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Congrès annuel: la religion s’invite au débat de l’association des directeurs des ressources humaines

8 septembre 2018, 02:30

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Congrès annuel: la religion s’invite au débat de l’association des directeurs des ressources humaines

 

La pratique religieuse et l’expression de la foi représentent une dimension incontournable de la vie sociale à Maurice. Mais les entreprises privées ont toujours été très discrètes dans la gestion frontale des questions ayant trait à la religion et son impact sur le lieu de travail.

L’Association of Human Resource Professionals of Mauritius a mis un terme à cette réticence. Elle aborde directement le sujet avec la publication d’un document intitulé «Practical Guide on Religious Matters in Business Organisations». Le document a été lancé dans le cadre des travaux de l’édition 2018 du congrès annuel de l’association, du 31 août au 2 septembre, à l’hôtel le Méridien, Pointe-aux-Piments.

Les faits religieux, explique Areff Salauroo, président du conseil d’administration de l’Association des directeurs des ressources humaines de l’île Maurice, sont omniprésents au sein de l’entreprise. D’où la nécessité d’apporter un éclairage sur les faits religieux qui ponctuent la vie de l’entreprise et des pistes susceptibles de fournir des solutions à différentes questions qui peuvent se poser. «Le document que nous avons publié n’est qu’un guide. Il n’a pas force de loi. Sa réalisation est inspirée de la Constitution, de l’Employment Rights Act et de l’Equal Opportunities Act. La finalité vise à éliminer la discrimination.»

Il ne voit aucune contradiction entre la mission de l’entreprise à produire de la richesse sur la base d’une recherche assidue de la productivité et un intérêt visant à trouver des solutions à des questions d’ordre religieux qui peuvent surgir sur le lieu du travail. «La prise en compte des faits religieux va contribuer à promouvoir un climat plus harmonieux au sein de l’entreprise. En évitant l’existence de traitements discriminatoires, les employeurs vont contribuer à l’amélioration de l’environnement de travail. C’est le principal objectif du guide sur les pratiques religieuses

Areff Salauroo estime que l’entreprise ne doit pas évoluer en isolation de la société sans se sentir partie prenante des grands enjeux qui caractérisent la société qui l’entoure. «Nous sommes un pays multiracial. Nous avons la responsabilité au sein de la mini-société qu’est l’entreprise de promouvoir les valeurs essentielles à la survie de notre société que sont l’harmonie, la compréhension mutuelle, la cohabitation, la communion, la cohérence et l’entente. Nous avons tous le devoir de donner à comprendre que même si sa mission première est d’ordre commercial, l’entreprise ne peut faire abstraction de la réalité mauricienne

Le document Practical Guide on Religious Matters in Business Organisations s’adresse à ses lecteurs sous la forme de questions que l’employé et l’employeur pourraient se poser et les solutions qu’ils pourraient rechercher.

Cinq domaines où les questions d’ordre religieux sur le lieu de travail peuvent surgir sont abordés dans le guide. Il s’agit des questions qui peuvent se poser au moment où une recrue est interrogée pour l’obtention d’un emploi ou dans le cadre du contrat d’exécution d’une tâche découlant d’un contrat de travail. Aussi par rapport au comportement d’un employé sur son lieu de travail, dans le contexte de l’organisation du temps de travail et, enfin, par rapport à la vie de la communauté.

À titre d’exemple, voici la réponse que propose le guide face à un employeur qui empêche un salarié de discuter des croyances religieuses sur le lieu du travail. Le guide explique que l’employeur ne peut se permettre un tel comportement mais explique que la jouissance de cette liberté d’expression ne devrait pas provoquer des perturbations sur le lieu du travail.

Autre exemple: un employeur a-t-il le droit de contraindre un employé à mettre un terme à un jeûne effectué dans le cadre d’une obligation religieuse ? Pour les rédacteurs du guide, un employeur n’a pas le droit d’agir de la sorte.

Pour Areff Salauroo, le contenu de ce guide peut être potentiellement amélioré. «Ce guide est à un stade embryonnaire. Nous attendons la participation des acteurs sociaux afin de le rendre plus convenant

Fazila Jeewa Daureeawoo demande de mieux préparer les employés aux changements

<p>Les directeurs des ressources humaines (DRH) doivent préparer les employés aux nombreux changements qui guettent le monde du travail : organisation, environnement et conditions. C&rsquo;est l&rsquo;appel de Fazila Jeewa- Daureeawoo. La Vice-Premier ministre procédait au lancement de l&rsquo;édition spéciale du magazine de l&rsquo;Association of Human Resource Professionals of Mauritius (MAHRP), marquant le 50e anniversaire de l&rsquo;Indépendance de Maurice et le 42e anniversaire l&rsquo;association. Fazila Jeewa-Daureeawoo a reconnu l&rsquo;impact de la technologie sur le travail, mais a insisté sur la contribution humaine afin de rendre les entreprises profitables. La blockchain, l&rsquo;informatique en nuage et l&rsquo;intelligence artificielle auront un impact sur le monde des affaires. Mais ce sont les hommes et les femmes qui constituent l&rsquo;entreprise qui vont jouer un rôle important dans la création de valeur. Elle a saisi l&rsquo;occasion pour évoquer des mesures importantes annoncées dans le Budget 2018-19, en citant le Mauritius Artifical Intelligence Council, les bourses d&rsquo;État pour les étudiants voulant poursuivre des études en blockchain et en intelligence artificielle. Elle a demandé aux DRH de veiller à ce que Maurice ne perde pas ses talents. Cela ne nous aiderait pas à devenir une économie à haut revenu. Areff Salauroo, le président de la Confédération africaine des ressources humaines et de l&rsquo;Association mauricienne des directeurs des ressources humaines, a parlé de la mission de son association de préparer ses membres pour faire face aux nouveaux défis. Le magazine &lsquo;&rsquo;Transforming Talent in the Digital Age&rsquo;&rsquo; a été lancé en présence de Leyla Nascimento, la présidente de la Fédération mondiale des associations des ressources humaines, de Somesh Dasgupta, le président du National Institute of People Management de l&rsquo;Inde, du professeur Eugene McKenna ainsi que de Raj Seeparsad et du Dr Jerry Gule de l&rsquo;Institute of People Management de l&rsquo;Afrique du Sud.</p>