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#MeToo à Bollywood: le tournage de «Housefull 4» suspendu

12 octobre 2018, 14:42

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#MeToo à Bollywood: le tournage de «Housefull 4» suspendu

L’industrie cinématographique indienne n’est pas protégée contre le harcèlement sexuel. Après le témoignage de Tanushree Dutta, plusieurs autres femmes sont venues de l’avant pour dénoncer le comportement des hommes envers elles. La vague #MeToo déferle sur Bollywood et l’impact n’a pas tardé à se faire sentir.

Ce vendredi 12 août, Sajid Khan s’est retiré de l’équipe de production de «Housefull 4». Housefull est une des franchises de Bollywood qui a connu que du succès, et le quatrième était très attendu. Mais voilà qu’en plein tournage, Saloni Chopra, la directrice assistante du film, et une journaliste ont accusé Sajid Khan de harcèlement.

Akshay Kumar, qui tient le rôle principal, a fait savoir qu’il ne travaillera pas avec des harceleurs et autres agresseurs sexuels. «J’ai demandé aux producteurs de suspendre le tournage jusqu’à ce que l’enquête soit complétée», a-t-il faut savoir sur son Twitter.

Un autre producteur visé par des allégations est Vikas Bhal. Une employée de sa maison de production est venue de l’avant pour énoncer ce qu’elle a dû faire de force. Peu après, une autre actrice a aussi accusé Vikas Bhal de l’avoir forcée à l’embrasser alors qu’il était ivre. Kangana Ranaut a confirmé l’incident.

Pour Imran Khan, ce n’est pas une surprise. «J’ai appris ce qu’il faisait directement des actrices. Cela va des attouchements à carrément demander des faveurs contre un rôle», a-t-il déclaré, en ajoutant que le problème ne date pas d’hier et qu’il n’en a pas parlé car tout le monde lui a dit qu’il passerait pour un acteur en manque de publicité.

Le début de #MeToo à Bollywood

Lorsque Tanushree Dutta a parlé publiquement de ce qu’elle a subi sur le tournage de «Horn ok pleasss», il y a quelques semaines, elle a ouvert la boîte de Pandore. Nana Patekar, contre lequel ces allégations sont dirigées, n’a cessé de clamer son innocence. Il avait même prévu une conférence de presse lundi, mais l’a annulée sur les conseils de ses avocats. Quant à l’actrice, les soutiens envers elle se multiplient.

Mais Nana Patekar n’est pas le seul à faire face à des allégations de harcèlement. Alok Nath, lui aussi, serait dans la même situation. Une des actrices du film «Hum Sath Sath Hain» est venue de l’avant pour expliquer que lors d’un tournage, alors que l’équipe travaillait de nuit et qu’elle se changeait, l’acteur serait venu dans sa loge et se serait déshabillé. «J’ai essayé de m’enfuir mais Alok Nah m’a retenu. Il a pris mon bras. J’ai dû tirer très fort pour pouvoir m’en aller», avance-t-elle.

Elle ne serait pas la seule à avoir fait les frais des pulsions d’Alok Nath. La productrice Vinta Nanda affirme qu’elle a aussi été victime de l’acteur. Même si à l’époque, dit-elle, toute l’industrie lui avait demandé de ne pas en parler, elle l’a fait dans un livre et a même évoqué l’incident dans ses interviews. «Mais aujourd’hui, cela a plus de poids car il y a un mouvement. Alok Nath n’a pas nié les faits dans le passé, donc il ne peut pas le faire aujourd’hui», a affirmé la productrice.

Flora Saini a, elle aussi, été victime, et c’est cette semaine qu’elle a osé en parler. Lorsqu’elle a été agressée par le directeur de tournage Gaurang Doshi, l’histoire, dit-elle, a vite été étouffée. «C’était la parole d’une jeune actrice contre un producteur bien établi. Personne ne me croyait.»

Le chanteur Abhijeet Bhattacharya, connu pour ses prises de position controversées, est lui accusé par une hôtesse de l’air.

Depuis que le mouvement #MeToo a pris de l’ampleur à Bollywood, il en ressort que plusieurs des victimes avaient déjà évoqué leur histoire mais n’ont jamais été prises au sérieux. Cependant, toutes ont tenu à remercier Aishwarya Rai Bachchan car elle est la seule à les avoir soutenues dès le départ.