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Les fortunes diverses des Japonais au keirin avant les JO de Tokyo

21 octobre 2018, 11:46

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Les fortunes diverses des Japonais au keirin avant les JO de Tokyo

 

Un vélodrome olympique pour site d’entraînement: les Japonais, présents en France pour la Coupe du monde, se préparent à Izu sur la piste des JO de Tokyo pour décrocher le titre du keirin, un Graal au pays du Soleil Levant qui a donné naissance à la discipline.

A Saint-Quentin-en-Yvelines, près de Paris, les Japonais se mêlent à leurs rivaux avec des fortunes diverses. Mais ce sont en réalité deux mondes qui se côtoient, les nantis du keirin et les autres.

«Yuta Wakimoto (battu en série à Saint-Quentin-en-Yvelines puis repêché) a gagné un million de dollars depuis janvier, il peut finir l’année à 2 ou 2,5 millions s’il gagne le grand prix en décembre», relève Benoît Vêtu, l’entraîneur français qui a été recruté après les JO de Rio par l’association nationale du keirin dans l’optique des JO-2020. Wakimoto a finalement gagné la manche d’ouverture de Coupe du monde samedi soir.

- Une envie «très pure» -

«Pour gagner les mêmes montants que les coureurs de keirin, il faut gagner un grand tour. Un très bon coureur français doit être au niveau du centième coureur de keirin», estime l’entraîneur dont le contrat a d’ores et déjà été prolongé jusqu’en 2022.

La médaille obtenue aux derniers Mondiaux d’Apeldoorn (argent pour Tomoyuki Kawabata) a été jugée probante. Depuis 25 ans, le Japon était rentré bredouille alors même qu’il a inventé le keirin, ce sprint à six qui sert de support à des paris d’argent sur les vélodromes de l’archipel.

Entre-temps (2000), la discipline a intégré le programme olympique. Mais, jamais, les Japonais ne sont montés sur la plus haute marche du podium. «Celui qui sera champion olympique de keirin au Japon sera un dieu», prédit Vêtu. «Tous les coureurs que j’ai rassemblés (six garçons, deux filles) ont cette motivation, cette envie très pure de briller chez eux. Car ce n’est pas pour la reconnaissance des médias ou pour l’argent, pour les 50 000 euros qu’ils pourront gagner».

Le groupe réuni (six hommes, deux femmes) s’est construit en commando. «Tous les coureurs que j’ai rassemblés ont considérablement réduit leur nombre de courses. Je leur autorise une course par mois maximum mais la plupart en font moins, six à sept par an», souligne l’entraîneur français.

- Le vélodrome à 150 km de Tokyo -

Le discours est clair: «Chacun sait qu’il a sa chance. C’est a priori le moins bon de tous qui a fait la médaille aux Mondiaux. Depuis, ils savent tous qu’ils peuvent le faire. L’objectif, c’est d’aller au combat sur toutes les courses. On va prendre des claques, c’est inévitable, mais il faut qu’on soit craint par les étrangers, qu’ils sachent que ce sera dur de nous battre chez nous.»

Chez nous? C’est à Izu, à environ 150 kilomètres au sud de Tokyo, dans la péninsule éponyme proche du Mont Fuji où auront lieu les épreuves sur route. Des cinq vélodromes installés sur le site qui abrite l’école de keirin, celui qui accueillera les compétitions olympiques est le plus important. Des travaux sont prévus prochainement pour augmenter les capacités d’accueil des tribunes.

«Par rapport à Saint-Quentin-en-Yvelines, les virages sont moins larges, la pente plus raide et les lignes droites plus longues. Le revêtement est le même, du pin de Sibérie», explique l’entraîneur français qui se félicite de pouvoir l’utiliser aussi souvent: «On a du temps pour travailler les points de détail. L’avantage n’est pas fondamental mais c’est le petit plus qui peut être décisif.»