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Jugement de la Cour internationale de justice: des Chagossiens partagés

25 février 2019, 17:00

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Jugement de la Cour internationale de justice: des Chagossiens partagés

C’est le jour J pour les Chagossiens. Si certains d’entre eux sont dans l’attente d’une bonne nouvelle, d’autres en revanche n’y croient pas pour autant.

Kevin Amide, Mauricien de descendance chagossienne, a appris la nouvelle par l’express. Choqué, il avoue toutefois qu’il garde espoir. Ce «cleaner» de 30 ans qui habite en Angleterre explique que cela lui fera plaisir si un avis favorable est obtenu. «Ma grand-mère est morte sans pouvoir retrouver son pays. Je ne connais pas cet archipel mais je serai content si nous gagnons», témoigne-t-il. Il n’a pas souhaité faire de spéculations. Pour lui, la réponse dépendra de Dieu uniquement. Ses amis chagossiens et lui n’ont rien planifié pour les résultats.

Leonie Aglaé, 26 ans, n’était pas non plus au courant que l’avis de la CIJ serait connu aujourd’hui. Vivanten Angleterre depuis neuf ans, elle dit ne pas vouloir livrer son état d’esprit même si elle est de descendance chagossienne. «Je n’étais pas au courant. Toutefois, ce qui devra arriver arrivera.»

De son côté, Allen Vincatassin, Chagossien qui vit en Angleterre et président en exil de Diego Garcia et des îles Chagos, confie que c’est un moment décisif. Toutefois, il campe sur le fait que si Maurice obtient la souveraineté des Chagos, ce ne sera pas favorable pour les natifs. «Les Chagossiens sont un peuple autochtone qui est reconnu par les Nations unies. Et peu importe l’avis, nous sommes les seuls à pouvoir décider de notre avenir», explique-t-il. Pour lui, c’est seulement après l’avis rendu qu’il pourra vraiment faire un commentaire. Avis dont il prendra connaissance en ligne.

Hansley Mandarin, jeune musicien de 37 ans, ne s’intéresse pas à la CIJ car selon lui c’était déjà perdu d’avance. Né à Maurice, il clame avoir une forte appartenance pour les Chagos car il s’agit de ses racines. Ses grands-parents sont nés là-bas. Néanmoins, il avoue ne pas se sentir concerné par toutes ces batailles du gouvernement mauricien et d’Olivier Bancoult, leader du Groupe réfugiés Chagos. D’après lui, tout cela est inutile. «Je ne crois pas du tout qu’ils vont gagner», pense-t-il.

Claude Lafoudre, Chagossien vivant en France et qui est de passage à Maurice pour un concert, abonde dans le même sens. «Même s’ils remportent un avis favorable, nous irons là-bas pour faire quoi ? Déjà ici à Maurice et ailleurs, nous avons des compatriotes qui ne savent ni lire ni écrire et ki pé pas miser. C’était et ça reste une guerre superflue», analyse-t-il. Lui non plus ne croit pas à une réponse positive et n’est pas intéressé non plus à suivre l’évolution des choses.