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Vikram Hurdoyal: «Que des sièges soient réservés aux indépendants»

26 septembre 2018, 01:30

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Vikram Hurdoyal: «Que des sièges soient réservés aux indépendants»

Vous êtes très actif sur le plan politique, ayant été même candidat aux dernières élections générales. Quelle est votre opinion sur la réforme électorale ?
Je dois reconnaître que l’alliance Mouvement socialiste militant – Muvman Liberater (MSM-ML) a eu le courage de présenter une ébauche de la réforme électorale au public. Mais je suis déçu, même si elle contient quelques points positifs.

Quels sont ces points positifs ?
La représentation féminine, la loi anti-transfuge, par exemple.

Et les manquements ?
Personne, surtout aucun politicien, n’a relevé un grand manquement concernant surtout les candidats indépendants. On a prévu 12 sièges pour des personnes qui ne seront pas candidates, et entre six et dix pour des candidats rejetés par l’électorat. Mais il n’y a rien concernant un candidat indépendant…

Expliquez-vous…
Je prends mon exemple. En décembre 2014, j’obtiens 9 775 votes sur un total de 39 543 votants, soit 24,72 % des voix exprimées dans la circonscription de Grande-Rivière-Sud-Est-Montagne-Blanche (n°10). Je termine à la septième place, juste derrière les candidats de deux grands blocs. Avec le First Past The Post, seuls les trois premiers sont élus. Maintenant, le gouvernement propose la proportionnelle pour faire la place à 12 candidats, mais ne prévoit rien pour que les candidats indépendants puissent obtenir ne serait-ce qu’un siège.

Qu’auriez-vous souhaité ?
Que sur les 12 sièges, il faudrait accorder, disons, trois sièges aux indépendants. Cependant, il faudrait un certain seuil pour que des candidats indépendants puissent être éligibles à un siège de parlementaire.

Quel seuil, par exemple ?
C’est à discuter, mais entre 15 et 20 % des suffrages exprimés, pour les indépendants. Mon ami, Georges Ah-Yan, a aussi fait très bien avec 15,5 % des voix recueillies (4 431 des votes sur un total de 28 599) à Mahébourg-Plaine-Magnien (n°12). Surtout que nous avons été candidats dans de grandes circonscriptions. Et j’ai obtenu plus de votes que les six élus des circonscriptions nos 2 et 3 !

Oui, mais ce sont deux petites circonscriptions. Les élus n’auraient pu obtenir plus de votes, non ?
Voilà une autre anomalie, qu’il faut corriger. On ne peut pas avoir une circonscription avec quelque 21 000 électeurs et une autre avec 63 000 votants. Il faut revoir le redécoupage électoral.

Allez-vous envoyer vos suggestions, comme l’a demandé le Premier ministre ?
Je vais lui écrire. Mais à travers votre article, je veux sensibiliser l’opinion publique à ce grand manquement. Si le gouvernement décide de prendre en compte ma suggestion, c’est sûr qu’aux pro- chaines élections générales, il y aura davantage de candidats indépendants valables qui tenteront leur chance.

Serez-vous candidats aux prochaines élections générales ?
Je n’ai pas encore décidé

Rama Sithanen craint des «effets pervers»
L’Electoral Boundaries Commission (EBC) est avertie. Il ne faut pas un découpage électoral qui provoquerait des «unintended consequences», des effets pervers et des dommages collatéraux en changeant les contours de circonscriptions. L’expert en systèmes électoraux, Rama Sithanen, a invité hier les membres de l’EBC à se pencher sur le risque de diviser équitablement la population par circonscription, comme le souhaitent certaines personnes. Ce faisant, analyse-t-il, certaines composantes de la société peuvent être sous-représentées au Parlement. Il a déposé devant cette commission pour partager son avis sur le découpage électoral. «Nous ne pouvons pas égaliser les circonscriptions tout en retirant le Best Loser System, sinon nous ferons face à des problèmes. Si on veut le faire, je propose de revoir tout le système électoral et de revoir le pacte qu’on avait fait pour un équilibre.». Cependant, maintient Rama Sithanen, cette réforme devra permettre à tous les Mauriciens de différents profils de se retrouver à l’Assemblée nationale.