Publicité

Levothyrox: ouverture du premier procès au civil contre le laboratoire Merck

3 décembre 2018, 16:14

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Levothyrox: ouverture du premier procès au civil contre le laboratoire Merck

 

Le premier procès dans l’affaire du médicament Levothyrox, intenté collectivement au civil par plus de 4.000 plaignants qui attaquent le laboratoire Merck pour un «défaut d’information» sur son traitement de la thyroïde, a débuté lundi devant le tribunal d’instance de Lyon.

«C’est un dossier exceptionnel car il regroupe 4 113 personnes et c’est un dossier exceptionnel par les questions posées», a lancé au début de sa plaidoirie l’avocat des plaignants, Me Christophe Lèguevaques, du barreau de Toulouse.

Cette action collective, lancée le 24 octobre 2017, vise à faire reconnaître un «défaut d’information» de Merck, dont le siège français est à Lyon, et un «préjudice d’angoisse» des plaignants, qui réclament chacun une indemnité de 10 000 euros.

L’audience, organisée dans un centre de congrès à Villeurbanne (Rhône) en raison du très grand nombre de requérants, a commencé par une «exception d’incompétence» soulevée par un des avocats de Merck, Me Robert.

Celui-ci a estimé que l’affaire devait être renvoyée devant le tribunal de grande instance, seul habilité à se prononcer sur les préjudices corporels, réfutant le «préjudice moral pur», plaidé par la partie adverse devant le tribunal d’instance.

«Depuis le début, nous disons que le sujet ce n’est pas le médicament mais l’information autour du médicament», a rétorqué Me Lèguevaques.

L’affaire fait par ailleurs l’objet, au pénal, d’une information judiciaire contre X instruite par le pôle santé du TGI de Marseille.

Mise sur le marché au printemps 2017, une nouvelle formule du Levothyrox, prescrit contre l’hypothyroïdie et fabriqué par le laboratoire Merck Serono, filiale du groupe allemand, a été incriminée par quelque 31 000 patients victimes d’effets secondaires (fatigue, maux de tête, insomnies, vertiges, etc.).

Le laboratoire Merck, qui plaidera lundi après-midi sur le fond, affirme qu’un plan de communication «extrêmement large» avait consisté à envoyer «300 000 communications par courrier, fax et mail, auprès de 100 000 professionnels de santé» au moment du lancement en France de la nouvelle formule.

Au total, trois millions de patients prennent ce médicament en France (premier marché mondial) et 2,5 millions de malades utilisent la nouvelle formule, selon Merck.