Publicité

Naples: Allan, plus qu’un pitbull

5 novembre 2018, 18:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Naples: Allan, plus qu’un pitbull

Au match aller au Parc des Princes, le Napolitain Allan a couru partout et mordu les mollets de Verratti, Rabiot ou Neymar, donnant une leçon d’agressivité au milieu de terrain du Paris SG. Mais sa récente convocation avec le Brésil prouve qu’il est un peu plus qu’un simple chien de garde.

Dans une interview ce lundi à la Gazzetta dello Sport, le défenseur parisien Marquinhos explique qu’Allan est le joueur qui l’a le plus surpris au match aller. «Il a bien mérité sa convocation», résume le Brésilien, qui a pu constater de près le considérable volume de jeu de son compatriote.

Le sélectionneur brésilien Tite s’en est également rendu compte et a appelé pour la première fois l’ancien joueur de l’Udinese, âgé de 27 ans, pour les prochains matches amicaux de la Seleçao face au Cameroun et à l’Uruguay.

Selon Tite, le choix de convoquer Allan doit beaucoup à son adjoint Sylvinho, qui a vu le joueur évoluer en Serie A quand il était le collaborateur de Roberto Mancini à l’Inter Milan. «On le suit depuis un moment. Il ne plaisante pas», a déclaré le sélectionneur.

De fait, au moins sur le terrain, le natif de Rio de Janeiro n’est pas là pour rigoler. Et il y a 15 jours, le public du Parc des Princes a découvert ce milieu de terrain hyper-complet et hyper-agressif, qui a aligné les kilomètres parcourus, les duels gagnés (huit) et les ballons récupérés (13).

«Un match monstrueux», a résumé le Corriere dello Sport. «Au milieu de terrain, il se met en chasse du porteur de balle et va lui arracher des pieds. C’est arrivé à Neymar, à Mbappé, à Rabiot. Face à tous, visage de dur et mollets fermes», ajoutait le quotidien sportif italien.

Plus généralement, ce mélange d’agressivité canalisée et de sûreté technique a dessiné le portrait d’un joueur qui semble manquer au milieu de terrain parisien, comme l’a estimé Jérôme Rothen sur RMC Sports.

Comme Alemao

«Quand vous voyez le rôle d’Allan au Napoli aujourd’hui, c’est un monstre physique, il a très peu de déchet technique, il harangue ses coéquipiers... Quand les joueurs offensifs ne font pas assez de replis ou ne sont pas assez dans l’état d’esprit, il pousse une gueulante et tout le monde l’écoute. Au PSG, je cherche ce joueur-là», a déclaré l’ancien Bleu après le match aller.

Mais Allan est plus qu’un pitbull. Le gros dur est ainsi capable de ressortir proprement le ballon qu’il a été récupérer dans les pieds adverses et ses progrès dans le jeu de passe ont été immenses lors de ses trois premières années napolitaines sous les ordres du «maestro» Maurizio Sarri.

Le football italien, Allan l’a découvert lors de son arrivée à l’Udinese en 2012, alors qu’il avait 21 ans et qu’il venait d’être sacré l’année précédente champion du monde U20 dans une équipe du Brésil qui accueillait aussi Casemiro, Coutinho ou Willian.

Il était alors un milieu purement défensif mais il a pris une nouvelle dimension à Naples, où il est arrivé en 2015 contre 12 millions d’euros.

Avec Sarri puis Carlo Ancelotti, qui lui accorde la même confiance absolue que son prédécesseur, Allan a élargi son registre et les Napolitains voient désormais en lui une réplique d’Alemao, l’international brésilien qui a gagné scudetto et Coupe de l’UEFA avec Maradona au tournant des années 80 et 90.

Aujourd’hui, Allan figure donc avec Nainggolan et Matuidi parmi les tout meilleurs milieux de terrain de mouvement de Serie A et l’appel du Brésil risque de laisser quelques regrets à Roberto Mancini, qui aurait envisagé de le convoquer avec l’Italie.

Mais la réaction du joueur après l’annonce de la liste du Brésil ne laisse guère de doutes quant à sa préférence personnelle. «Je ressens une joie immense, je suis extrêmement ému», a-t-il dit sur le site du Napoli.