Publicité

Bleus: Lloris, l’ivresse du sommet

24 août 2018, 22:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Bleus: Lloris, l’ivresse du sommet

Le capitaine des champions du monde n’est pas un capitaine de soirée, titre dévolu à celui qui reste sobre: Hugo Lloris est poursuivi pour conduite en état d’ivresse à Londres, un écart qui surprend chez ce joueur à l’image de gendre idéal.

La nouvelle est tombée au creux d’une fin de mois d’août émolliente: le gardien de but de 31 ans a été interpellé à la suite d’un contrôle de routine à Gloucester Place, dans le centre de Londres, aux environs de 02H20 locales (03H20 françaises) dans la nuit de jeudi à vendredi, comme l’a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police londonienne.

Inculpé pour conduite en état d’ivresse, «il a été libéré sous caution et comparaîtra devant le tribunal de Westminster le mardi 11 septembre», a-t-il ajouté. En Angleterre, le taux d’alcoolémie légal au volant est de 0,8 g par litre de sang, contre 0,5 g en France.

Selon le tabloïd The Sun, le joueur a même passé sept heures en cellule avant d’être formellement inculpé.

Un autre quotidien britannique, le Daily Mail, précise que Lloris a dîné au Bagatelle, un restaurant franco-méditerranéen du quartier de Mayfair, en compagnie de deux autres joueurs qui évoluent à Londres, un autre champion du monde Olivier Giroud (Chelsea) et Laurent Koscielny (Arsenal), absent du tournoi russe pour cause de blessure. Le journal a publié une photo postée sur Instagram par le DJ Alexandre Billard qui pose avec les trois Bleus.

Cette mésaventure intervient à trois jours d’un déplacement, lundi, sur les terres de Manchester United, comptant pour le Championnat d’Angleterre.

- «Affaire privée» selon la FFF -

Côté français, «c’est une affaire privée qui n’aura pas d’incidence sur le prochain rassemblement de l’équipe de France», puisque le gardien comparaîtra après la rentrée des Bleus, a réagi la Fédération (FFF) auprès de l’AFP.

Noël Le Graët, le président de la FFF, évoquera cet incident avec le capitaine de la sélection à l’occasion de ce rassemblement de septembre, a-t-on ajouté.

Les Bleus de Didier Deschamps feront leur retour sur les terrains en affrontant l’Allemagne le 6 septembre à Munich puis les Pays-Bas le 9 septembre au Stade de France dans le cadre de la Ligue des nations. Sachant que le gardien N.2, Steve Mandanda, est d’ores et déjà forfait sur blessure, et qu’Alphonse Areola, le N.3, ne devait débuter sa saison que samedi avec le PSG face à Angers...

La conduite en état d’ivresse est un grand classique chez les footballeurs, mais étonne au sujet de Lloris. Auteur personnellement d’une grande Coupe du monde, jusqu’au second titre mondial décroché par la France, en finale contre la Croatie (4-2) le 15 juillet à Moscou, le Niçois d’origine s’est toujours montré mesuré et discret, aux antipodes de l’exubérance bling-bling et des frasques extra-sportives.

Très rares ont été les moments où Lloris a donné dans le lâcher-prise, comme à l’issue d’un match de son équipe de Lyon à Nice, le 3 avril 2011. Ce jour-là, l’OL avait mené 2-0 à la mi-temps et s’était fait rejoindre par deux buts dans le temps additionnel. Lloris avait alors été filmé par Canal+ lors de son retour au vestiaire en train de crier: «On se chie dessus! Y en a ras le cul! C’est quoi ça?! Putain de merde!»

- «Le basculement nécessite un ajustement» -

Capitaine en sélection comme en club, Lloris est unanimenent décrit par ses coéquipiers comme un joueur respecté, dont la parole est rare mais forte. Mais sans jamais d’excès, d’aucun type.

Dans L’Equipe de ce vendredi, il avait livré une longue interview tranchant avec ses conférences de presse souvent charpentées à la langue de bois.

Est-ce que ce titre mondial va l’apaiser? Réponse de Lloris dans le quotidien sportif: «L’autre jour, ma femme m’a dit quelque chose comme ça. Elle a suggéré que puisque j’étais champion du monde, je serais plus cool désormais. Mais en fait je ne crois pas: dès le premier match, contre Fulham (3-1 pour Tottenham le 18 août), je bouillais (sourires)...»

Et le retour à la «vraie vie» ? «C’est forcément difficile, après avoir vécu deux mois aussi forts en groupe, de retrouver mes repères dans la vie quotidienne. Il faut recommencer à faire des choses simples, se faire à manger, faire la vaisselle, nettoyer la table (sourires). C’est la vraie vie, je l’aime, j’en ai besoin, mais le basculement nécessite un ajustement».

Le latéral du PSG Thomas Meunier, qui avait eu du mal à digérer l’élimination de son équipe de Belgique par la France en demi-finale du Mondial (1-0), a prôné l’indulgence pour cet ajustement, avec humour: «J’espère au moins que c’était à la bière belge... Tout est pardonnable à ce moment-là».