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Kobita Jugnauth et Sherry Singh: une photo, beaucoup de bruit

21 octobre 2018, 12:09

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Kobita Jugnauth et Sherry Singh: une photo, beaucoup de bruit

 

Elle a provoqué un branle-bas de combat depuis qu’elle a été «leaked» sur la Toile. En l’espace de quelques jours, pas moins de trois dépositions ont été faites à la police après qu’une photo, sur laquelle on aperçoit Kobita Jugnauth et Sherry Singh, a été vue et partagée sur les réseaux sociaux.

Sherry Singh, Chief Executive Ofcer de Mauritius Telecom (MT), s’est rendu au Central Criminal Investigation Department (CCID) mardi 16 octobre. Une déposition a été faite à la Cybercrime Unit. Le Prime ministers’ Ofce aurait aussi porté plainte. Des hauts cadres du CCID auraient déjà pris un «statement» de Pravind Jugnauth en vue

d’un «further enquiry».

Et la dernière déposition a été faite par Hassenjee Ruhomally, spécialiste en informatique, au poste de police de Sodnac, mercredi 17 octobre contre un site d’information en ligne, pour diffamation. Le cliché en question a même fait réagir, durant la semaine écoulée, des lobbies sectaires. Des représentants d’un de ces groupuscules ont eu droit à un temps d’antenne non négligeable lors du journal télévisé de la MBC, mardi, et ont demandé aux internautes de ne pas faire le jeu des politiques.

Ils ont fait appel au «bon cœur» des internautes pour qu’ils ne partagent pas la photo décriée, en la brandissant à l’antenne, permettant ainsi à des milliers de téléspectateurs de la voir… «Que cherche-t-on à insinuer, à prouver, à travers cette photo», s’est interrogé le président du groupuscule.

Pourquoi cette photo où l’on voit Sherry Singh en compagnie de l’épouse du Premier ministre, apparemment prise lors d’une fête, embarrasse-t-elle autant ? Ce n’est un secret pour personne que le patron de MT fait partie de la garde rapprochée de Kobita et Pravind Jugnauth. Dans sa déposition, Sherry Singh, également conseiller du Premier ministre et qui n’a pas nié être sur la photo, affirme qu’elle lui cause des préjudices, car il y a plusieurs commentaires inappropriés qui ont été faits par des internautes.

 Ces derniers sont d’ailleurs prévenus. L’enquête qui a démarré au niveau des Casernes centrales pourrait déboucher sur des arrestations. L’article 46 de l’ICT Act prévoit pour ce type d’offense une amende allant jusqu’à Rs 1 million et une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 5 ans. Et déjà, plusieurs internautes seraient dans le collimateur des autorités.

Hassenjee Ruhomally, qui a déjà été arrêté en 2017 suite à une plainte de Showkutally Soodhun, pourrait être inquiété. Ce dernier soutient qu’il n’a pas été convoqué par la police à ce stade, et avoue avoir partagé la photo. «La vie privée des gens ne m’intéresse pas. Moi je voulais montrer les liens ‘incestueux’ qui existent entre MT et le gouvernement», explique-t-il. Hassenjee Ruhomally affirme avoir formulé plusieurs interrogations ayant trait aux questions d’intérêt national et à l’argent des contribuables.

Des groupes sectaires ont fait appel au «bon cœur» des internautes pour qu’ils ne partagent pas la photo…

«Est-ce en raison de cette proximité que le projet Safe City, qui va ramener près d’un milliard de roupies par an dans les caisses de MT, a été octroyé sans appel d’offres à MT», se demande-t-il. Il veut également savoir pourquoi, malgré des interpellations de l’opposition au Parlement, le montant du salaire de Sherry Singh n’a pas été rendu public.

Même si Hassenjee Ruhomally reconnaît avoir publié la photo accompagnée de ces interrogations, il affirme cependant que celle-ci avait déjà été partagée sur les réseaux sociaux. «La police doit s’attaquer à la source, c’est-à-dire rechercher celui, qui, dans l’entourage des Jugnauth, a fait fuiter la photo…»