dans une usine. Mon premier employeur était Apparel Export Ltd. J’y ai démarré ma carrière en tant que superviseur.

Et aujourd’hui, quel poste occupezvous ?
Je n’ai pas bougé. J’occupe toujours le même poste…

«Travay dan lizinn», est-ce aussi dur aujourd’hui qu’autrefois ?
Le métier n’est pas le même. Lorsque j’ai commencé, le salaire était de Rs 16. Mé mo kontan travay-la. Mais bon, vu la tendance actuelle, je crains le pire pour les employés d’usine…

Ah… À cause du salaire ? Depuis quand n’avez-vous pas été payé ?
Entre autres. Je n’ai pas reçu de salaire depuis décembre. Mais je ne suis pas seul. Tous mes collègues sont dans le même cas. Après les fêtes, nous avons repris le travail le 7 janvier, mais nous n’avions toujours pas eu de paie. Après quelques demandes, nous avons finalement eu une partie de notre salaire du mois de janvier. Mais celui de décembre se fait toujours attendre.

Vous avez donc passé les fêtes de fin d’année sans argent ?
Pa ti fasil ! Nou’nn gagn bonis. Mais à ce moment-là, nous ne savions pas que le salaire n’allait pas suivre ! Je suis le seul à travailler dans mon foyer. Mais il n’y a pas que ça… J’ai deux filles qui sont à l’université et une autre au collège. J’ai eu toutes les difficultés du monde à payer leurs cours. Ce n’était pas facile du tout. Mais heureusement, j’ai pu avoir l’aide de mes proches. Mo bann frer inn ed mwa. Puis, j’avais mis de l’argent sur un compte pour les frais d’étude de ma fille. Elle m’a dit de l’utiliser si j’étais en difficulté.

Et votre situation aujourd’hui ?
Critique ! J’ai eu 57 ans jeudi dernier, enn lanniverser mem pann kav fer, enn manzé pann kav asté. De toute façon… quel autre travail pourrais-je faire à mon âge ?

Mais si vous aviez le choix, quel travail choisiriez-vous ?
(Soupir). Comme je vous l’ai dit, à mon âge, il est difficile de répondre à cette question, je suis perdu. Je ne sais pas moi-même…

«La productivité est restée la même, mais la masse salariale a augmenté. c’est pour cela que les usines ferment.»

Et si vous étiez plus jeune ?
Certainement pas dans ce secteur ! J’ai travaillé dans six usines au cours de ma vie, et à chaque fois, c’est le même problème. On peut se retrouver sur le carreau n’importe quand, ou encore, il y a des problèmes de salaire… Avant, j’arrivais à me relever, à faire face aux épreuves, mais maintenant, avec l’âge, c’est de plus en plus difficile…

Les usines ferment à tour de bras. D’autres sont en difficulté…
Le problème vient du salaire minimum. Helper ek masinis pe gagn mem lapey. La productivité est restée la même, mais la masse salariale a augmenté. C’est pour cela que les usines ferment. Mais je reste optimiste malgré la situation…

 

Nazia a du mal à payer les mensualités de sa maison

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<p>Nazia Sondagur, 36 ans est mère célibataire, elle a deux enfants. Elle travaille comme <em>&laquo;back pocket&raquo;</em> depuis sept ans et n&rsquo;a touché que la moitié de son salaire du mois de janvier. La maman courage confie qu&rsquo;elle vient d&rsquo;obtenir une maison de la NHDC. Mais que sans salaire, elle parvient difficilement à payer les mensualités, les factures. En ce moment, elle dépend de sa mère pour subvenir aux besoins de sa famille. Auparavant, elle touchait une allocation mais depuis qu&rsquo;elle travaille, elle ne dépend que de son salaire. Qu&rsquo;elle ne voit pas venir&hellip;</p>