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Mohammud Hussayn Baulum: «La fermeture de la moto-école est imminente»

6 février 2019, 17:15

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Mohammud Hussayn Baulum: «La fermeture de la moto-école est imminente»

Piste déplacée ou encore manque d’inscriptions… Mohammud Hussayn Baulum fait le point sur les moto-écoles.

Que s’est-il passé avec votre piste pour la pratique ?
Le tracé du Metro Express se situe partiellement sur notre piste pour l’apprentissage pratique. L’État a pris le terrain depuis environ trois mois. Et bien que le terrain nous appartienne, nous ne pouvons y ériger nos infrastructures.

Avec leurs opérations, il y a plein de terre, de poussière entre autres. Nous avons dû louer un terrain à Réduit, non loin du centre de formation des instructeurs des motoécoles. Les élèves trouvent que cette piste est plus accessible.

En mars, cela fera un an que les motoécoles sont en opération. Ont-elles fait changer les choses ?
Les moto-écoles ne pourront rien changer car la loi n’a pas été mise en place pour les motocyclistes. C’est-à-dire qu’il n’est pas obligatoire de passer par une moto-école. Si tel était le cas, tout le monde aurait accès à la formation adéquate pour conduire ce véhicule. La formation ellemême outille le conducteur contre les dangers de la route.

L’Advance Institute of Motoring Ltd (AIM) a-t-elle pu atteindre ses objectifs en termes d’inscriptions et de rentabilité ?
Absolument pas ! C’est une catastrophe. Nous sommes vraiment en train de lutter pour sortir la tête de l’eau. Avec ce projet-là, chaque école devait avoir 1 000 inscriptions par année. Le taux réel n’est que d’environ 160 à 170.

Fondamentalement, pourquoi cela ne roule pas pour les moto-écoles ?
L’AIM a démarré en mars 2018. Puis, l’Ark Driving School a ouvert ses portes à Brisée-Verdière, suivie de la Professional Riding à Plaine-Magnien. Finalement, il y a plusieurs coûts d’opération. Les trois écoles disposaient d’environ 24 formateurs. Imaginez-vous donc : les deux moto-écoles de Brisée-Verdière et de Plaine-Magnien ont dû cesser leurs opérations. Ceci est dû au fait que la loi n’oblige pas les motocyclistes à s’y inscrire…

Et votre école est aussi condamnée à la fermeture ?
Plus ou moins… Récemment, nous avons eu des réunions avec le ministère et mentionné que nous ne pouvions continuer avec autant de pertes…

Et à combien s’élèvent vos pertes ?
À plus de Rs 300 000 par mois. Dans un an, c’est plus de Rs 3 millions de pertes. Comme nous l’avons expliqué au ministère, nous ne pouvons plus nous le permettre. La fermeture de notre moto-école est imminente. Nous sommes dans l’attente pour l’instant. En fait, les élèves devaient recevoir des subsides de l’État pour les inscriptions. Le ministère travaille encore dessus.

L’avenir est bien sombre. Nous avons beaucoup investi, notamment dans l’achat de terrain, des motocyclettes, dans la formation etc. Un des opérateurs a même déboursé Rs 14 millions et pourtant, il a été contraint de fermer après quelques mois.

Un projet qui s’est finalement crashé en route…
Définitivement, et nous avons des regrets. Nous avons été embobinés par l’État. On nous avait dit que 300 000 personnes détiennent des «learners», ce qui impliquait un millier d’élèves par an dans les moto-écoles. On n’a même pas dépassé la barre de 200.