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Natation: hommage à Ashley Chummun, ex-coach du CAMO

3 novembre 2018, 21:07

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Natation: hommage à Ashley Chummun, ex-coach du CAMO

Le 6 novembre 2015 est une date que beaucoup voudraient oublier. Elle se réfère au jour où Ashley Chummun s’est éteint. Pourtant, trois années après sa disparition, l’entraîneur suscite encore l’admiration. De ses proches, des nageurs et de ses pairs.

S’il y a une personne qui peut aisément parler d’Ashley Chummun, c’est Sharmila, son épouse. Elle l’a rencontré après ses études en Inde à la fin des années 90. «Nous nous sommes connus dans un collège alors que nous étions enseignants. Lorsque nous nous sommes mariés, il s’intéressait déjà à la natation. En fait, la natation a été son premier amour. Avant de me connaître, il faisait de l’athlétisme. Mais quand il s’est blessé au genou, il s’est tourné vers la natation. C’était un mordu du travail. Il faisait beaucoup de recherches sur Internet et était près de la piscine presque du matin au soir.»

Pour Laval Chung, ex-Head Coach du CAMO, club de natation de Beau-Bassin, on garde le souvenir d’Ashley Chummun à travers les nageurs. «Même si Ashley n’est plus là, nous le considérons encore comme un membre de la famille CAMO. C’était quelqu’un de direct et toujours jovial. Jusqu’aujourd’hui, il y a des nageurs qui pensent encore à lui», affirme-t-il.

Ashley Chummun en compagnie des sélectionnés pour les Championnats d’Afrique CANA Zone en Angola du 6 au 9 mai 2015.

Les propos de Laval Chung sont partagés par Mathieu Marquet, l’un des meilleurs nageurs de Maurice. «Ashley était un coach très sévère par moments mais il avait aussi un très grand coeur. Il savait parler aux nageurs, en essayant toujours de les comprendre avant tout. Il leur inculquait l’esprit de compétition dès leur plus jeune âge. Et durant les compétitions, on l’entendait toujours crier pour encourager les nageurs du club, jeunes ou moins jeunes. Il était aussi très proche et à l’écoute des autres coaches et si le staff avait un souci c’était souvent lui qui agissait comme intermédiaire entre le comité et les coaches de l’école de natation», assure Mathieu Marquet.

«Il a apporté un côté familial»

Elodie Poo Cheong, quant à elle, garde le souvenir d’un homme qui savait «croquer la vie à belles dents». «Il était celui qui avait la voix la plus forte au bord de la piscine. Il avait la capacité de faire découvrir leur potentiel aux nageurs que l’on considérait comme moyens. Au CAMO, il a apporté beaucoup de solidarité et vraiment un côté familial. Il avait beaucoup de passion pour le sport», dit-elle.

Mais Ashley Chummun n’est pas connu seulement pour son passage au CAMO. «Il était aussi dans les syndicats. Il se battait pour les professeurs d’éducation physique.» rappelle Sharmila Chummun.

Ashley Chummun faisait souvent entendre sa forte voix près des piscines.

Philippe Pascal, actuel Head Coach du CAMO et ex-DTN de la natation mauricienne, se souvient de lui comme le responsable du Pôle Jeune à Maurice. «On a travaillé ensemble. Je l’avais avec moi au Trust Fund for Excellence in Sports. Il avait la responsabilité des meilleurs jeunes (12 ans et moins) le samedi et de les préparer pour les Championnats d’Afrique CANA de la Zone 4.» Pour le Français, Ashley Chummun était quelqu’un qui s’impliquait dans ce qu’il faisait. «Quand il criait, c’était dans l’intérêt des nageurs. Il était passionné et fougueux. C’est ce qui faisait son charme et sa force», ajoute-t-il.

Malgré tout, la perte d’Ashley Chummun a laissé un grand vide dans l’esprit de beaucoup. «Pour tout le monde, sa disparition a été un grand choc. On a mis du temps à accepter cela au CAMO. Mais de voir que le travail qu’il a commencé auprès des jeunes tels que Mathieu Marquet, Elodie Poo Cheong, Alicia Kok Shun ou Victor Ah Yong – entre autres – porte ses fruits aujourd’hui, nous fait oublier son absence», fait remarquer Patrick Yene Teck, président du CAMO.

Cette année, il n’y aura pas de gala en hommage à Ashley Chummun à la piscine SergeAlfred (Ashley Memorial Cup) parce que celle-ci est fermée pour cause de rénovation. Toutefois, il est bon de savoir qu’en mémoire de l’ancien coach du CAMO, on a organisé, ces deux dernières années, des compétitions comme des courses de chevaux : «Nous avons imaginé les rencontres comme les courses du Champ de Mars qu’il affectionnait, avec le son de la cloche au moment du départ. Et, dans les gradins, on demandait au public de parier. Mais c’était pour rire ; des chants de Manchester United étaient aussi entonnés parce que c’est l’équipe de foot qu’il aimait», poursuit Philippe Pascal.

Cette fête n’aura donc pas lieu ce novembre. Cependant, le souvenir de ce qu’il a été et de ce qu’il a laissé restera à jamais gravé dans le cœur de ceux qui l’ont côtoyé.