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Accident mortel: quand les experts de la police roulent à tombeau ouvert

2 décembre 2018, 21:12

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Accident mortel: quand les experts de la police roulent à tombeau ouvert

Alors qu’un véhicule du Scene of Crime Office (SOCO) se rendait sur les lieux après la découverte du cadavre de Madhuri Seetul à son domicile à Lallmatie, le lundi 26 novembre, il a percuté deux personnes à Belvédère. Dont Lutchmee Jugtah, 78 ans, qui n’a pas survécu à ses blessures. 

Ce qui soulève bien des questions : quid du respect du code de la route ? Les officiers seront-ils sanctionnés ? Sont-ils formés pour cela ? 

«N’a-t-elle pas vu ou entendu l’alarme de la police ? A-t-elle traversé la route sur un passage piéton ?»

L’officier du SOCO qui conduisait la fourgonnette n’a pas été suspendu de ses fonctions, selon des sources policières. Ce dernier devra prouver cependant, lors de son procès, qu’il n’est pas fautif. 

«Normalement, quand un chauffeur est impliqué dans un accident mortal, la procédure veut qu’il passe 24 heures en cellule. Celle-ci a été dûment respectée. Mais après, il a été libéré sous caution en faisant appel à un avocat, comme tout le monde», insiste la police. 

Qui précise que «la vieille dame» a également sa part de responsabilité dans cette affaire. «N’a-t-elle pas vu ou entendu l’alarme de la police ? A-t-elle traversé la route sur un passage piéton ?» Autant de questions, soutient notre interlocuteur, qui doivent être soulevées avant de «blâmer uniquement l’officier du SOCO». 

«Nous avons le droit de dépasser la limite autorisée s’il y a une urgence, ‘for the purpose of saving life’… D’ailleurs qu’importe ! Du moment qu’il faut sauver des vies !»

Pour pouvoir conduire un véhicule de police et sa sirène hurlante, il faut obtenir ce qu’on appelle un «service licence». Pour cela, rien de plus simple. «Si nou éna permi pou private car nou al Casernes, bann-la konverti li an service license.» Celui-ci est valide pour trois ans. Une fois ce laps de temps passé, «to réal Casernes lerla stanp lot pou nou…» 

Y a-t-il un examen spécial avant de pouvoir rouler à tombeau ouvert ? Non, cela se passe exactement comme pour un «test» normal pour ceux qui cherchent à obtenir leur permis de conduire. «Zis nou fer li dan van lapolis. Sé tou!» 

Puis, durant une journée, les officiers ont un «defensive driving course». Lequel consiste à les former pour ce type de conduite, alors que l’accent est mis sur les précautions à prendre. «Roul vit wi, mé roul ek enn sertin prékosion pou pa met personn so lavi an danzé.» 

N’empêche que ce sont des cours purement théoriques… «Par exemple, on nous explique qu’en cas d’emergency, nous devons impérativement actionner l’alarme ou, si nous sommes en patrouille, faire marcher le gyrophare», confient nos sources policières. 

Et les excès de vitesse dans tout ça ? «Nous avons le droit de dépasser la limite autorisée s’il y a une urgence, ‘for the purpose of saving life’… D’ailleurs qu’importe ! Du moment qu’il faut sauver des vies !» 

Sauf que Lutchmee Jugtah, elle, y a laissé la sienne… Les proches de sa famille affirment d’ailleurs ne pas comprendre la réaction du SOCO ce jour-là. «Ki emergency zot pé kozé? Lapolis Lallmatie ti déza sirplas, ti fini sékiriz senn dé krim-la, non? Pa koumadir zot ti pé al port sékour dimounn an détres!»