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Affaire MedPoint: les choses sérieuses débutent pour les avocats du PM

17 novembre 2018, 14:00

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Affaire MedPoint: les choses sérieuses débutent pour les avocats du PM

À deux mois de l’appel du Directeur des poursuites publiques (DPP) sur l’affaire MedPoint devant le Privy Council, les choses sérieuses ont débuté pour le panel d’avocats du Premier ministre. Plusieurs rencontres sont prévues à Londres entre les avocats mauriciens et britanniques d’ici le 15 janvier.

Si face aux lords, Pravind Jugnauth sera défendu par la Britannique Clare Montgomery, Queen’s Counsel, le chef du gouvernement a recours une fois de plus aux hommes de loi qui l’ont déjà représenté dans le passé. Notamment les Senior Counsels Désiré Basset et Ravind Chetty. Ce dernier multiplie d’ailleurs les déplacements dans la capitale britannique.

Défections

Le panel a toutefois connu quelques défections. Le Premier ministre s’est séparé de son Leading Counsel, Me Raouf Gulbul. L’avocat, mis à mal par la commission d’enquête sur le trafic de drogue, ne devrait plus faire partie du panel. Du moins, officiellement.

Le soutien de l’avoué Girish Nunkoo, dont les services avaient été retenus dans le passé dans le cadre du procès MedPoint, ne devrait être que moral. Girish Nunkoo a été nommé haut-commissaire de Maurice en Angleterre. Aucune indication pour l’heure s’il sera remplacé par sa consoeur Ammanah Ragavoodoo. Cette dernière, dont la nomination est contestée à l’Electoral Boundaries Commission et l’Electoral Supervisory Commission, a fait savoir en Cour suprême jeudi dernier que Pravind Jugnauth a retenu ses services dans le procès en diffamation de Rs 50 millions de roupies contre le leader mauve, Paul Bérenger.

La défense du leader du MSM dispose de deux mois pour mettre au point une stratégie en vue de l’échéance cruciale devant le Privy Council. Le Conseil privé sera appelé à donner son interprétation de la notion de conflit d’intérêts, un délit selon l’article 13 (2) de la Prevention of Corruption Act, et de l’intérêt personnel. L’intention de l’accusé étant primordiale pour établir le délit.

«Intérêt personnel»

L’avocate britannique Clare Montgomery avait soutenu lors des débats en Cour suprême que Pravind Jugnauth n’avait aucun intérêt personnel dans la transaction de la clinique MedPoint. Et la décision d’acquérir la clinique avait déjà été prise par le Conseil des ministres et que le virement des Rs 144,7 millions n’était qu’une procédure administrative. Argument contesté par Rashid Ahmine, représentant du DPP qui fera le déplacement à Londres pour représenter Me Satyajit Boolell le 15 janvier. Le nouveau duel Ahmine-Montgomery devrait ainsi se jouer sur le terme «interest».

En attendant, le jugement des law lords prévu dans le courant de 2019 – qui viendra soit confirmer l’acquittement de Pravind Jugnauth par la Cour suprême ou donnera raison à l’interprétation de la cour intermédiaire qui l’avait condamné à 12 mois de prison en 2016 –, dans les rangs du gouvernement, l’on se veut optimiste. Mais si cette confiance de façade est de rigueur en public, dans le cercle fermé du Premier ministre, on est moins serein. «Il y a forcément une appréhension quant à l’issue de cet appel qui devrait coïncider avec le prochain rendez-vous électoral», confie une source à l’hôtel du gouvernement.

Un sujet qui risque de bouleverser et redistribuer les cartes sur le plan politique.