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Mobiliser, remobiliser, recommencer: nouveau sommet climat à New York

27 septembre 2018, 01:11

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Mobiliser, remobiliser, recommencer: nouveau sommet climat à New York

Après Paris, Bonn, San Francisco, voici New York: des dirigeants mondiaux sont réunis mercredi à New York à l’invitation d’Emmanuel Macron pour un nouveau sommet afin de faire le point sur les promesses et tenter de ranimer l’accord de Paris sur le climat, face à la passivité de nombreux Etats.

 

L’an dernier, le président français avait averti, lors de la première édition du «One Planet Summit» à Paris, que la bataille était en train d’être perdue.

«Nous ne sommes pas là seulement pour parler, mais pour rendre des comptes», a-t-il dit en ouverture de la seconde édition, qui se tient à l’hôtel Plaza de New York, en même temps que l’Assemblée générale de l’ONU.

«Il faut réaffecter un tiers de la finance mondiale vers de nouvelles actions climatiques», a ajouté M. Macron, qui s’exprimait en anglais.

De nombreux engagements, actions et sommets se sont tenus depuis l’an dernier -- à Bonn en mai, à Bangkok et à San Francisco en septembre. Mais l’écart entre l’objectif du pacte climatique de 2015 et la réalité des engagements pour réellement contenir les émissions de gaz à effet de serre reste béant.

«J’espère que nous comblerons le fossé avec ces annonces et dans les mois qui viennent», a dit le chef d’Etat français, qui a reçu mercredi le prix onusien de «champion de la Terre», avec cinq autres récipiendaires, dont le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le prochain sommet de négociations de l’ONU, la COP24, aura lieu en décembre en Pologne. Les réunions préparatoires ont terminé dans l’impasse.

«Nous n’avons aucune certitude que ce sera un succès, même si ce n’est pas impossible», dit à l’AFP Patricia Espinosa, responsable climat de l’ONU.

Moins de dirigeants participent au second One Planet Summit, organisé avec la Banque mondiale et l’ONU. Mais une trentaine de dirigeants et ministres ont répondu présents, dont les présidents mexicain et rwandais, les chefs de gouvernement espagnol, danois, norvégien, le ministre adjoint des Affaires étrangères chinois, ainsi que des dirigeants de petites îles du Pacifique, dont les rivages sont inexorablement mangés par l’océan.

«Le temps n’est pas notre ami», a lancé la Première ministre de Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, venue avec son bébé de trois mois. «Aucun de nous ne devrait pouvoir se dispenser d’agir».

Un degré suffit 

Au fil de la journée, des milliards de dollars d’actions nouvelles devaient être annoncés pour «décarboner» l’économie mondiale, aider les pays vulnérables à parer au pire, et financer la transition écologique des pays en développement, notamment en Asie et en Afrique.

L’Union européenne veut consacrer le quart de son budget 2021-2027 à des objectifs climatiques, et va dépenser 44 milliards d’euros en Afrique, une cinquantaine de milliards de dollars pour quelque 200 villes du monde.

Mais ces engagements, aussi concrets soient-ils, ne représentent qu’une portion de l’effort requis pour limiter la hausse de la température du globe à 2°C par rapport aux années 1880. La Terre est déjà plus chaude d’un degré et se dirige vers +3°C.

Un degré semble peu, mais suffit à faire fondre une partie monumentale de la glace des pôles et faire monter à terme le niveau des océans de plusieurs mètres.

Greenpeace a de son côté accusé le président français de «parader», alors que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté récemment en France, notamment à cause des transports.

L’ancien maire de New York Michael Bloomberg, milliardaire qui finance nombre d’initiatives sur le climat via sa fondation philanthropique, voit quant à lui le verre à moitié plein,au risque de brouiller le message général de mobilisation.

«Nous faisons des progrès», dit-il à l’AFP. «In fine, ce ne sont pas les Etats qui changent les comportements, c’est le capitalisme».