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Shelby Davis: investisseur et philanthrope

23 octobre 2018, 12:15

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Shelby Davis: investisseur et philanthrope

Après une riche carrière à Wall Street, il a changé son fusil d’épaule. Shelby Davis investit dans l’éducation pour récolter des dividendes qui sont immatériels. Ses parents lui ont légué le goût des relations internationales et il estime qu’il n’y a rien de mieux que d’investir dans les jeunes cerveaux afin de rehausser le niveau de développement économique des pays...

Un vent frisquet qui vient comme un appel du large, une vue captivante sur l’océan des possibilités, une rencontre enrichissante par-delà des frontières et de nos circonscriptions aussi étriquées que nos mentalités. C’est au Touessrok que nous rencontrons le multi- milliardaire Shelby Davis (photo), patron des prestigieux United World Colleges (UWC; ONG internationale, liée à l’UNESCO, qui pilote un ambitieux projet éducatif sur quatre continents). Il est à sa première visite à Maurice; il a profité d’une visite au Swaziland, dans un «collège UWC» fréquenté durant l’apartheid par Nelson Mandela et Desmond Tutu, pour faire un saut chez nous. Même s’il a adoré sa virée en bateau sur l’île-aux-Aigrettes, il n’est pas venu pour la plage - mais bien pour rencontrer ses enfants - et il en a beaucoup :«J’en ai 4 000 à travers le monde. Comme tout investisseur, je viens voir l’état de mes investissements. Et il n’y a rien de plus gratifiant que de converser avec des jeunes gens qui ont assimilé le projet de UWC et qui incarnent son développement durable : œuvrer pour un meilleur monde en croisant les différents cerveaux et perspectives des jeunes en pré-admission à l’université de la vie…»

L’homme a 81 ans, ne les fait pas, et parle avec l’enthousiasme et la rapidité d’un adolescent pressé. Avant même qu’on le lui demande, il nous balance, avec ses yeux rieurs, son âge en relativisant :«81 ans, ce n’est pas vieux, ma mère à vécu jusqu’à 106 ans… j’ai de la marge de ce côté là, mais du côté de mon père, un peu moins – il est mort à mon âge.»

L’Américain Shelby, dont les parents étaient des enseignants-chercheurs en Europe avant la création de l’ONU, prolonge l’engagement de la famille Davis dans le monde de l’enseignement et des relations internationales :«My father was a realist and a doer; my mother was more of an idealist and a dreamer. Both were internationalists. They got their PhD.’s in the early 1930s, in one of the most international cities of the world, Geneva, Switzerland, which at that time was home to the League of Nations, forerunner to the UN. My parents introduced me to the world on two different summer trips, going around the world on the famous Pan American Airlines. Pan Am allowed stopovers, and we must have visited 25 or 30 countries — and in almost every case they knew people to visit. All this made a big impression on me…»

Shelby Davis est le fer de lance de la doctrine familiale : les premiers 30 ans dans la vie doivent être consacrés au process of LEARNING, les 30 ans qui suivent doivent être focalisés sur celui de EARNING, et les derniers 30 ans ou plus, équivalent au RETURN. Un retour sur investissement. C’est exactement ce que Shelby Davis a fait, dans les années 90, en se lançant dans plusieurs projets philanthropiques axés sur l’éducation après une riche carrière dans les fonds d’investissement. Concrètement, Shelby Davis pourvoit des fonds pour une cinquantaine de bourses scolaires par an pour que des élèves aillent aux collèges UWC.

En l’an 2000, en sus de sa participation au mouvement UWC, Shelby Davis a créé le Davis-UWC Scholars Programme, qui décerne des bourses universitaires sur des critères sociaux à plus de 7 500 diplômés inscrits dans plus de 90 universités et facultés américaines. Il continue aussi à soutenir UWC de différentes manières, et en 2005, a offert au UWC International une bourse de plus de 15 millions de dollars. Dans un défi direct à la communauté UWC, Shelby Davis égalera les donations caritatives des anciens, de leur famille et d’autres bénévoles jusqu’à 1 million de dollars pour chaque établissement UWC. Ce défi nommé Davis-UWC IMPACT Challenge assurera que les UWC puissent continuer à offrir des places aux élèves, en se basant sur leur mérite, indépendamment de leur origine.

«UWC provides a unique education to students from across the world independently of their socio-economic means. Each year, UWC national committees identify promising young people in almost 160 countries to attend UWC schools and give them access to an international education they would otherwise never even dare to dream of. We need to equip a new generation to work towards a better world. The Dare to Dream scholarships recognize UWC’s capacity to do that and to bring together students from the most diverse backgrounds from around the globe. I hope it will encourage others to support UWC in eliminating a privileged socioeconomic background as a prerequisite for world-class education», nous relate Shelby Davis. Il sort de sa poche une note manuscrite que lui a remise un étudiant qui a tout juste 17 ans et nous demande de la lire. On a du mal à croire que ce texte, mêlant histoire mondiale, philosophie asiatique, capitalisme et humanisme, émane d’un aussi jeune cerveau.

Pendant leur cursus, ceux qui ont la chance de s’affilier au projet UWC sont aidés dans leur collège pour préparer leur post-bac par des conseillers en orientation qui connaissent bien les universités de nombreux pays et en particulier américaines, canadiennes, anglaises, françaises. De très nombreuses universités, dont les plus prestigieuses, se déplacent dans les collèges pour se faire connaître des élèves, signe de reconnaissance du modèle educatif UWC. Ainsi pour les USA : Duke, Harvard, Brown, Stanford, U-Penn, etc. Pour les anglaises : Oxford, Cambridge, Imperial, LSE, Kings College... Pour la France, Sciences Po se déplace pour la promotion mais aussi pour faire passer les entretiens aux candidats UWC.

Les élèves UWC ont le grand privilège d’avoir accès, à travers le programme Davis UWC Scholars, à des bourses pour étudier dans 94 universités partenaires aux USA (bourses fondées sur les besoins). Ce programme, financé par Shelby Davis, part de l’idée que «si l’on pouvait faire en sorte que des milliers de jeunes talentueux des quatre coins du globe se découvrent et étudient, on pourrait créer une compréhension internationale et changer le monde».

Alors pourquoi le discours de Shelby Davis nous intéresse-t-il ? Il nous le livre sans détour (voir la vidéo sur l’express.mu) «I want to try to answer the question I often get when I speak about philanthropy: why UWC? And why me? I believe education creates possibilities. It’s always about young people and their future, and we all realize that with education, young people have more possibilities than without it. I am investing in students, in particular, because I believe they are getting a special brand of education at UWC schools. They tell me this, over and over in their letters and when I meet them.»

Quelques mots des étudiants postés sur le web traduisent une bien meilleure vision du monde que nous connaissons aujourd’hui : «We came as strangers, we left as friends. We came expecting, we left remembering. We came as many, we left as one. We came empty, we left fulfilled.»

Éducation et croissance économique

<p>&laquo;Donnez à un homme un poisson, et il aura à manger pour une journée ; apprenez-lui à pêcher, et il aura à manger pendant toute sa vie.&raquo; On connaît tous cette maxime. Ce que l&rsquo;on ne réalise peut-être pas assez, c&rsquo;est que dans toute l&rsquo;histoire de l&rsquo;humanité, il n&rsquo;y a jamais eu autant d&rsquo;enfants à l&rsquo;école qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui. En 1950, la durée moyenne de la scolarité était de deux ans en Afrique : elle est désormais supérieure à cinq ans. En Asie de l&rsquo;Est/Pacifique, elle est passée de deux à sept ans entre 1950 et 2010, soit une hausse de plus de 200 % ! À l&rsquo;échelle de la planète, elle devrait atteindre 10 ans d&rsquo;ici 2050. En un siècle et demi, les chiffres de l&rsquo;accès à l&rsquo;éducation dans le monde auront donc plus que quintuplé. Or, l&rsquo;éducation joue un rôle crucial dans le développement économique. L&rsquo;éducation est un investissement. Selon plusieurs travaux de la Banque mondiale, et de l&rsquo;UNESCO, l&rsquo;éducation est de toute évidence l&rsquo;un des instruments les plus puissants pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, ainsi que pour jeter les bases d&rsquo;une croissance économique solide. Il est grand temps d&rsquo;investir davantage dans ce secteur.</p>

<p>&bull; Dans l&rsquo;Antiquité, Platon connaissait l&rsquo;importance du savoir et de l&rsquo;apprentissage. Il affirmait qu&rsquo;un homme qui néglige l&rsquo;éducation &laquo;traverse la vie d&rsquo;un pas chancelant&raquo;.</p>

<p>&bull; Mais les premiers hommes à avoir vraiment mis en avant l&rsquo;éducation comme un investissement sont deux prix Nobel d&rsquo;économie : T. W. Schultz a montré qu&rsquo;investir dans l&rsquo;éducation favorise la croissance ; nous devons à Gary Becker la théorie du capital humain.</p>

 

How to generate 23,2 % per annum

<p>Shelby Davis generated compound returns of 23.2% a year by following the method below:</p>

<p>● Invest in high quality insurers</p>

<p>● Invest in undervalued insurers</p>

<p>● Invest with cheap leverage</p>

<p>● Invest for the long-run</p>

<p>Shelby Davis started investing relatively late in life. He would have been a billionaire many times over if he had started investing in his 20&rsquo;s.</p>

<p>Despite his late start he amassed a fortune worth nearly $1 billion. Shelby Davis invested in high quality insurers trading at low prices and held them for the long-run. He used a sensible amount of leverage to boost his compound annual growth rate and more quickly build his wealth. Using leverage to boost returns may not be the best course of action for everyone, however. Leverage causes higher drawdowns that may unsettle investors who are not sure of themselves.</p>

<p>Additionally, margin calls can force selling at the worst possible time. We do not all have access to cheap sources of &ldquo;good leverage&rdquo; like Buffett and Davis. But everyone does have access to investing in high quality businesses trading at fair or better prices.</p>

<p>Warren Buffett and Shelby Davis have very similar investing styles and compound annual growth rates. Both employed about the same amount of leverage (1.5x) to their investments. Warren Buffett is the more well-known of the two because he started investing earlier, which has given him a far larger net worth.</p>

<p>His folksy Americana wisdom and well-thought-out public persona added to his fame, whereas Shelby Davis was known almost exclusively in insurance circles.</p>

<p><em>(Source : Fifty Years of Successful Investing on Wall Street)</em></p>