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Hippisme: quelle est la responsabilité de l’entraîneur dans le combat contre le dopage?

18 novembre 2018, 13:57

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Hippisme: quelle est la responsabilité de l’entraîneur dans le combat contre le dopage?

Cinq cas répertoriés rien que pour la saison 2018. Les cas de dopage s’enchaînent et hantent l’hippisme mauricien. Raison pour laquelle le Mauritius Turf Club a décidé de prendre le taureau par les cornes, et ce depuis l’affaire Gameloft en 2016, avec des amendements conséquents apportés aux Rules of Racing.

Désormais, la responsabilité des entraîneurs est plus que jamais engagée. Shirish Narang fait appel d’une disqualification. Gilbert Rousset a été «charged» et attend de connaître la sentence qui lui sera infligée, tandis qu’Amar Sewdyal, Preetam Daby et Rameshwar Gujadhur sont dans l’attente des cas les concernant.

«Notwithstanding paragraph (4) (b) when a sample taken at any time from a horse under the responsibility of a licensed trainer, after analysis is found to contain any illicit substance, the trainer and any other person in charge of such horse at the relevant time shall be guilty of an offence and be liable to any of the penalties provided in Rule 11 (d) unless that person can prove to the satisfaction of the Racing Stewards that he had, at all times, taken all reasonable and permissible measures to prevent the administration of such illicit substance.» La règle 208 (5), amendée durant l’intersaison, préconise désormais une disqualification minimum de 12mois pour l’entraîneur responsable dans les cas de dopage, à moins que ce dernier démontre avoir pris toutes les mesures possibles pour empêcher que ses chevaux ne soient «tampered with».

 Des «areas of concern» au sein de certaines écuries

À ce titre, il faut souligner que le déroulement des différentes enquêtes jusqu’ici ont mis en lumière des «areas of concern» au sein de certaines écuries. Alors que d’autres seraient, elles, tout simplement à la merci des palefreniers, comme cela a été le cas dans l’affaire Aspara, où Lavish Lallbeeharry a avoué avoir administré un produit illicite à son coursier contre une forte récompense. Une source au niveau du MTC est cependant formelle à ce sujet : «L’entraîneur doit s’assurer du bon fonctionnement de son yard. Après tout, il est un ‘licensee’ du MTC et sa responsabilité première est de veiller à ce qu’aucun coursier sous sa charge ne soit manipulé. Il reste le seul maître à bord.»

Reste que cette intransigeance est décriée par de nombreux professionnels, qui estiment que le contexte mauricien est différent des autres juridictions hippiques, où les entraîneurs ont toute la latitude pour ce qui est du «day-to-day» running de leur yard. En effet, à l’étranger, les entraîneurs ont souvent le contrôle total de leurs infrastructures, de leur gestion au recrutement du personnel. Dans ces conditions, ils estiment que l’entraîneur doit, à juste titre, être «fully accountable» et sanctionné en conséquence.

Or, il faut savoir qu’à Maurice, même si le MTC a mis en place un système de surveillance vidéo des écuries pour un meilleur contrôle, sa responsabilité, selon quelques entraîneurs, est également engagée puisque la majorité des palefreniers affectés dans différents établissements sont «ses employés». À cela, une voix au MTC rétorque : «Cette situation n’enlève pas pour autant la responsabilité de l’entraîneur», comme le stipule la règle 45 (3). «Whilst the Mauritius Turf Club provides surveillance including closed circuit vision in stables to maintain and reinforce the security of stables, it does not in any way discharge Trainers from their responsibilities regarding the security, supervision and control of their stable.»

Avec aujourd’hui cinq cas de dopage, on ne peut plus parler de cas isolés.  L’inquiétude, voire un certain découragement, commence à gagner les différents entraîneurs face à l’irresponsabilité de certaines personnes. Comment endiguer l’hémorragie ? Transférer la responsabilité totale du yard à l’entraîneur – surveillance, recrutement du personnel et autres –, est-ce la solution à tous les maux de dopage de l’industrie hippique mauricienne ?