Publicité

Projet Lux Resorts-Gender Links: quatre habitantes du Sud initiés à la confection

14 octobre 2018, 10:24

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Projet Lux Resorts-Gender Links: quatre habitantes du Sud initiés à la confection

Il n’y a pas d’âge pour les braves. C’est ce qui vient à l’esprit lorsqu’on rencontre Taramatty Ramphul. Cette septuagénaire, qui faisait de la couture en dilettante, a pris avantage du cours de confection offert par Gender Links et Lux Resorts. Coudre pour elle est non seulement devenu une agréable distraction mais aussi une rentrée d’argent possible. 

Taramatty Ramphul, qui a eu 70 ans dimanche dernier, est Rosehilienne de naissance. Elle est venue s’installer à Bel Ombre voilà plus de 50 ans, juste après son mariage. Elle et son mari vivaient dans une maison en tôle qu’ils ont construite sur un terrain loué à bail à l’Etat. Au début, cette mère de trois garçons, était femme au foyer. Mais lorsque son mari perd son emploi, elle est obligée d’y palier. En 1974, elle prend donc le chemin du travail et est recrutée à mi-temps comme Motivator pour le compte de la Mauritius Family Planning and Welfare Association. Elle fait du porte-à-porte à Bel Ombre, Baie du Cap et Chemin Grenier pour expliquer l’importance de la contraception aux femmes. 

Même si son mari retrouve un emploi de sirdhar sur la sucrerie de Bel Ombre par la suite, Taramatty Ramphul a pris goût au travail et ne veut pas lâcher prise. A ses débuts, elle perçoit un salaire de Rs 16.80. Lorsqu’elle est promue Field Worker, ce revenu passe à Rs 25 puis Rs 50. «Ale ale li monte et ler monn vinn Community Health Worker, mo salaire ti Rs 11 000», raconte-t-elle. C’est grâce à son salaire et à celui de son mari qu’ils peuvent progressivement démolir leur maison en tôle et ériger une maison en béton. «Nounn kase ranze bout par bout. Nounn resi donn ledikasyon nou bann garçons», dit-elle fièrement. Ses trois fils sont mariés et l’un d’eux vit à l’étage de la maison familiale à Bel Ombre, l’autre a émigré en Grande Bretagne et le dernier habite Quatre-Bornes. 

A ses heures perdues, Taramatty Ramphul coud en dilettante sur sa petite machine. En 1987, elle suit même un cours de broderie. Mais à part de se coudre quelques vêtements, elle n’a pas le temps de prendre des commandes. Lorsqu’elle prend sa retraite, elle intègre la Senior Citizen Association de Baie du Cap et prend avantage de toutes les sorties organisés. Cela tombe bien car son mari est aussi à la retraite. «Ler mo finn aret travay, mo bolhomme ti ar moi dans lakaz. Mo ti bien heureuse. Mo ti pe sorti beaucoup ek suive bann cours ki centres communautaires ti pe donne.» Intéressée par le textile, lorsqu’elle en a l’occasion et que les finances les leur permettent, elle se rend en Inde et en Chine et achète des vêtements qu’elle vient revendre dans le centre communautaire. 

«Nounn apran boukou kitsoz... Mo pa ti konn tay lor patron. Mo finn apran fer li ek aster linz-la tom bien drwat.»

Son monde s’écroule lorsque son mari tombe malade et meurt. «Ler bolhomme mort, mo stresse boukou ek tension ti komans monte. Monn bisin sorti. Pa kapav res dans lakaz», raconte-t-elle. La présidente de son club de troisième âge l’informe que Lux Resorts et Gender Links cherchent à former quatre femmes en confection d’uniformes et d’autres vêtements. Sans hésiter, Taramatty Ramphul se fait inscrire. «Mo ti bisin enn distraction». Depuis le 20 mars et ce, jusqu’au 28 septembre, une fois la semaine et chacune à leur tour, les femmes sélectionnées suivent le cours de confection entre 10 et 15 heures 30 à l’hôtel Tamassa. «Nounn aprann boukou kitsoz ar Mme Yogida ki coud uniformes pou Lux Resorts. Par exemple, mo pa ti konn taille lor patron. Mo ti pe taille direk. Mo finn aprann fer li ek aster vetement là tomm bien droit. Monn aprann met cols lors bann chemisiers, kouma fer binding. Monn aprann fer kurti, jupes, blouses, uniformes, pantalons. Tout kalite kitsoz mo finn aprann.» A la fin de la formation, Taramatty Ramphul a connu la joie de recevoir une machine industrielle en cadeau. Il en a été de même pour les trois autres femmes ayant suivi le cours. «Monn gaign enn joli cadeau l’anniversaire», dit-elle en nous montrant fièrement sa machine industrielle. «Mo bien satisfait de sa formation ki nou finn gaigne ar Gender Links ek Lux Resorts. Monn aprann fer enn travay bien prop. Enn de sa bann madam kinn suiv cours la pa ti konn trap masinn. Dans six mois, linn aprann ek zordi li coud short, chemisier etc ».

Opérée de la cataracte au début du mois de septembre, elle attend que son œil aille mieux pour commencer à coudre  et à prendre des commandes sur une plus grande échelle. «Pou l’instant, mo fer tipti travay kouma met enn l’ourlet, raccourci enn jupe ou enn pantalon. Mme Yogida inn dir moi ki en attendant, mo kapav aste tissu ek fer torchons pour la cuisine. Se enn zafer facile sa ». Même si elle arrive à boucler ses fins de mois avec sa pension de vieillesse et celle de veuve, une petite rentrée d’argent n’est jamais de trop. «Cash ki mo gaigne lor couture ki mo pou fer, mo pou donn mo bann ti zenfant ki al lékol.»  

Et ces rentrées d’argent lui permettront de faire face aux difficultés de la vie comme le coup de massue qu’elle vient de recevoir sous forme de lettre du ministère du Logement et des terres. L’Etat qui percevait un bail de Rs 1500 par an pour le terrain de 422 mètres carrés qu’elle occupe, a majoré le montant des baux. Elle a quatre mois pour s’acquitter de Rs 7000. «Ancien gouverneman ti propose tou bann dimounn ki rest lor terrain à bail aste li pou Rs 2000. Mo garçon ek moi nounn fer démarches pou aste li. Ler nou bisin al signe kot notaire, élections 2014 vini ek nouvo gouvernement inn freeze tout. Zordi li vinn monte prix bail ek nou ena quatre mois pou trouve Rs 7000, plus Rs 1100 pou so survey fee. Et ça se ziska juin 2028. Apre sa, location la pou vinn Rs 10 500. Mo ti kone li ti pou augmenté. Mo ti pe pense location la ti pou double. Mais pas monte enn kout koumsa. Mo pou bisin coud pou trouve sa cash là ek mo garçon aussi pou bisin contribué».

Taramatty Ramphul n’arrête pas de remercier Lux Resorts et Gender Links pour la chance qu’elle a eu de suivre ce cours de confection. «Mo remercie zot boukou. Seki nou pa ti kone nou finn kone zordi… »

 


Une fructueuse collaboration entre Gender Links et Lux Resorts 

<p style="text-align: justify;">Une des missions de Gender Links est d&rsquo;autonomiser économiquement les femmes vulnérables. Cela passe par des cours d&rsquo;estime de soi et d&rsquo;autres formations pour faire d&rsquo;elles de petits entrepreneurs. Depuis deux ans maintenant, <em>Lux Resorts aide Gender Links</em> à mener à bien cette mission qui a d&rsquo;abord commencé à la Cité Mangalkhan. &nbsp;Trois femmes de cette cité ont reçu de<em> Lux Resorts</em> une formation poussée en boucherie, pâtisserie et confection.<em> Lux Resorts </em>a eu envie de poursuivre cette collaboration à Bel Ombre et <em>Gender Links </em>a été chargé d&rsquo;identifier les candidates susceptibles de bénéficier des cours de confection. &laquo;<em>Nous avons choisi des femmes dans le besoin, qui n&rsquo;ont pas de grande expérience en couture pour qu&rsquo;elles reçoivent un cours de confection. Nous ne parlons pas d&rsquo;un simple cours de couture. Elles ont été exposées à un niveau supérieur de la couture que j&rsquo;appelle du real tailoring. Elles ont acquis des compétences qu&rsquo;elles peuvent désormais mettre au service des personnes de la région car elles possèdent désormais des machines à coudre industrielles. C&rsquo;est une belle collaboration qui continue entre nous et Lux Resorts&nbsp;&raquo;</em>, a déclaré Anushka Virahsawmy, directrice de<em> Gender Links</em> à Maurice.&nbsp;</p>