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Rugby: la belle vie des Wasps en province

6 décembre 2018, 20:34

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Rugby: la belle vie des Wasps en province

 

Le déménagement avait fait grincer les dents du côté de Londres. Mais quatre ans après leur installation, motivée par des impératifs économiques, à une centaine de kilomètres de la capitale à Coventry, les emblématiques Wasps peuvent regarder l’avenir sans crainte.

Avec quatre titre nationaux et deux continentaux dans les années 2000, les «Guêpes» s’étaient installées comme une place forte du rugby mondial au même titre que le Stade Toulousain, leur adversaire samedi en Coupe d’Europe lors de la 3e journée.

Mais la crise, économique et sportive, est passée par là, balayant tout sur son passage et poussant le club au bord du dépôt de bilan. Heureusement pour les Wasps, l’homme d’affaires irlandais Derek Richardson, qui venait de vendre sa compagnie d’assurances, a flairé le bon coup en 2013.

Un an et demi plus tard, lors des fêtes de Noël 2014, il a fait quitter aux Wasps leur désuet Adams Park de High Wycombe, au nord de Londres, pour migrer à Coventry. Et revivre!

Les voilà installés dans un stade quasi neuf (2005) de 32.000 places, au coeur d’un complexe comprenant salles de réception, de concert, restaurant et casino.

«Les Wasps ont acheté la Ricoh Arena et les installations du stade pour organiser conférences et expositions. Cela a permis au club de se stabiliser financièrement, alors qu’il a failli couler à l’Adams Park», explique un porte-parole du club à l’AFP.

«L’augmentation des revenus de jours de matches ainsi que l’argent provenant des concerts et autres événements a contribué à diversifier les sources de revenus, qui ne sont plus seulement axées sur le rugby» ajoute-t-il.

- Affluence en hausse -

Cette migration a également permis au club de trouver un nouveau public: Coventry, ville de 360.000 habitants, est située au coeur des Midlands, une région traditionnelle du rugby anglais (Leicester, Northampton). L’autre club de la ville, le Coventry Rugby, vient d’ailleurs d’obtenir sa promotion en deuxième division anglaise.

«Le déménagement a été un succès, la fréquentation moyenne de notre ancien stade d’Adams Park était d’environ 6.000 spectateurs. La fréquentation moyenne à la Ricoh Arena est environ trois fois supérieure, avec environ 18.000 spectateurs», apprécie le club, qui loue son stade au club de foot, ancien pensionnaire de Premier League mais qui végète aujourd’hui en troisième division.

«Il s’agissait de donner aux fans occasionnels des West Midlands une équipe à soutenir. Beaucoup d’entre eux ont vraiment adopté l’équipe», continuent les Wasps.

Quid des anciens supporters? «Environ 1000 des 3 000 abonnés de l’Adams Park ont acheté des abonnements à Coventry. Il y a donc beaucoup de gens qui nous ont accompagnés et qui font le trajet pour assister à des matches» répond le club.

«Bien sûr, certains fans londoniens ont été déçus, mais la grande majorité d’entre eux a compris que le club devait déménager pour survivre et saisir l’occasion qui se présentait avec la Ricoh Arena» ajoute-t-il.

Ce succès dans les tribunes a coïncidé avec une renaissance sportive, même si cette saison semble un peu plus difficile que les précédentes (4e place en championnat, dernière en Coupe d’Europe).

Mais pas de quoi assombrir l’horizon du club qui, désormais bien stabilisé et ancré, peut rêver de vedettes et de lendemains qui chantent.

«Nous avons réussi à attirer des stars de renommée mondiale depuis notre arrivée à Coventry», expliquent ainsi les Wasps, citant les internationaux Kurtley Beale (Australie), Willie Le Roux (Afrique du Sud), Lima Sopoaga (Nouvelle-Zélande) ou encore Brad Shields (Angleterre). «Nous n’avons pas l’impression que cette décision a nui à notre attractivité.»

Même à Coventry, les Wasps sont toujours les Wasps.