Publicité

Moins de quatre «credits»: Qui en profite ?

8 février 2019, 22:34

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Moins de quatre «credits»: Qui en profite ?

Tout n’est pas perdu pour les élèves n’ayant pas décroché les quatre «credits», critère obligatoire du ministère de l’Éducation pour faire le Higher School Certificate (HSC). Du moins, pas pour ceux dont les parents ont les moyens de payer les services d’établissements privés payants. L’autre option prisée demeure les leçons particulières.

Cette année-ci, plusieurs écoles payantes et privées ont noté une hausse considérable dans la demande de sièges pour la Grade 12 (anciennement Lower 6). À l’instar du collège Ocep. La direction confirme une augmentation de 20 %-25 % pour les classes de General Certificate of Education (GCE) A-Level, comparée aux années précédentes. Idem pour la Gopee Academy of English Language, située à Rose-Belle. Le directeur de l’établissement, Sunil Gopee, prévoit une demande plus importante à partir de l’année prochaine. Soit, l’obtention obligatoire de cinq «credits» pour accéder en Grade 12.

Selon nos informations, il s’agit là d’élèves qui ont déserté des collèges d’État et ceux du Private Secondary Education Authority (PSEA). Alors que certains ont complété deux tentatives en vue de décrocher le School Certificate, d’autres ont choisi de quitter leur collège à la première tentative, étant persuadés de ne pouvoir décrocher le nombre de «credits» imposé.

«Bien que nous préférions que les élèves soient inscrits dès la Grade 7, nous accueillons quand même ceux qui viennent de terminer la Grade 11», explique une source autorisée de la Full Day School, sise à Curepipe. Et d’ajouter ouvrir ses classes pour les adolescents qui ont décroché trois, voire deux «credits» uniquement. Par conséquent, cette école affiche un taux de remplissage de 100 %.

Quant au Mauricia Institute, il donne la possibilité aux élèves de refaire le GCE O-Level. Le directeur, Hassam Sakibe Coowar, explique que son institution accueille des élèves avec deux, trois et quatre «credits.» Les élèves prennent alors part aux examens en mai/juin. Soit, quelque quatre mois seulement après l’obtention des résultats du School Certificate. «Déjà, le niveau du GCE O-Level est plus abordable comparé à celui du SC. La preuve: notre taux de réussite est de 85 % à 97 %», affirme-t-il.

Combien coûtent les cours dans ces écoles privées ? Selon nos informations, ils varieraient entre Rs 3 000 et Rs 17 000 mensuellement. Mais ce n’est pas tout. D’autres parents, eux, choisissent de déscolariser leurs enfants et privilégient les leçons particulières. Une situation qui interpelle des professionnels du domaine éducatif, dont Lysie Ribot, présidente du syndicat des enseignants des collèges confessionnels. Elle compte d’ailleurs aborder le sujet lors de la prochaine assemblée générale.

Ally Yearoo, secrétaire de l’Education Officers Union, confirme également la tendance des leçons particulières à la hausse. «Je connais le cas d’un élève qui souhaite devenir interprète mais qui n’a décroché que trois credits et ne peut donc faire le HSC. Il a choisi de quitter l’école et se consacre désormais aux leçons particulières en attendant de prendre part au GCE A-Level et ensuite, aller à l’université», dit-il.

Pour Basheer Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés, les établissements privés payants peuvent à présent appliquer des critères de sélection. «Ces institutions peuvent se permettre de choisir quels élèves elles vont prendre. Elles choisissent ainsi les meilleurs éléments afin d’obtenir de meilleurs résultats», fait-il ressortir. D’ajouter que l’obligation de décrocher quatre «credits» représente une aubaine pour ces institutions.