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Vishal Shibchurn: «Il n'y a pas de gang du Sud, c'est une invention de la police...»

17 novembre 2018, 18:15

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Vishal Shibchurn: «Il n'y a pas de gang du Sud, c'est une invention de la police...»

Vishal Shibchurn s’est constitué prisonnier hier matin, vendredi 16 novembre, au poste de police de Rose-Belle. Juste avant de se rendre, cependant, celui que l’on soupçonne de plusieurs infractions a sollicité «l’express». Il affirme n’avoir jamais fui la police à Le Val…

Pourquoi avez-vous pris contact avec «l’express» ?
Parce que je lis avec stupeur dans les journaux que j’ai réussi à m’enfuir lors d’une opération policière à Le Val, lundi dernier. C’est archi-faux. Je n’étais pas à Le Val. Ma femme et mon fils y étaient. Mon véhicule était avec eux, oui. D’ailleurs, ils ont battu ma femme et mon fils.

Ou étiez-vous ?
Malade et à la maison.

Vous étiez à la maison et la police n’est pas venue vous y chercher ?
Non. Ils se sont arrêtés à la maison de ma mère qui est au rez-de-chaussée.

Comment êtes-vous, donc, devenu un fugitif ?
Je suis malade. C’est pour ça que je ne me suis pas rendu à la police. J’ai consulté un médecin et je me suis dit que dès que j’irai mieux je me rendrais. Avant cela, le samedi 10, j’étais dans ma plantation quand on m’a informé que la police me cherchait. Je suis allé à la station, on m’a dit que ce n’était pas le cas, même la CID m’a dit qu’on ne me cherchait pas. Monn met enn lentré ki la polis pa bizin mwa lerla. Je pense que la police a mal digéré que j’ai été released plus tôt parce que j’avais violé les conditions de mon bail…

Bon, reprenons depuis le début. Vous êtes sapeur-pompier ?
C’est exact. Mais j’ai été suspendu.

Pourquoi avez-vous été suspendu ?
Parski enn fami dan lendrwa inn dir monn kraz so lakaz. J’avais neuf témoins, après enquête le case a été rayé, mais d’autres s’y sont ajoutés. Sinon j’aurais repris le boulot. Je suis toujours payé à partir des fonds publics, vous savez…

D’autres cases… ?
Oui, il y a eu d’autres «damaging property by band». On m’a accusé d’avoir sectionné le poignet de quelqu’un. On m’a mis des choses sur le dos. Bannla inn pinpoint mwa parski ti ena bann lobby

Pourquoi ?
Vous savez, quand vous dites la vérité, quand vous militez pour le mauricianisme, les gens ne vous aiment forcément pas… Je suis dans le milieu social et sportif. On me connaît dans ma région parce que j’aide toujours mon prochain…

On ne vous aime pas parce que vous faites du social ?
Exactement. Je suis dans une association et quand on milite, les gens ne vous aiment pas...

Quand vous dites «militer», qu’entendez- vous par-là ?
On fait entendre nos voix… par Facebook, nous organisons des réunions…

Dans cette association pourtant, on ne semble cibler que vous. Pourquoi ?
Non, je ne suis pas le seul. D’autres personnes ont été arrêtées. Certains en ont fini avec leur affaire, d’autres non.

Donc le gang du Sud… Fait du social ?
Il n’y a pas de gang du Sud. C’est une invention de la police, de la presse. Si zot anvi fer krwar, laiss zot krwar. Mwa mo koné, mo pa ti ladan mwa…

Et l’arme à feu retrouvée dans votre maison, la police l’a inventé ?
Je n’étais pas sur place ce jour-là. Je ne peux pas vous dire si c’est la police ou l’ennemi. Ma maison n’a pas de mur, elle n’est pas barricadée. La police fait croire que ma femme l’a jetée de la maison, mais il n’y a pas de fingerprint ?

D’accord, il y avait une rivalité dans votre localité et c’est ainsi que commencent vos ennuis. Comment passer de cela à l’attaque de l’ambassade de France ?
Je rejette catégoriquement ces accusations. Ça me fait presque rire. Toute la police a été mobilisée. Cependant, dans les vidéos, l’on voit bien en observant la carrure des protagonistes que je n’y étais pas.

Ceux que vous appelez vos «ennemis» sont-ils aussi influents pour vous impliquer dans ces «cases» ?
Vous savez quand vous avez des ennemis… En plus, le 148 c’est gratuit. Vous pouvez incriminer n’importe qui ! Les gens débitent n’importe quoi !

Donc, ce sont les «ennemis» ou la police qui cherchent à vous nuire ?
Les deux. Vous savez les pressions qu’il peut y avoir…

Vous rejetez, donc, toutes les allégations en bloc ?
Toutes les allégations ! Et je me demande ce qu’ils préparent encore. On me dit qu’on va m’inculper pour «damaging property by band» à Gros-Billot. Je n’y étais pas! J’étais chez moi ! Tout le monde fait des allégations.

Vous êtes quand même bien calme pour quelqu’un que l’on accuse de tout ?
Je donne le temps au temps…

Vous allez vous rendre ?
Oui. Mais avant j’ai tenu à venir tout déballer. Parce que je détiens l’information que l’on me veut mort ou vivant…

D’où vous tenez cela ?
Bah, comme la police avait l’information que j’étais à Le Val…