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Génocide arménien: Macron va faire du 24 avril la journée nationale de commémoration

6 février 2019, 10:11

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Génocide arménien: Macron va faire du 24 avril la journée nationale de commémoration

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi soir devant la communauté arménienne que la France allait faire du 24 avril, dans les prochaines semaines, une «journée nationale de commémoration du génocide arménien».

S’exprimant lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), le chef de l’État a ainsi honoré sa promesse de campagne d’inscrire au calendrier français une journée commémorant cet événement, un geste que les Arméniens de France attendaient avec impatience.

La date du 24 avril est celle qui a déjà été retenue par l’Arménie et la région à majorité arménienne du Nagorny-Karabagh pour commémorer le génocide de 1915.

«La France, c’est d’abord et avant tout ce pays qui sait regarder l’histoire en face, qui dénonça parmi les premiers la traque assassine du peuple arménien, qui dès 1915 nomma le génocide pour ce qu’il était, qui en 2001 à l’issue d’un long combat l’a reconnu dans la loi et qui fera dans les prochaines semaine du 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien», a-t-il déclaré.

Il a plaidé pour que «les citoyens de demain soient pleinement conscients des vérités du passé» et s’est élevé contre toutes les formes de négationnisme.

Le président français a précisé avoir au préalable informé le président turc Recep Tayyip Erdogan de sa décision.

La France a «un dialogue exigeant avec le président turc. Nous avons des désaccords assumés sur la lutte contre Daesh, les libertés fondamentales en Turquie, le génocide et le passé et les droits de l’homme en Turquie. Nous avons des points de convergence qui justifient le dialogue, comme la nécessité d’une transition politique en Syrie. A ce titre le dialogue avec la Turquie est indispensable. Je me refuse à rompre le fil du dialogue», a-t-il détaillé.

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

La France a été en janvier 2001 le premier grand pays européen à reconnaître le génocide arménien, qu’une vingtaine d’autres États reconnaissent également.

La Turquie récuse le terme de génocide et évoque pour sa part une guerre civile en Anatolie.

Le président Macron a aussi rendu hommage au chanteur français d’origine arménienne Charles Aznavour, décédé le 1er octobre. Le fils du chanteur, Nicolas Aznavour, lui a offert un doudouk, une flûte traditionnelle arménienne en bois d’abricotier.

Parmi les 350 invités, réunis dans un hôtel parisien, figuraient comme chaque année des personnalités politiques et des célébrités comme la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse ou encore l’ancienne star du foot Youri Djorkaeff.

Interpellé sur la question des ventes d’armes françaises à l’Azerbaïdjan, qui pourrait être utilisées dans le conflit de la région séparatiste du Haut-Karabagh, à majorité arménienne, il a assuré que «la France respecte scrupuleusement des obligations liées à l’embargo». «Nous ne fournissons pas et nous ne fournirons pas d’armes susceptibles d’être utilisées dans des opérations armées au Haut-Karabagh» a-t-il assuré.

Emmanuel Macron s’est rendu en octobre en Arménie pour le sommet de la francophonie à Erevan, où il a assisté à un hommage à Charles Aznavour.