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Politique: et si était revenu le temps de «koz-kozé»…

13 décembre 2018, 21:59

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Politique: et si était revenu le temps de «koz-kozé»…

Le report du vote sur le projet de loi sur la réforme électorale ouvre la voie aux tractations. Il renforce l’idée d’un rapprochement MSM-MMM d’un côté et PMSD-MP-PTr de l’autre.

Les spéculations vont bon train. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, aurait renvoyé le vote sur l’amendement à la Constitution pour gagner du temps et afin de mieux négocier avec le Mouvement militant mauricien (MMM), pour une alliance en vue des prochaines élections. D’autres maintiennent que c’est pour sauver la face qu’il a pris cette décision.

Alan Ganoo et Navin Ramgoolam, lundi dernier. Le MP pourrait avoir quelques tickets du PTr.

La semaine dernière, des militants mauves avaient eu vent qu’il y avait un accord avec le parti soleil. Des cadres de ce parti ont même réagi demandant de plus amples détails. Or, il s’est avéré que ce n’était qu’une rumeur.

D’ailleurs, avant même le début des débats sur le Constitution Amendment Bill, le MMM n’a cessé de proposer à Pravind Jugnauth de revoir sa copie. Et cette semaine, deux ministres, Nando Bodha et Ashit Gungah, ont prié les mauves de sou- tenir ce projet de loi sur la réforme électorale.

Cependant, selon un membre du MMM, le Mouvement socialiste militant (MSM) cherche à séduire les mauves. D’une part, dit-il, il faut à ce parti la majorité de trois quarts pour amender la Constitution si le projet de loi est à nouveau devant les élus. De plus, ajoute ce militant, Pravind Jugnauth aura besoin du MMM pour faire face à l’électorat, même s’il faut laisser le Muvman Liberater au bord de la route, tout en sachant qu’il sera difficile pour eux de rééditer l’exploit de 2014. «Le MMM a compris la stratégie de séduction du Premier ministre.»

Interrogé, un député du MSM affirme qu’il y a beaucoup d’incertitudes au parti soleil, surtout quand il s’agit des alliances. «Le début d’année sera décisif. Pravind Jugnauth aura son affaire devant le Privy Council et il y aura également le cas de CT Power devant cette instance. Deux jugements défavorables risquent d’être embarrassants. Au cas contraire, les choses vont évoluer positivement.»

D’ailleurs, lors des débats, mardi, Alan Ganoo, n’a pas manqué de tacler le ministre Anil Gayan, qui l’avait accusé d’être l’entremetteur de l’alliance MMM-MSM. «Pour quelle raison que tu ne parles pas de la négociation entre le MSM et le MMM ?» a demandé le président du Mouvement patriotique. Sur quelle information s’est-il basé pour parler ainsi ? «Je ne sais pas ce qui se passe au sein du MMM, mais comme tout le monde, j’ai observé que l’attitude de ses députés a changé vis-à-vis du gouvernement», répond-il.

Un des leaders adjoints des mauves, Aadil Ameer Meea balaie d’un revers de main tout rapprochement avec le MSM. Il maintient que s’il y avait négociation, les deux partis auraient trouvé un accord avant même que le Constitution Amendment Bill soit présenté au Parlement. «Si nous avons fait des propositions au gouvernement, c’est parce que notre parti croit en une réforme électorale. C’est tout. On aurait pu voter ce projet de loi s’il était satisfaisant sans pour autant faire une alliance avec eux. Le PMSD est à l’origine de la rumeur de rapprochement MMM-MSM.»

Le leader adjoint des mauves maintient que le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) fait croire que le MMM et le MSM sont sur le point de conclure un accord qui, par ricochet, facilitera des négociations entre le Parti travailliste (PTr) et les bleus.

D’ailleurs, il nous revient que si jamais il y a alliance, le Mouvement patriotique devrait bénéficier de quelques tickets de la part de Navin Ramgoolam. Cependant, le leader des rouges ne serait pas disposé à offrir un grand nombre de tickets à Xavier-Luc Duval, après la mauvaise performance du PMSD à l’élection partielle de Belle-Rose-Quatre-Bornes. D’où la tactique de lancer des rumeurs du PMSD. Sollicité, le leader du PMSD dément être en négociation avec les travaillistes. «Il n’y a aucuns pour parler.» Alan Ganoo nie également être assuré de quelques tickets. «Nous tenons toutes nos activités et nos réunions sans le PTr.»