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Toyota relève ses prévisions malgré les incertitudes commerciales

6 novembre 2018, 17:12

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Toyota relève ses prévisions malgré les incertitudes commerciales

 

Le géant automobile japonais Toyota a relevé mardi ses prévisions, se départissant de la prudence observée au début de l’exercice 2018/2019, tout en restant attentif aux menaces commerciales américaines.

Il vise désormais un bénéfice net annuel de 2.300 milliards de yens d’ici à mars 2019 (17,7 milliards d’euros au taux de change retenu par le groupe), au lieu de 2.120 milliards.

Cela représente certes encore un déclin de près de 8% par rapport à l’exercice annuel précédent qui s’était conclu sur des bénéfices record, mais le constructeur a déjà accompli plus de la moitié du chemin en enregistrant un résultat net de 1.242,4 milliards de yens sur les six premiers mois de l’exercice (avril-septembre).

A la Bourse de Tokyo, les investisseurs ont apprécié, saluant aussi l’annonce d’un nouveau plan de rachat d’actions: le titre a clôturé sur un bond de plus de 2%.

Un responsable de Toyota, Masayoshi Shirayanagi, a expliqué ce relèvement des objectifs par «l’effet positif des changes, avec un yen plus faible face au dollar et à l’euro» que ce qui avait été escompté auparavant.

- Réductions de coûts -

Il a également invoqué, lors d’une conférence de presse à Tokyo, les réductions de coûts et «les initiatives marketing» du groupe, qui a fait «des efforts en termes de prix», en particulier aux Etats-Unis où le marché s’essouffle.

Le fabricant des hybrides Prius (essence-électricité) et des berlines Camry a ainsi résisté au ralentissement, écoulant 1,41 million de véhicules en Amérique du nord au premier semestre.

Toyota, qui dispose de dix usines aux Etats-Unis, son premier marché, constate «un plafonnement», mais «nous sommes confiants sur le fait que nous pourrons adapter (notre capacité de production) à une éventuelle contraction», selon Jim Lentz, patron des activités du groupe dans la région.

La situation n’en reste pas moins difficile: «il y a les incertitudes commerciales», a-t-il dit, se félicitant à ce sujet de la récente conclusion d’un compromis pour un nouvel accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.

«Parmi les autres vents contraires, la hausse des prix des matières premières nous a affectés, notamment de l’acier», en raison des nouveaux tarifs douaniers imposés par Washington, a-t-il ajouté.

En Chine, autre pays incontournable pour les constructeurs automobiles, Toyota a de même affiché une bonne performance, alors qu’il doit rattraper son retard sur ses rivaux.

Malgré les inquiétudes relatives aux discussions entre Pékin et Washington, «une chose est sûre: à long terme, le marché va continuer à croître», a souligné le vice-président exécutif Didier Leroy, insistant sur la marge de progression du champion japonais dont «la part de marché reste faible» dans la première puissance asiatique.

- «Soyons prêts» -

Les ventes de Toyota ont aussi grimpé en Europe et dans le reste de l’Asie. Elles ont en revanche fléchi au Japon où, pour tenter d’inverser la tendance, le constructeur va prochainement lancer un service d’abonnement permettant aux automobilistes de conduire les voitures de leur choix pour un tarif mensuel unique.

Au total, le constructeur a livré près de 5,3 millions d’unités au premier semestre dans le monde, se maintenant parmi les premiers constructeurs aux côtés de l’Allemand Volkswagen et de l’alliance franco-japonaise Renault-Nissan-Mitsubishi Motors.

Son chiffre d’affaires s’est élevé de 3,4% sur un an, à 14.674 milliards de yens (112 milliards d’euros), en ligne avec la nouvelle projection annuelle de 29.500 milliards de yens (+0,4% sur un an).

Le ton, mardi, paraissait plus optimiste qu’il y a trois mois quand les dirigeants de Toyota s’étaient alarmés de possibles taxes américaines sur le secteur automobile. Depuis, Tokyo et Washington ont convenu de lancer des négociations bilatérales.

Pour autant, «aujourd’hui on ne peut pas dire que le risque sur les taxes soit retombé», a averti M. Leroy. «C’est encore une très grande incertitude, cela veut dire qu’il faut s’y préparer. L’objectif, c’est de se dire: soyons prêts si jamais ça devait se produire».