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La voiture coûte cher... mais peut aussi rapporter un peu

5 février 2019, 17:00

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La voiture coûte cher... mais peut aussi rapporter un peu

 

«J’avais beaucoup de frais et j’ai cherché tous les moyens pour rentabiliser mes trajets»: Depuis deux ans, Claire Barde, 29 ans, transporte systématiquement des passagers quand elle prend sa voiture pour aller dans le Sud.

La jeune femme, qui travaille dans la communication à Paris, fait le trajet Paris-Aix (750 km) au moins une fois par mois, pour retrouver sa région d’origine. Plutôt que de voyager seule et donc assumer seule les coûts, elle propose trois places dans son véhicule sur une plateforme de covoiturage.

Chacun s’acquitte d’environ 50 ou 60 euros, ce qui peut représenter jusqu’à 300 à 400 euros de recettes pour un aller-retour quand la voiture est pleine, de quoi rembourser une grande part des frais d’essence et d’autoroute. «Quand je m’y prends un peu à l’avance, ça arrive», explique-t-elle.

Alors que la hausse du prix des carburants a provoqué en novembre le mouvement de colère des «gilets jaunes», plusieurs start-up de l’économie collaborative rivalisent pour proposer leurs solutions aux problèmes de pouvoir d’achat des automobilistes.

Claire Barde a ainsi découvert il y a six mois qu’elle pouvait encore amortir le coût de sa voiture en y accolant des autocollants publicitaires de différentes marques proposés par la jeune pousse itsmycar. «Cela me rapporte environ 20 à 30 euros par mois en moyenne», confie-t-elle.

Créée en 2016, itsmycar revendique en France 12.000 personnes prêtes à devenir ambassadeur d’une de ses 40 marques clientes en affichant une publicité sur leur véhicule durant plusieurs semaines. L’inscription en ligne est ouverte à tous ceux qui disposent d’une automobile à condition qu’elle soit «propre et en bon état», explique la fondatrice, Sarah Prevot.

Pour ceux qui utilisent leur voiture tous les jours pour aller travailler, partager les trajets quotidiens peut s’avérer très rentable.

Sur l’application BlaBlaLines, «on a 400.000 personnes inscrites depuis mars» 2018, assure Nicolas Brusson, cofondateur de BlaBlaCar, qui revendique le premier rang mondial du covoiturage longue distance et s’est lancé l’an dernier sur les trajets domicile-travail.

- Effet «gilets jaunes» -

Selon lui, «ça s’accélère en ce moment; il y a un effet carburant évident» depuis le mouvement des «gilets jaunes» qui a mis la question du pouvoir d’achat au cœur de l’actualité, et «beaucoup de gens se disent, ce n’est pas possible, ça me coûte trop cher».

Les conducteurs qui acceptent de prendre des passagers sur la route du travail font typiquement des trajets de 20 à 40 km, selon M. Brusson. Un trajet peut rapporter 3 euros. Deux fois par jour, quatre jours par semaine, et quatre semaines par mois, cela peut faire gagner près de 100 euros par mois... «C’est de l’argent qui rentre avec quasiment aucun effort incrémental», souligne-t-il, puisque les personnes font le trajet de toute façon. En outre, le covoiturage réduit le nombre de voitures et la pollution routière.

Outre les passagers, des automobilistes transportent à l’occasion des colis. La start-up Jwebi met en relations voyageurs et expéditeurs qui peuvent négocier le prix de la transaction en fonction du trajet, de la valeur et des dimensions de l’objet.

Mais le véhicule peut aussi rapporter quand on ne l’utilise pas, si on le met à disposition des autres. C’est ce que propose la plate-forme de location entre particuliers Drivy. Elle s’adresse notamment à des citadins ayant une conception utilitariste de leur voiture particulière, prêts à en céder le volant à un inconnu pour mieux entrer dans leurs frais.

A Lyon ou Paris, une petite citadine neuve peut se louer 30 euros par jour en semaine, et plutôt 45 euros le week-end, explique Paulin Dementhon, le directeur général. Sachant que 30% sont versés à Drivy pour les frais de gestion, d’assurance et d’assistance, louer la voiture 10 jours par mois rapporte environ 200 euros à son propriétaire.

«Le coût annuel d’une voiture, c’est 4.000 à 6.000 euros, c’est gigantesque, d’autant plus qu’elle n’est utilisée qu’en moyenne 5% du temps», estime M. Dementhon, qui met aussi en avant l’aspect environnemental. A Paris, 30% de l’espace urbain est occupé par des voitures qui dans 70% des cas font moins d’un trajet par semaine. Avec l’autopartage, «on pourrait gagner 20% d’espace urbain», assure-t-il.