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Que sont-ils devenus ? Jean Bruneau: «Le policier est au service de ses concitoyens avant tout»

14 octobre 2018, 11:21

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Que sont-ils devenus ? Jean Bruneau: «Le policier est au service de ses concitoyens avant tout»

Après une carrière longue de 42 ans au sein de la force policière et cinq ans à la direction des prisons, Jean Bruneau a pris sa retraite en 2015. Aujourd’hui, il se consacre au travail social et à la littérature.

On aurait pu penser que l’ancien adjoint au commissaire de police, devenu par la suite commissaire des prisons, allait profiter de sa retraite, en restant inactif. Mais tel n’est pas le cas pour Jean Bruneau. Celui qui, aujourd’hui, court sur ses 70 ans, ne souhaite pas s’arrêter et s’isoler.

Comme il s’est toujours mis au service des autres, Jean Bruneau s’est investi davantage dans le social. Fidèle à ses engagements de jeunesse, l’homme, un humaniste convaincu, s’active auprès de ceux de nos semblables qui ont le plus besoin d’un soutien moral.

C’est ainsi que l’ancien professionnel de la discipline s’active au sein des organisations non gouvernementales (ONG) oeuvrant en faveur de la réhabilitation des toxicomanes ou alcooliques. «Ces personnes se retrouveront marginalisées si nous ne leur tendons pas la main», laisse entendre Jean Bruneau.

Le retraité, grand travailleur social, est engagé aux côtés de José Ah Choon et d’autres bénévoles. Ils encadrent des toxicomanes qui souhaitent sortir de l’enfer de la drogue. Jean Bruneau est le président du Centre d’accueil de Terre-Rouge, une structure soutenue par le diocèse de Port-Louis.

L’ancien commissaire des prisons est aussi le président du Centre de solidarité. C’est une autre ONG qui s’occupe des personnes risquant de subir l’exclusion sociale en raison d’abus d’alcool ou de drogue.

Ces engagements de Jean Bruneau sur le plan social sont la mise en pratique de ses convictions personnelles. «J’ai toujours cru que dans la vie, on doit s’évertuer à aider son prochain, plus particulièrement les plus faibles», déclare notre interlocuteur.

Passionné d’écriture

Ce principe a guidé l’ancien responsable des prisons dans sa gestion des centres pénitentiaires. «Les détenus ont commis un délit, mais ils sont avant tout des humains. Il faut aider à leur réinsertion dans la société.» C’est le credo humaniste d’un ancien policier.

La retraite permet aussi à Jean Bruneau de s’adonner à une autre de ses activités de prédilection : l’écriture. En effet l’homme est un féru de littérature. D’où lui vient cette passion pour les belles lettres ? «Je suis natif de Port-Louis et j’ai grandi au Ward IV.»

Jean Bruneau, nostalgique, se remémore sa jeunesse, quand, en compagnie de ses amis, dont Finlay Salesse et feu James Burty David, il côtoyait des littéraires confirmés comme Jean Georges Prosper et Emmanuel Juste. L’écrivain Bruneau, qui a déjà à son actif deux ouvrages sur la police et les prisons, envisage d’écrire un livre pour raconter son Ward IV.

Ce penchant pour la littérature et ses dispositions naturelles à aider les autres ne le prédestinaient-ils pas à un autre métier que celui de policier ? «Pas du tout. Au contraire le policier est avant tout au service de ses concitoyens. Non, je ne regrette pas mon choix de carrière», répond l’ancien adjoint au commissaire de police.

En 1968, Jean Bruneau s’est joint à la force policière. Il a gravi les échelons pour devenir le n°2 dans la hiérarchie aux Casernes centrales. Nommé commissaire des prisons en 2010, il y reste cinq ans.

Aujourd’hui dans sa résidence à Pointe-aux-Sables, Jean Bruneau, le patriarche, consacre beaucoup de temps à ses petitsenfants. «Ma famille, c’est mon bien le plus précieux», dit-il sur le ton de la confidence.

Pour l’ancien commissaire des prisons, la retraite se conjugue entre famille, centres d’accueil et littérature.


Son parcours

  • 1968 : se joint à la force policière
  • 1979 : promu sergent
  • 2000 : nommé Deputy Commissioner of Police
  • 2010 : devient commissaire des prisons
  • 2015 : Prend sa retraite
  • 2016 : Président du Centre d’accueil de Terre-Rouge et du Centre de solidarité