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«Le Royaume-Uni doit mettre fin à son administration des Chagos»

26 février 2019, 08:03

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«Le Royaume-Uni doit mettre fin à son administration des Chagos»

La Cour internationale de justice a rendu son avis consultatif hier, lundi 25 février. L’administration du Royaume-Uni est un fait illicite «qui engage la responsabilité internationale de cet État». Désormais, il revient à l’Assemblée générale de l’ONU de statuer.

Ce ne sont plus les Chagossiens ou le gouvernement mauricien qui le disent. Mais bien la Cour internationale de justice (CIJ). Le Royaume-Uni doit mettre fin à son administration de l’archipel des Chagos dans les plus brefs délais. L’avis est historique pour Maurice et pour la communauté chagossienne. Désormais, il revient à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) de statuer.

Le 16 septembre 2016, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution suivante : «Demande d’avis consultatif de la CIJ sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965.» La CIJ devait donner son avis sur deux questions.

La première avait trait au processus de décolonisation. Il s’agissait de statuer si ce processus avait été mené à bien en 1968, lorsque Maurice a accédé à son Indépendance et que l’archipel des Chagos a été séparé du territoire mauricien. Le premier point mis en avant par la CIJ concerne le droit à l’autodétermination.

Pour faire simple, il s’agit de la détermination du statut d’un pays par ses habitants. À l’époque de l’excision des Chagos, la CIJ note qu’il y a eu une absence d’expression libre et authentique de la volonté du peuple.

La seconde question était de statuer sur les conséquences de l’administration britannique des Chagos. Empêchant ainsi Maurice d’envisager un retour du peuple chagossien sur ses terres. L’une des conséquences mentionnées par la CIJ est que le processus de décolonisation de Maurice est incomplet.

«La Cour est d’avis qu’au regard du droit international, le processus de décolonisation de Maurice n’a pas été validement mené à bien lorsque ce pays a accédé à l’indépendance en 1968 à la suite de la séparation de l’archipel des Chagos », est-il précisé dans l’avis rendu public hier.

La Cour va plus loin. La décolonisation de Maurice ne s’étant pas faite dans le respect du droit des peuples à l’autodétermination, l’administration du Royaume-Uni est un fait illicite «qui engage la responsabilité internationale de cet État». C’est la raison pour laquelle l’instance demande que le Royaume-Uni mette fin à son administration dans les plus brefs délais. Et il revient à l’Assemblée générale de l’ONU d’en déterminer les modalités.

Autre question devant être examinée devant les Nations unies : la réinstallation des Chagossiens dans leur archipel. Une question qui, selon la CIJ, a trait à la protection des droits humains de cette communauté. Dans la foulée, l’instance judiciaire a lancé un appel à tous les États membres de l’ONU pour qu’ils coopèrent afin d’achever le processus de décolonisation de Maurice.

 

What’s next ?

<p>Nous avons posé la question au constitutionnaliste Milan Meetarbhan. L&rsquo;homme de loi explique que la balle est désormais dans le camp de l&rsquo;Assemblée générale de l&rsquo;ONU. &laquo;<i>Une résolution</i> <i>peut être adopté</i><i>e après un vote mais</i> <i>rien n&rsquo;oblige le Royaume-Uni ou les</i> <i>États-Unis à s&rsquo;y plier</i>&raquo;, explique le constitutionnaliste. Cependant, Milan Meetarbhan reconnaît que &laquo;<i>ce sera quand même plus facile</i> <i>pour Maurice de recueillir des votes</i> <i>en sa faveur maintenant qu&rsquo;on a</i> <i>l&rsquo;avis consultatif</i>&raquo;.</p>

<p>Pour le parlementaire Shakeel Mohamed, à présent, c&rsquo;est une bataille médiatique qui devrait être menée en Angleterre et aux États-Unis. &laquo;<i>Les deux pays</i> <i>feront bientôt face à des élections.</i> <i>C&rsquo;est maintenant qu&rsquo;il faut agir. </i>We should talk to their people!&raquo;</p>

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