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Arabie Saoudite: la peine de mort requise contre une activiste des droits des femmes

22 août 2018, 21:05

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Arabie Saoudite: la peine de mort requise contre une activiste des droits des femmes

 

Elle s’appelle Israa al-Ghomgham. Cette Saoudienne fait partie des cinq activistes des droits civiques contre qui la peine de mort a été requise en Arabie Saoudite. D’aucuns estiment même qu’elle est la première femme à faire face à une exécution.

Selon Human Rights Watch, ces cinq personnes font actuellement face à un procès devant un «terrorism tribunal». Il leur est reproché d’avoir participé à des manifestations dans la région de Qatif, où la minorité musulmane chiite a organisé des mouvements de protestation contre la discrimation dont elle se dit victime de la part du gouvernement mené par les Sunnites.

Selon Human Rights Watch, le procureur a accusé Israa al-Ghomgham et les autres activistes d’avoir «incité à la manifestation», «scandé des slogans hostiles au régime», «tenté d’enflammer l’opinion publique», «filmé des manifestations et posté les vidéos sur les réseaux sociaux» et «apporté un soutien moral aux manifestants». Pour toutes ces raisons, il aurait requis la peine de mort.

Dans un communiqué, Sarah Leah Whitson, la Middle East Director de Human Rights Watch, a vivement dénoncé cette situation. «Une exécution est quelque chose d’affligeant, mais demander la peine de mort pour des activistes comme Israa al-Ghomgham, qui ne sont même pas accusés de comportement violent, c’est monstrueux.» Et d’ajouter que «le despotisme de la monarchie saoudienne rend la tâche de plus en plus difficile pour ses équipes de relations publiques de ‘spin the fairy tale’ des réformes à ses alliés et partenaires commerciaux dans le monde».

Human Rights Watch souligne que cela crée un «dangereux précédent» dans le cas des femmes activistes qui sont actuellement en prison. D’ajouter qu’Israa al-Ghomgham est connue pour avoir participé et documenté les manifestations qui se tiennent à Qatif depuis 2011. C’est en décembre 2015 que son époux et elle ont été arrêtés. Ils sont depuis retenus à la prison de Dammam’s al-Mabahith.

Depuis la mi-mai, au moins 13 activistes des droits civiques et ceux des femmes, considérés comme représentant «un risque pour la sécurité nationale», ont été arrêtés. Si certains ont été relâchés, d’autres sont toujours détenus sans qu’aucune charge ne pèse sur eux.

C’est dans le sillage de ces arrestations que les relations entre le Canada et l’Arabie Saoudite se sont dégradées. Le pays de Justin Trudeau ayant réclamé la libération immédiate de ces activistes.