Publicité

Divorce: ce que l’amour a uni, Facebook séparera…

27 janvier 2019, 22:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Divorce: ce que l’amour a uni, Facebook séparera…

C’est un #10YearsChallenge qui ne passe pas inaperçu. De 2007 à 2017, le nombre de divorces à Maurice a augmenté de 53,3 %, passant de 1 302 à 1 996 cas. En 1997, le chiffre était de 891. Les raisons sont diverses et multiples. Mais une en particulier tient le haut du podium ces dernières années : Facebook.

Selon une étude réalisée par le cabinet britannique d’avocats Legal Lake, en 2015, le réseau social est responsable de 33 % des divorces à travers le monde. Depuis, cette tendance n’a pas changé.

Maurice n’est pas en reste. Les réseaux sociaux sont responsables d’un nombre important d’infidélités. Même les couples les plus tenaces ne résistent pas. C’est ce qu’explique Nihar, âgé de 43 ans. Ce commerçant s’est séparé de sa femme il y a sept ans, après 18 ans de vie commune. Il est catégorique : c’est Facebook qui a miné son couple.

«Je ne savais pas ce qu’elle faisait, à qui elle parlait, ce qu’elle disait aux autres. C’était intenable.»

Nihar explique que tout allait bien jusqu’à ce qu’il découvre que sa femme, qui a cinq ans de moins que lui, était à nouveau en contact avec son ex. «Zot pé like foto, ti pé met komanter. Kan mo’nn poz kestion, mo madam inn désid pou blok momem.»

Par la suite, sa femme a commencé à passer de plus en plus de temps sur son téléphone. Il ne savait pas pourquoi. Certes, il a posé des questions, mais à chaque fois, «li ankoler, ou bien li dir mwa so bann kamouad sa». Le commerçant précise qu’après leur mariage, son épouse et lui avaient le même groupe d’amis.

Les semaines deviennent des mois, et la femme est toujours collée à son téléphone. Et les choses ne s’améliorent pas entre mari et femme. Entre les bagarres, les menaces de séparations et les réconciliations passionnées, Nihar vit une montagne russe d’émotions à chaque fois. «Je ne savais pas ce qu’elle faisait, à qui elle parlait, ce qu’elle disait aux autres. C’était intenable.»

«Il les ajoute et tente sa chance. Il fait aussi des séances de textos avec elles.»

Cependant, il concède que sa femme n’est jamais partie pendant longtemps ni même sortie pour aller rencontrer quelqu’un d’autre. «Je ne la suivais pas, mais je le ressentais. Elle me mentait peut-être sur d’autres choses, mais pas sur ce point.» Ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas rongé par l’incertitude. «On était censé tout partager. Et là, elle parlait à des gens derrière mon dos.»

Puis, vient le jour où il fouille dans le portable de sa femme. Ce jour-là, il se dit que c’est la fin. «Je ne suis pas allé sur son compte. Mais j’avais son téléphone en main et j’ai réalisé que s’il n’y avait plus de confiance, il ne fallait pas se voiler la face.» Nihar en parle à sa femme et, d’un commun accord, ils divorcent. A-t-elle refait sa vie avec son ex ? Le commerçant ne veut pas le dire…

La séparation est plus difficile lorsque le couple a des enfants. Sofia a 25 ans. Avec son compagnon, ils sont parents de deux enfants âgés de deux et neuf ans. Tout n’est pas rose entre eux. Encore une fois, c’est Facebook la principale cause de discorde. «Li servi Facebook kouma enn sit rankont», s’énerve la jeune femme dès que le sujet est abordé.

Sofia est avec son copain depuis dix ans. Ils se sont rencontrés de la manière la plus traditionnelle qui existe, loin du Web. Ils se sont vus et le garçon a demandé à l’amie de Sofia de jouer à l’entremetteuse. Peu après, ils se mettent ensemble. À la même période, les tromperies commencent.

«Il y avait des signes, mais je n’y ai pas fait attention. J’étais jeune», reconnaît-elle, dépitée. Lui, ce n’est pas ses ex, mais n’importe quelle fille avec qui il «communique». «Il les ajoute et tente sa chance. Il fait aussi des séances de textos avec elles.» Sofia n’a pas peur de dire qu’elle fouille dans son portable. «Mais il le sait. Des fois, il oublie d’effacer ces chats.»

À chaque fois, c’est la même rengaine. Séparation, excuses, retour et, quelques mois après, le cycle recommence. Si c’est difficile à vivre pour elle, cela l’est encore plus pour les enfants. «La grande en parle. Pas à moi directement, mais aux autres. Cela la trouble.» Mais impossible pour elle de partir définitivement à cause des enfants. Malgré tout, ils sont attachés à leur père.

Heureusement que la famille est là pour la soutenir. Pense-t-elle craquer un jour ? Elle ne le sait pas.