Publicité

Pas Géométriques: «L’occupation» de La Cambuse décriée à l’international

6 février 2019, 00:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Pas Géométriques: «L’occupation» de La Cambuse décriée à l’international

L’attention est à nouveau braquée sur La Cambuse, où écologistes et Omnicane se sont engagés dans un bras de fer entourant l’usage des Pas géométriques de la société. Alors que les hommes de loi du collectif citoyen Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL) s’activent à répliquer en Cour suprême à la mise en demeure, servie la semaine dernière, par la société Omnicane pour empêcher les activistes de s’aventurer sur ses terres, AKNL se prépare à alerter les instances internationales notamment sur ce dossier mais aussi sur la politique du gouvernement concernant la protection de l’environnement et la privatisation de plages au détriment des citoyens mauriciens.

En attendant la riposte d’AKNL devant la justice, Yan Hookoomsing, Ashok Kumar Subron, Stefan Gua, qui n’ont plus le droit de pénétrer sur les terres d’Omnicane, prévoient d’écrire à plusieurs agences des Nations unies. Ils entendent ainsi dénoncer les défaillances en matière de protection de l’environnement malgré les discours et engagements politiques au niveau international.

Selon la mise en demeure rédigée par BLC Robert & Associates, les membres d’AKNL ne peuvent se rendre sur les terres d’Omnicane. Ils n’ont pas le droit de tenir des rassemblements sous peine d’être condamnés à une amende de Rs 75 000. Omnicane précise qu’il est propriétaire d’un bail sur les Pas géométriques de La Cambuse. Pour sa part, Yan Hookoomsing explique qu’il s’agit en fait de 1 200 mètres de plage sauvage, à La Cambuse, (la longueur de plage publique est de 600 mètres) que le gouvernement, à travers le ministre du Logement et des terres Mahen Jhugroo, s’était engagé à reprendre l’année dernière car cette partie de La Cambuse n’était plus utilisée par le groupe.

Si, autrefois, ces Pas géométriques étaient utilisés pour l’élevage du bétail (boeuf, moutons et cabri), le groupe mauricien a abandonné cette activité, croit savoir AKNL. Le collectif dénonce, dans la foulée, la volte-face de Mahen Jhugroo qui avait annoncé la reprise de ces terres pour permettre au public d’en profiter, celui-ci étant également le député de la circonscription Mahébourg-Plaine-Magnien.

Son silence est justement dénoncé par Yan Hookoomsing, qui se demande pourquoi le gouvernement est aussi généreux vis-à-vis d’Omnicane qui est le promoteur de la Smart City de Mon-Trésor. «Est-ce pour cette raison que le gouvernement a financé la construction de la route desservant l’aéroport et la Smart City au coût de Rs 602 millions ?» se demande l’activiste.

De son côté, Omnicane s’est défendu dans une communication officielle dans laquelle le groupe dénonce ces «fausses» allégations concernant le projet de construction de la nouvelle cité qui comprendra des zones résidentielles et commerciales aussi bien que des espaces bureaux, entre autres. «Ces allégations et mises en cause infondées comportent de nombreuses inexactitudes et une certaine malveillance qui portent atteinte à l’intégrité d’Omnicane», peut-on y lire. Même si la société précise que la Smart City ne se fera pas sur les Pas géométriques, elle souligne que tout développement futur sur ces terres se fera en conformité avec les règlements et conditions en vigueur.

Sollicité par l’express pour une réaction aux critiques du collectif, le service de presse de Mahen Jhugroo explique «qu’à ce stade, le ministère du Logement et des terres ne peut commenter d’autant qu’il s’agit d’une affaire en cour».

Empiétement

Concernant les autres cas d’empiétement dans le pays, le ministère répond qu’il y a bel et bien une enquête pour évaluer l’ampleur de la situation. «Les officiers du ministère étudient la question au cas par cas.» Certaines sont des structures légères et les autres des structures lourdes. Plusieurs notices ont été servies depuis l’année dernière aux contrevenants. Des visites y sont effectuées de manière régulière afin de s’assurer d’un suivi, assure-t-on au ministère des Terres