Publicité

Metro Express: des travaux à l’aveuglette à Rose-Hill ?

2 novembre 2018, 21:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Metro Express: des travaux à l’aveuglette à Rose-Hill ?

Les travaux du Metro Express sont effectués à vitesse grand V. Et peut-être même trop vite d’ailleurs, eu égard aux récents «accidents de parcours» à Rose-Hill, avec les dommages causés aux tuyaux de la Central Water Authority (CWA) et les conduits de la Wastewater Management Authority (WMA).

Ce qui pose de sérieuses questions sur la planification du projet, qui demeure à ce jour, la carte maîtresse sur lequel compte miser l’alliance Lepep lors des prochaines législatives. À l’Hôtel du gouvernement, on pense, en effet, que le Metro Express créera un «feel good factor» chez la population. Sauf que pour le moment, c’est loin d’être le cas. Surtout après l’incident survenu durant le week-end.

Un conduit de la WMA a cédé lors des fouilles et l’eau usée est remontée à la surface, provoquant d’importants dégâts. Sans compter des risques de contamination pour les habitants des lieux (voir plus loin). Tandis qu’en août, un tuyau de la WMA a été endommagé, perturbant toute la distribution d’eau dans les basses Plaines-Wilhems.

Comment justement expliquer ces «incidents» ? N’y a-t-il pas de concertation entre Larsen & Toubro (L&T) et les services publics avant que les fouilles ne soient entamées ? Quid d’un plan détaillé de tout le réseau de tuyauterie sous terre ?

Dans les milieux concernés, on avance que le projet du Metro Express est «arrivé comme ça» et que les autorités n’ont pas eu le temps de bien se préparer. À titre d’exemple, des travaux de «drilling», afin de déceler l’emplacement des tuyaux, auraient pu être effectués bien avant que le chantier démarre. Ensuite, fait-on remarquer, le tracé du Metro Express a été présenté comme un «fait accompli». Du coup, des travaux «d’ajustement» devront être entrepris, afin de s’aligner au tracé.

Une version que dément L&T, affirmant que les travaux sont effectués en se basant sur un plan soumis par les services publics. «Un plan à jour doit être soumis par les autorités pour qu’on puisse localiser les tuyaux avant tous travaux.»

Quid des équipements dont dispose la compagnie pour localiser les tuyaux enfouis sous terre ? On indique que les tuyaux ne sont pas enfouis à 12-20 mètres de profondeur. Il suffit de faire des «trial pits» sur l’alignement pour les identifier.

Les travaux sont par la suite sous-traités à d’autres opérateurs. C’est Sotravic qui s’occupe de la relocalisation et de la réparation des tuyaux de la CWA et de la WMA. «Le sous-traitant suit le plan dès qu’on identifie un tuyau.»

Selon notre source, L&T n’intervient pas dans la méthodologie du sous-traitant. «Le sous-traitant doit soumettre un plan sur l’étendue des travaux et expliquer les étapes de réalisation.» La compagnie indienne insiste toutefois sur le fait que les travaux sont supervisés par «une équipe dédiée déployée sur le site», ainsi qu’en interne.

Il n’en demeure pas moins qu’à ce jour, il n’y a pas de plan précis de l’emplacement des tuyaux de la CWA dans la région des basses Plaines-Wilhems, fait-on comprendre dans les milieux proches de l’organisme. La raison ? Avant la création de la CWA en 1973, le service de distribution d’eau était à la charge du ministère des Travaux publics. «Lorsque le dossier a été transmis au parapublic, il n’existait aucun plan. Rose-Hill compte parmi les premières zones urbaines à bénéficier de l’eau courante. Cela date de la période pré-indépendance», fait-on valoir.

C’est, en fait, en faisant des réparations que l’emplacement d’une bonne partie des tuyaux a été découvert. «Quand la CWA a réparé des fuites dans la région, le réseau de tuyaux a été graduellement découvert. Et là encore, pas totalement.» D’où le fait qu’un plan «précis, au millimètre près» n’existe pas.

Du côté de la WMA, on maintient qu’il existe bel et bien un plan de placement de tous les tuyaux d’égout. Plan soumis à différents ministères et à L&T bien avant que les travaux ne démarrent, tient-on à préciser. Avant d’ajouter que chaque mois, une réunion de coordination se tient.

Dans la foulée, le porte-parole de la WMA explique que les travaux de réparation entrepris par Sotravic concernent surtout des tuyaux longs d’une dizaine de mètres. Dans un premier temps, des travaux temporaires ont été menés pour stopper les fuites. Une dizaine de jours seront nécessaires pour que des travaux «plus solides» soient réalisés.

L’express a adressé un mél avec des questions précises à MEL. Ses réponses sont attendues.

 


Port-Louis: les résultats des analyses d’eau potable attendus

<p style="text-align: justify;">Des Port-Louisiens tirent la sonnette d&rsquo;alarme. De nombreux habitants de la capitale affirment que l&rsquo;eau du robinet est impropre à la consommation. Salim Muthy, qui se trouve être leur porte-parole, affirme qu&rsquo;il a appris que les services d&rsquo;un laboratoire indépendant ont été retenus pour analyser la qualité de l&rsquo;eau consommée par ces habitants. &laquo;<em>Nous sommes toujours dans l&rsquo;attente de ce rapport indépendant.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">En effet, plusieurs personnes allèguent être tombées malades après avoir consommé l&rsquo;eau émanant de la station de traitement de Pailles. Pour Salim Muthy, le manque de communication est l&rsquo;une des principales sources de ce problème. <em>&laquo;On blâme les travailleurs de Larsen &amp; Toubro, mais la question que l&rsquo;on se pose est de savoir si les ingénieurs mauriciens aident ces étrangers lors des travaux ? Existe-t-il une coordination entre ces gens, car sur le terrain, nous voyons plus d&rsquo;étrangers que de Mauriciens.&raquo;</em></p>

<p style="text-align: justify;">Le travailleur social souligne que des habitants de la rue Labourdonnais, à Port-Louis, se sont plaint que tous les matins, de l&rsquo;eau boueuse coule des robinets. <em>&laquo;Nous n&rsquo;avons pas tous les moyens d&rsquo;acheter de l&rsquo;eau minérale.&raquo;</em> Il avance que les habitants et lui prendront une décision après la publication du rapport du laboratoire indépendant.</p>