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Que sont-ils devenus ? Ajay Daby: «Le speakership exige de la retenue»

29 octobre 2018, 15:42

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Que sont-ils devenus ? Ajay Daby: «Le speakership exige de la retenue»

En retrait de la politique active depuis des années, l’ancien speaker se consacre à son travail d’avocat. Avec ses enfants, tous deux juristes, celui qui a été «Drug Commissioner» a fondé le Daby Chambers.

Loin de la politique active, Ajay Daby se dévoue totalement à sa profession. «Cela fait bientôt 28 ans que je ne suis plus speaker, mais je ne me sens pas plus mal», déclare celui qui a préféré perdre son poste de président de l’Assemblée nationale plutôt que de céder sur son opposition au projet de République présenté par l’alliance MSM-MMM en 1990.

En dépit de son emploi du temps chargé, Ajay Daby suit avec intérêt l ’actualité politique. Que pense l’ancien speaker du niveau des débats parlementaires retransmis à la télévision et à la radio ? L’homme esquisse un sourire et du regard indique le transistor qui diffuse les débats parlementaires. Juste à ce moment-là, on entend un brouhaha et la speaker crier. L’ancien président de l’Assemblée nationale laisse échapper un commentaire laconique : «Le speakership est une fonction qui exige de la retenue.»

L’ancien élu préfère porter son attention sur la manière dont on fait de la politique aujourd’hui. Se rappelant de Sookdeo Bissoondoyal, l’ancien dirigeant de l’Independent Forward Block qui fréquentait sa famille, Ajay Daby affirme : «Nos aînés nous ont légué un héritage de grande valeur, mais il semblerait que nous le dilapidions.» L’ex speaker trouve que l’irruption de l’argent facile dans le champ politique peut avoir un effet corrupteur. «L’argent facile pourrait tout balayer un jour», dit-il sur le ton de la mise en garde.

Une volonté de défendre l’intégrité

Comme Ajay Daby a été Drug Commissioner pendant quatre ans, il doit savoir de quoi il en retourne. «Effectivement, j’ai vu beaucoup de choses, mais je n’ai pas le doit de vous en parler.» Il avance qu’il peut seulement dire que «le combat que mène un juriste sera toujours difficile en face de ceux qui disposent de l’argent facile».

L’ancien membre du PSM confie que c’est cette volonté de défendre l’intégrité qui l’a amené à accepter la proposition que lui a faite Harish Boodhoo d’entrer dans l’arène politique en 1981. Un an plus tard, Daby est élu à Flacq–Bon-Accueil et devient Deputy Speaker. Il est alors âgé de 26 ans.

Réélu aux élections d’août 1983, le jeune parlementaire assume les fonctions de speaker. Il les cumule jusqu’à son départ forcé en 1990. Après quelques incursions sans grandes conséquences dans la politique, Ajay Daby se met en retrait de la vie publique. «Je me suis dit que je dois accompagner mes deux enfants pour qu’ils soient de bons avocats.» C’est fait ! Geetanjali, sa fille, est au State Law Office. Et Trikeitan, son fils, l’assiste au Daby Chambers.

Puis, de 2001 à 2005, le juriste prend une mission d’intérêt public. Il exerce comme Commissioner for Drug Assets Forfeiture, dont la tâche est de traquer les biens des trafiquants de drogue. Remercié par le nouveau gouvernement en 2005, Ajay Daby reprend sa toge.

Et quand il lui reste du temps, il se laisse aller à une passion de jeunesse qu’il partage avec ses enfants : la guitare. «La musique m’a toujours permis de retrouver la sérénité et l’harmonie dans les moments de confusion», confie l’ancien speaker.

Son parcours

  • 1978 : débute comme avocat après des études en Angleterre ;
  • 1981 : se joint au PSM ;
  • 1982 : élu à Flacq–Bon-Accueil et devient Deputy Speaker ;
  • 1983–1990 : speaker de l’Assemblée nationale ;
  • 2001–2005 : Drug Commissioner ;
  • 2005 : Retour au barreau.