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One-man show: Jamel Debbouze se paye la tête des politiques mauriciens

28 janvier 2019, 08:41

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One-man show: Jamel Debbouze se paye la tête des politiques mauriciens

Quand un artiste étranger joue son spectacle à Maurice, le public s’attend toujours à ce qu’il fasse référence à notre île. Ceux qui ont assisté au one-man show de Jamel Debbouze, samedi soir, 26 janvier, au centre de conférences Swami Vivekananda à Pailles, ont été gâtés. L’humoriste, de retour à Maurice après six ans, avec «Maintenant ou Jamel», a complètement revisité son spectacle à la sauce mauricienne.

Si la plupart des humoristes locaux hésitent à aborder l’actualité politique, Jamel Debbouze s’en est donné à cœur joie. De Ramgoolam à Jugnauth père et fils en passant par Xavier-Luc Duval, la classe politique en a pris pour son grade dès le début du show. «La première fois que j’ai fait mon spectacle à Maurice c’était Ramgoolam le Premier ministre. Après, il y en a eu d’autres. Comment il va ? J’adore le London Boy toujours en Rolls Royce», lance d’emblée Jamel Debbouze. Le ton est donné.

«Depuis Ramgoolam, ça progresse. Et Jugnauth, il est bien ou pas ? Il y a plein de Jugnauth. Lui son but, c’est qu’on devienne tous des Jugnauth.» 

Il enchaîne : «Depuis Ramgoolam, ça progresse. Et Jugnauth, il est bien ou pas ? Il y a plein de Jugnauth. Lui son but, c’est qu’on devienne tous des Jugnauth.»  Jamel Debbouze a montré qu’il était vraiment très bien renseigné au sujet de la politique mauricienne. Signalons que le spectacle était proposé par Raviraj Beechook d’Inbox Communication, qui lui-même n’est pas étranger à la chose politique.

À propos de Jugnauth fils qui a succédé à son père, l’humoriste de lancer : «Son père lui a dit : dorénavant t’es un Jugnauth, prends ma place et moi je vais dormir».

Le député Kalyan Tarolah n’a pas été épargné : «Il a une belle langue. Quand j’ai vu la vidéo, j’ai eu envie de lui envoyer une glace à la vanille.» Référence aussi à l’affaire «bal kouler» de Dayal. Jamel Debbouze de proposer : «On va tous cotiser pour acheter des bals de couleur.»

Si l’humoriste assure qu’il a une préférence pour le parti Malin, son homme politique préféré est Xavier-Luc Duval. En faisant mine de se déboutonner, l’humoriste lance : «J’aime bien son symbole, le coq. Lui s’est dit, je vais prendre le meilleur des symboles : le zizi. Vous allez voter pour moi quand vous allez voir mon symbole.» Il n’en fallait pas plus pour que le PMSD signifie : «Prends-moi s’il te plaît Duval.» Le principal concerné était parmi les spectateurs venus applaudir Jamel Debbouze, samedi soir.

Outre la politique, Jamel Debbouze a beaucoup parlé des disparités sociales. «Grand-Baie, le quartier riche» et «Roche-Bois, celui des pauvres». La politique internationale était aussi au menu. Jamel Debbouze s’est moqué d’Emmanuel Macron, «qui est plus petit que moi» et de Donald Trump qui n’aurait «qu’un seul très long cheveu».

Père de famille, l’humoriste a consacré la dernière partie du spectacle à ses enfants. Il a comparé leur enfance à la sienne. Avant de s’attarder sur l’épisode traumatisant de la circoncision. C’est sans complexe qu’il s’est attaqué au racisme. Avec cette phrase ô combien frappante : «On est tous le raciste de quelqu’un.»

Deux parties de spectacle inégales. La première faisant rire à gorge déployée. La seconde, un brin plus attendrissant. Jamel Debbouze, connu pour son talent d’improvisation et d’interaction avec le public, n’a pas failli à sa réputation. Toutefois sa fable autour de la «Belette et de la Grenouille» avait quelques longueurs.

Le chapeau perdu et retrouvé

<p style="text-align: justify;">Un <em>&laquo;running gag&raquo;</em> de six ans. C&rsquo;est l&rsquo;histoire du chapeau que Jamel Debbouze a perdu, lors de sa première prestation chez nous. L&rsquo;humoriste n&rsquo;a pas manqué d&rsquo;en parler, samedi soir. <em>&laquo;C&rsquo;est un traumatisme. Je ne veux pas qu&rsquo;on en reparle. À vrai dire, personne ne me l&rsquo;a pris mon chapeau. Je l&rsquo;ai perdu tout seul comme un con.&raquo;</em> Reste que la production lui a offert un nouveau chapeau, <em>&laquo;avec l&rsquo;étiquette encore dessus&raquo;.</em></p>