Publicité

Dass Appadu à la State House: Boissézon joue à «passe à son voisin»

17 novembre 2018, 17:16

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dass Appadu à la State House: Boissézon joue à «passe à son voisin»

Comment se fait-il que la State House sous Ameenah Gurib-Fakim avait deux secrétaires à la présidence, malgré la mutation de Dass Appadu ? C’est la question soulevée par le Puisne Judge, Asraf Caunhye, jeudi, lors des travaux de la commission d’enquête portant sur celle mort-née d’Ameenah Gurib-Fakim. Ce, après que l’Assistant Permanent Secretary, Taslima Codadeen, auditionnée parmi d’autres membres du personnel ce jour-là, a révélé que Dass Appadu se rendait toujours à la State House, en dépit du fait qu’il avait déjà été muté à la fonction publique, depuis le 3 novembre 2016.

Nous avons posé la question au ministre de la Fonction publique, Eddy Boissézon, hier. Il a répliqué : «Ce n’est pas à moi de répondre. Dass Appadu travaillait avec le Senior Chief Executive (SCE) Kandasamy Pather. Il faut lui poser la question car il était son responsable à l’époque.»

Malgré notre insistance, Eddy Boissézon ne bougera pas d’un iota. «Je viens de vous dire que ce n’est pas à moi de répondre.» Avant de renvoyer la balle au chef de la fonction publique, Nayen Koomar Ballah.

Du côté du bureau du secrétaire au cabinet et chef de la fonction publique, l’on soutient n’avoir pas été tenu informé de la situation prévalant au Réduit. Et qu’aucune plainte n’avait été reçue à cet effet.

À la lumière de ce qui a transpiré lors des travaux de la commission Caunhye, jeudi, l’on peut se demander si le chef de la fonction publique prendra des actions en conséquence. «Une commission d’enquête est actuellement en cours. Nous agirons à la lumière de ses conclusions», fait-on valoir.

L’autre interrogation soulevée est de savoir qui assurait les fonctions de secrétaire permanent de la fonction publique lorsque Dass Appadu se trouvait à la State House ? Nous avons vainement tenté de joindre le SCE Pather au téléphone.

Des manœuvres pour effacer les preuves

<p>Que veut-on cacher à la State House ? Des pages ont été déchirées de deux agendas où étaient notés les rendez-vous, les appels téléphoniques et les visites à Ameenah Gurib-Fakim. L&rsquo;ordinateur portable officiel de Sadna Seechurn, la secrétaire confidentielle de l&rsquo;ex-cheffe de l&rsquo;État, a été formaté au départ de celle-ci. Et des courriels ayant trait aux requêtes pour l&rsquo;accès au VIP Lounge au départ de Maurice, à l&rsquo;aéroport de Plaisance, pour Álvaro Sobrinho, son épouse et les proches de celui-ci au sein de Planet Earth Institute, sont introuvables au <em>Registry </em>de la State House.</p>

<p>Au fil des auditions devant la commission Caunhye, nous assistons à une pléiade de révélations sur les manoeuvres au Réduit sous l&rsquo;ère Gurib-Fakim dans le but d&rsquo;effacer toute trace pouvant lui porter préjudice ou possiblement à des VVIP en haut de la hiérarchie à l&rsquo;hôtel du gouvernement ou ailleurs. L&rsquo;on se souvient qu&rsquo;Ameenah Gurib-Fakim avait demandé un délai avant son départ du Réduit. Son avocat d&rsquo;alors, Me Yousuf Mohamed, <em>Senior Counsel</em>, avait, le 17 mars dernier, annoncé que la démission de celle-ci prendrait effet le 23 mars. Soit presque une semaine plus tard, pour, officiellement, pouvoir bouger ses effets personnels de la State House. Ce qui peut aussi signifier, du temps, pour faire disparaître toute évidence qui aurait pu s&rsquo;avérer accablante. Comme en attestent les révélations devant la commission Caunhye.</p>