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Bébé abandonné: «Nous sommes sans le sou et nous ne travaillons pas»

15 octobre 2018, 10:06

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Bébé abandonné: «Nous sommes sans le sou et nous ne travaillons pas»

Elle est accusée d’avoir abandonné son bébé de cinq mois. C’est son amie, avec laquelle elle avait laissé l’enfant, qui a rapporté le cas aux autorités le 6 octobre. Depuis, son fils a été confié à sa mère. Mais Karine (nom d’emprunt) insiste. Elle n’aurait pas abandonné son bébé.

Les traits tirés, le regard furtif, hanté, la jeune mère de 19 ans nous accueille chez ses parents, le temps d’un rapide passage sous la douche. «Maman pa la, li pa pou kontan trouv mwa la», lance-t-elle. C’est son père qui l’a laissée entrer. «Pou enn ti moman, mo pou alé la», précise Karine. Et son bébé ?

Elle avait confié l’enfant à une amie qui habite Phoenix, lui disant qu’elle viendrait le chercher. Toutefois, la nuit venue ce vendredi-là, Karine n’est pas allée récupérer le garçonnet. Et son amie n’a pu la joindre, son téléphone étant éteint. Le cas a été rapporté à la Child Development Unit le lendemain et l’enfant a été confié à la mère de Karine. Néanmoins, la jeune mère soutient qu’elle n’a jamais abandonné son enfant.

«Je ne l’avais pas abandonné. J’avais besoin de trouver un lieu sûr pour le garder au chaud. Mon copain et moi n’avons nulle part où aller», explique Karine. «Nous sommes sans le sou et nous ne travaillons pas. Mon fils me manque mais comment faire pour le récupérer ? Nous n’avons pas de quoi nous nourrir. Comment faire pour subvenir à ses besoins ?» lance Karine.

Son père, les épaules voûtées sous le poids des problèmes, raconte : «Zanfan fer par zot latet zordi. Mo madam inn sey koriz li, li tro rébel, pann fasil pou zer li.» Karine, loin de réfuter les propos de son père, confie qu’elle aurait été abusée sexuellement. «J’ai été abusée à l’âge de 14 ans, mais je n’ai pas pu faire de déposition. Toutefois, celui qui m’a fait ça a été arrêté car une autre collégienne avait aussi été victime de viol et elle avait rapporté le cas.»

Sa mère aurait essayé de la protéger du mieux qu’elle pouvait. «Je ne pouvais accepter d’être toujours enfermée. Je me suis rebellée et j’ai quitté la maison de mes parents pour être indépendante. La relation avec ma mère était devenue invivable, je n’en pouvais plus», soutient Karine. Et d’ajouter : «La vie m’a apporté son lot de problèmes, mais elle m’a aussi fait un cadeau inestimable, mon fils.»

Karine explique qu’elle est à la recherche d’un travail. «On veut une vie stable, avec notre enfant.» Nous avons essayé de joindre sa mère, qui a la garde du bébé, en vain.