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Elisabeth Borne confirme la construction du CDG Express

6 février 2019, 01:45

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Elisabeth Borne confirme la construction du CDG Express

La ministre des Transports Elisabeth Borne a confirmé mardi la construction du CDG Express, un train rapide qui doit relier Paris à l’aéroport de Roissy en vingt minutes, assurant que «ça ne se fera pas au détriment des transports du quotidien» et donc que le rendez-vous des jeux Olympiques de 2024 pourrait être manqué.

«Le contrat de concession sera signé dans les prochains jours» avec le gestionnaire d’infrastructure détenu à parts égales par ADP, SNCF Réseau et la Caisse des Dépôts, a annoncé Mme Borne dans une interview au Parisien.

«C’est indispensable pour pouvoir donner le coup d’envoi des travaux sans perdre de temps», a-t-elle ajouté, estimant que «le projet de CDG Express est nécessaire pour Paris et pour toute l’Ile-de-France».

Le CDG Express doit théoriquement relier, à partir du 1er janvier 2024 --quelques mois avant les JO, donc--, la Gare de l’Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l’aéroport de Roissy. Le trajet, long de 32 kilomètres, doit durer vingt minutes et coûter 24 euros.

Mais ce projet est contesté par de nombreux habitants et élus d’Ile-de-France qui craignent que les travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris, en particulier le RER B.

Une centaine d’élus franciliens ont écrit fin janvier au préfet de région Michel Cadot, chargé par Mme Borne d’une mission de concertation, pour demander aux autorités «d’abandonner au plus vite» le projet.

Ile-de-France Mobilités, l’autorité régionale des transports présidée par Valérie Pécresse (LR), la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) et le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel (PS) avaient déjà fait part de leurs réserves.

«Il y a un nombre de chantiers très importants, avec quinze projets majeurs d’après SNCF Réseau. Le CDG Express n’est qu’une petite partie du sujet», a pointé la ministre des Transports mardi.

«toucher au calendrier»

«Le préfet de région a été chargé d’une mission sur le calendrier des travaux. Il remettra ses conclusions fin mars ou début avril. Il dira clairement quels sont les éventuels ajustements qui pourront être nécessaires dans l’organisation des chantiers», a-t-elle relevé, notant qu'«il faudra, le cas échéant, faire des priorisations».

Mme Borne a rappelé au passage que plus de 500 millions d’euros iraient à l’amélioration du RER B sur le 1,8 milliard que doit coûter le projet de CDG Express, «sans un seul euro de subvention publique».

Quant à une ouverture à temps pour les JO de 2024, «à l’heure actuelle, SNCF Réseau nous dit que cette date est tenable», a constaté Mme Borne.

Mais il faudra éventuellement «toucher au calendrier», en fonction des conclusions du préfet Cadot, a-t-elle prévenu.

«Je le dis très clairement: je n’exclus rien, on n’est pas arc-bouté sur un calendrier qui serait irréaliste. Aujourd’hui, l’objectif est de mettre en service pour les JO, mais ça ne se fera pas au détriment des transports du quotidien», a souligné la ministre.

Dans un rapport remis mardi à Mme Borne après sa mission de concertation --et que l’AFP a pu consulter--, le préfet Michel Cadot estime que la somme des travaux attendus d’ici à 2024 sur l’axe ferroviaire de Paris-Nord aura nécessairement un impact sur la qualité des service des transports du quotidien «avec ou sans CDG Express».

Ces chantiers auront un impact «acceptable» en 2019 et 2020 sur la qualité de service du RER B, comparable à celui de 2018, et «supprimer CDG Express ne résout rien à court terme» car ce projet a déjà été pris en compte dans le calendrier des travaux, selon lui.

Mais la totalité des travaux à conduire va nécessiter des coupures de circulation importantes sur cet axe de 2021 à 2024, prévient-il déjà, appelant à «des solutions innovantes et ambitieuses» afin de limiter au maximum les désagréments pour les usagers.

Le préfet propose de signer le contrat de concession du CDG Express «dès à présent» et d’attendre la fin de sa mission sur le calendrier des travaux, fin mars, avant de signer le contrat d’exploitation avec le consortium formé de Keolis (groupe SNCF) et la RATP, désignés fin novembre pour faire rouler les trains sur cette future liaison.