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Élections au MACOSS: la polémique enfle à nouveau

12 décembre 2018, 00:00

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Élections au MACOSS: la polémique enfle à nouveau

Des élections à la veille de la Noël ? La polémique enfle à nouveau au Mauritius Council Of Social Services (MACOSS) alors que 30 candidats ont été inscrits vendredi lors du dépôt des candidatures pour les postes de présidents et membres exécutifs du MACOSS. Des voix s’élèvent contre la date choisie pour tenir le scrutin, soit le 22 décembre, et les nouveaux règlements introduits suivant le scandale de formulaires manipulés, en juin dernier.

Selon certains des membres du board du MACOSS, la date des élections a été mal choisie. «À l’approche de la Noël, les ONG sont occupées avec des activités organisées à l’intention de nos bénéficiaires. Où va-t-on trouver du temps pour aller voter ? Pis, quand les candidats pourront-ils faire leur campagne ?» se demandent certains.

La campagne peut-elle se faire avant le lancement des activités ? À cette question, on nous répond : «C’est comme une élection générale. Tout se joue la veille.»

D’aucuns ajoutent que les élections au MACOSS ont déjà eu lieu en décembre précédemment, mais pas à trois jours de la Noël. «À ce rythme, on aurait pu programmer ces élections pour le 31 décembre», ironise-t-on.

L’on affirme aussi que les procédures en vue du choix de la date n’ont pas été respectées. «D’habitude, le président fait une proposition et les membres se concertent avant que la date soit finalisée. Or, cette fois-ci, le président sortant n’a fait que discuter avec le commissaire électoral. Et c’est celuici qui nous a informés de la date», dit-on.

D’autre part, certains craignent surtout un faible taux de participation à ces élections prévues pendant la période de fête. «En parcourant la liste de votants, on peut constater que, très souvent, les ONG bien établies ne viennent pas voter.» Contrairement aux associations dites socioculturelles qui y participent. Mais, souligne un de nos interlocuteurs, celles-ci ne s’attellent pas aux problèmes sociaux comme le font les autres ONG. «Du coup, si seule cette catégorie de votants participe aux élections, celles-ci seront biaisées.»

Notre interlocuteur ajoute qu’en faisant le tour des ONG, il a constaté que celles-ci ont perdu confiance en le MACOSS. Un désintérêt qui s’est accentué suivant le dernier scandale qui a secoué l’organisation.

Qu’en dit le président sortant ? Sollicité, Dana Chengan confirme qu’il a convenu de la date des élections avec le commissaire électoral car le contexte de ces élections est différent. Il précise qu’il n’en tire aucun profit. «Je ne serai pas candidat. Et je ne serai pas au pays à cette date.»

«Selon les règlements»

Dana Chengan avance que si les élections ne se tiennent pas à la date choisie, il va falloir les renvoyer à janvier. Pour cause, lors du Special General Meeting le 27 octobre, dit-il, il avait donné des indications pour que les élections se tiennent soit le 15 soit le 22 décembre.

Le président sortant du MACOSS martèle qu’il a agi strictement selon les règlements. «Le Nomination Day doit être programmé trois semaines avant les élections. Et il faut donner 15 jours, dont les trois derniers pour les désistements.»

Autre ombre au tableau : certains laissent entendre que les procès-verbaux du Special General Meeting n’ont pas été approuvés. Et que de nouvelles clauses liées à l’exercice du vote ont été incluses à l’insu des membres du board. Des allégations que dément Dana Chengan. Il soutient qu’il y a eu des recommandations pour que les office bearers puissent participer à ces élections. «Cependant, lors des discussions, il a été trouvé que certaines ONG n’ont pas d’office bearers, on a donc dû insérer le terme “officers” afin d’assurer la parité à toutes ces associations.»

À noter que les candidats qui se sont inscrits lors du Nomination Day vendredi ont jusqu’à demain pour se désister s’ils le souhaitent. Il y a six postes exécutifs à pourvoir sans compter la présidence.

 

Des clauses «antidémocratiques»? 

<p style="text-align: justify;">Autre nouvelle clause apportée aux règlements : toute personne touchant une rémunération du MACOSS ou qui fait de la politique active ne peut être candidat à ces élections. Ainsi Ram Nookadee, qui a servi l&rsquo;association en sa capacité de secrétaire pendant plus de deux décennies, est évincé de ces élections, ce que regrettent un bon nombre de personnes. Il allait poser sa candidature pour la troisième fois. Sollicité, Ram Nookadee affirme que cette démarche est <em>&laquo;antidémocratique&raquo;. &laquo;Au sein du gouvernement même, il y a des députés qui bénéficient d&rsquo;une pension, mais qui siègent tout de même. C&rsquo;est clair que cette clause vise à éliminer un candidat, en l&rsquo;occurrence, moi.</em>&raquo; Il ne compte pas rester les bras croisés. <em>&laquo;Une équipe et moi contesterons la façon dont les procédures ont été effectuées.&raquo;</em></p>