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Un mouvement de panique fait six morts dans une discothèque en Italie

8 décembre 2018, 17:16

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Un mouvement de panique fait six morts dans une discothèque en Italie

Six personnes sont mortes écrasées et des dizaines d’autres ont été blessées dans la nuit de vendredi à samedi dans un mouvement de panique parmi des centaines de jeunes réunis pour un concert de rap dans une discothèque à Corinaldo, près d’Ancône en Italie.

«Peut-être à cause de la dispersion d’une substance irritante, les jeunes ont fui en se marchant les uns sur les autres. Malheureusement, six sont décédés et il y a des dizaines de blessés», ont annoncé les pompiers italiens sur Twitter.

Le drame s’est déroulé vers 01h00 du matin (00h00 GMT). Dino Poggiali, commandant des pompiers d’Ancône, a fait état à la télévision de 14 blessés en «code rouge», le niveau d’urgence le plus élevé, dont «quelques-uns plus graves que les autres», et 40 blessés en «code jaune», le niveau d’urgence intermédiaire.

Selon les médias, les six personnes décédées sont cinq mineurs - trois filles et deux garçons - et une adulte, une femme qui était venue accompagner sa fille au concert. Dans la matinée, le pronostic vital était encore engagé pour sept blessés.

«On ne peut pas mourir ainsi à 15 ans», a commenté le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, en prenant l’engagement de «trouver les responsables de ces six vies brisées, ceux qui ont par méchanceté, stupidité ou avidité transformé une soirée de fête en tragédie».

Il a aussi annoncé une minute de silence lors de la grande manifestation de son parti la Ligue (extrême droite) en fin de matinée à Rome et qu’il espérait pouvoir se rendre sur place dans la journée.

Il y avait environ un millier de personnes - probablement plus que la capacité autorisée de la salle selon les médias -, dont beaucoup d’adolescents, dans la discothèque Lanterna Azzurra (Lanterne bleue), dans une zone rurale proche de la côte adriatique, dans le centre de l’Italie.

Tous étaient venus écouter un concert de Sfera Ebbasta, un rappeur très populaire parmi les jeunes, surnommé le «roi de la trap», une forme de rap au rythme lent.

«Je suis profondément attristé par ce qui s’est passé», a réagi le rappeur sur Instagram. «Je voudrais juste demander à chacun de réfléchir à quel point il peut être dangereux et stupide d’utiliser du spray irritant dans une discothèque», a-t-il dit, annonçant avoir annulé ses prochains engagements promotionnels.

Le pape François a indiqué qu’il prierait pour «les enfants et la mère qui sont morts la nuit dernière (...) ainsi que pour les blessés».

«Odeur âcre»

«Nous étions en train de danser en attendant que le concert commence quand nous avons senti une odeur âcre», a raconté à des médias un blessé de 16 ans, transporté vers un hôpital d’Ancône. «Nous avons couru vers une des sorties de secours mais nous l’avons trouvée bloquée, les videurs nous disaient de rentrer».

Selon les premiers éléments de l’enquête cités par des médias, il y avait trois issues de secours, dont l’une donnait sur un petit pont menant au parking. Sous la pression de la foule, une balustrade a cédé et des dizaines de personnes sont tombées dans un petit fossé un mètre en contrebas. Ceux qui se sont retrouvés en-dessous sont morts écrasés.

Dans la nuit, les alentours de la discothèque ont été le théâtre d’un va et vient d’ambulances et de secouristes au milieu des cris et des pleurs des proches des victimes tandis qu’une pile de chaussures abandonnées témoignait des moments de panique, a rapporté le journal local en ligne Ancona Today.

«Ce n’est pas possible! On ne peut pas mourir comme ça. Réveille-toi Mattia, je t’en supplie», hurlait une femme agenouillée devant le corps de son fils, selon Ancona Today.

En Italie, ce mouvement de panique à cause d’un spray irritant rappelle l’énorme bousculade qui avait fait un mort et 1.500 blessés en juin 2017 lors de la retransmission de la finale de la Ligue des champions de football sur la place San Carlo à Turin.

Quelques minutes avant la fin de la finale qui avait vu la Juventus Turin s’incliner devant le Real Madrid, la panique s’était subitement propagée, sur fond de rumeurs de bombe, parmi les quelque 20.000 personnes venues assister à la rencontre diffusée sur écran géant.

Après près d’un an d’enquête, huit personnes avaient été arrêtées en avril, soupçonnées d’avoir provoqué la bousculade en dispersant un spray irritant sur la foule. Le groupe aurait utilisé ce procédé afin de dérober des objets de valeur à des spectateurs.