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Le Chaland: le Groupe Currimjee n’est pas sorti de l’auberge

12 novembre 2018, 21:53

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Le Chaland: le Groupe Currimjee n’est pas sorti de l’auberge

La bataille dure depuis 2009. Et ne semble pas près de se terminer. Le groupe Currimjee surmonte, depuis presque dix ans maintenant, de nombreux obstacles, notamment administratifs, pour pouvoir concrétiser son projet hôtelier phare, Le Chaland, à La Cambuse.

Au cours de la semaine écoulée, un habitant du Sud, Sam Gérard, également membre de la Plateforme pou sauve nou la plage, a servi, en son nom personnel, une mise en demeure au ministère de l’Environnement et à son directeur, en relation avec ce projet. Sam Gérard leur demande non seulement la révocation du permis Environmental Impact Assessment (EIA) octroyé au groupe Currimjee mais également de poursuivre le groupe pour violation de l’article 26 de l’Environment Protection Act 2002.

Le citoyen demande, dans la foulée, que les travaux soient stoppés avec effet immédiat. Des actions juridiques, prévient-il, seront prises contre les deux parties si celles-ci ne répondent pas positivement à la mise en demeure dans un délai de 15 jours.

«Pa kapav les sa alé trankil»

Contacté par l’express, Sam Gérard explique qu’il est «inadmissible» qu’un permis EIA ait été alloué sans que «tous les critères conformes à la loi aient été respectés». «Il faut que les autorités fassent une enquête sur les dessous de l’octroi des permis à la compagnie. Pa kapav les sa alé trankil. Mo péna problem kont konpani-la mwa mé bizin fer lalimier lor tousa», s’insurge-t-il.

Un des points avancés par les contestataires est que le groupe Currimjee aurait dû obtenir «a fresh EIA licence». «C’est faux, cette question a déjà été discutée et réglée il y a trois ans par le tribunal de l’Environnement et la Cour suprême», affirme-t-on du côté du groupe.

Une seconde allégation est que le conseil de district aurait agi illégalement lorsqu’il a donné un Building and Land Use Permit au Chaland Hotel Ltd, une filiale à 100 % de Currimjee Jeewanjee & Co Ltd, alors que la demande pour l’EIA licence a été faite par Currimjee Jeewanjee & Co Ltd. «Faux», répond encore une fois le groupe Currimjee. «La procédure est parfaitement normale, transparente et légale. Ils sont nombreux, tel M. Georges Ah-Yan, à savoir, depuis 2015, que c’est une filiale du groupe Currimjee qui construit l’hôtel. La question qu’il serait intéressant de se poser, c’est pourquoi cet acharnement de M. Ah-Yan contre le projet du groupe ? Pourquoi cette volonté de nuire à tout prix ?»

Autorisations validées

La démarche juridique de Sam Gérard vient s’ajouter à d’autres depuis que Le Chaland Hotel Ltd a obtenu son Building and Land Use Permit en septembre 2015. Georges Ah-Yan, du Forum citoyens libres, et Bruno Savrimootoo, du mouvement Vag Divan Bor Lamer, demandent une injonction en novembre 2015. Le tribunal de l’Environnement leur accorde l’ordre intérimaire. Les travaux pour le compte du projet hôtelier, qui s’étale sur 33 arpents, doivent alors cesser.

En décembre 2016, l’appel des deux militants écologistes est rejeté, devant le tribunal de l’Environnement. Dans le jugement, tous les permis obtenus, dont l’EIA, l’autorisation du National Ramsar Committee et ceux pour la nouvelle route d’accès à la plage, sont validés. Premier revers.

Le 29 juin 2017, un second revers est essuyé après que la Cour suprême décide de maintenir la décision. Mais les préjudices et dommages à cause des 19 mois d’arrêt des travaux sont tout de même évalués à Rs 200 millions par le groupe Currimjee. Celui-ci porte plainte en mars dernier, pour réclamer cette somme à Georges Ah-Yan et à Bruno Savrimootoo. Le 9 juillet, Georges Ah-Yan a fait une demande en Cour suprême dans le but de saisir le Privy Council. La décision de la cour à ce sujet est attendue.

Nouvelle demande d’injonction

Entre-temps, le collectif Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL), mené par Yan Hookoomsing, dont le combat diffère de celui mené par Georges Ah-Yan, avait également fait appel devant le tribunal de l’Environnement. Mais cette plainte sera retirée en juin 2017, suite à un «accord» entre les deux parties.

Pourtant, en mars dernier, sept militants écologistes du collectif ont réclamé un nouveau gel des travaux de construction sur le chantier, par le biais d’une injonction. Ils ont dénoncé des violations. Mais les promoteurs rejettent le fait qu’ils n’ont pas respecté leur engagement. L’affaire, devenue complexe, est attendue en cour.

En attendant d’autres dénouements devant la justice, les travaux à La Cambuse se poursuivent. L’hôtel cinq-étoiles comprendra 164 chambres.