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Commission Britam: le rapport de BDO «ne pouvait pas attendre»

9 août 2018, 12:19

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Commission Britam: le rapport de BDO «ne pouvait pas attendre»

Un rapport complet sur l’état des choses de la BAI en 48 heures, est-ce possible ? La commission d’enquête sur la vente des actions de Britam Kenya s’est attardée sur la question, mercredi 8 août. Dans les milieux concernés, l’on explique que lorsque le rapport a été commandité, la Financial Services Commission (FSC) a bien précisé qu’il devait être prêt le vendredi 24 avril 2015 pour le Conseil des ministres. D’ailleurs, le repaiement des détenteurs de polices d’assurances Super Cash Back Gold (SCBG) était bien à l’agenda durant cette séance du Conseil. C’est Prakash Seewoosunkur, Chief Operating Officer de la FSC, qui a dû répondre aux questions ayant trait à ce rapport.

«The letter of engagement of BDO is dated 22nd of April 2015, the report is published two days later, on the 24th of April. Is it possible to produce a report which goes to the crux of recoveries in just 48 hours?» Question de l’assesseur Sattar Hajee Abdoula à Prakash Seewoosunkur. Ce dernier a expliqué qu’il conçoit que c’était un court délai pour un rapport de cette envergure, mais que les comptables de la firme avaient pu s’appuyer sur les chiffres du conservator’s report. Soit un rapport qui avait déjà été produit par une autre firme comptable.

Sollicitée, la firme en question refuse de commenter l’affaire. Cependant, dans les milieux proches de la FSC, l’on explique que l’on avait bien signifié l’urgence d’un rapport lors de l’appointment de la firme.

«C’était vraiment un travail round-the-clock pendant 48 heures», avance-t- on. En effet, l’on avait demandé que le rapport soit prêt à temps pour le Conseil des ministres du 24 avril. «Se basant sur ce rapport, le Premier ministre d’alors avait tenu une conférence de presse le 24 avril pour expliquer le repaiement aux victimes», explique-ton. Effectivement, le 24 avril, sir Anerood Jugnauth annonçait que les victimes du SCBG percevraient une partie de leur investissement mais pas les intérêts.

«Document dissimulé»

Dans les milieux, l’on se demande surtout pourquoi ce rapport intéresse la commission d’enquête. Document qui, selon les dires de Shakeel Mohamed lors d’une conférence de presse du Parti travailliste le 23 avril, a été dissimulé. «Le rapport concerne la BAI et pas l’affaire de la vente des actions de Britam. Est-ce que cela fait partie des Terms of Reference de la commission ?» se demande-t-on.

Néanmoins, un des Terms of Reference de cette commission consiste à déterminer s’il y a eu conflit d’intérêts quand le dossier BAI a été confié à la firme BDO. D’ailleurs, la nomination de BDO sur ce dossier est une question à laquelle devra répondre Prakash Seewoosunkur en écrit à la commission. Dans les milieux, l’on explique que ce sont les tarifs exorbitants d’une précédente firme qui avait porté le choix sur BDO.

Benito Elisa a aussi été convoqué devant la commission d’enquête hier. Son nom avait été mentionné devant l’ex-juge Bushan Domah et ses assesseurs le 26 avril dernier par Shakuntala Gujadhur- Nowbuth. Cette dernière avait expliqué avoir eu l’ex-conseiller de Roshi Bhadain au téléphone au sujet de la vente des actions de Britam Kenya. Chose que Benito Elisa nie catégoriquement. «I have never been present at a meeting discussing Britam shares and I have never called anyone at the National Property Fund Ltd regarding this matter», soutientil. Ce dernier était sur le board de la National Property Fund Ltd (NPFL) jusqu’au 26 avril 2016. Pourquoi a-t-il démissionné, s’est enquis l’assesseur Imrith Ramtohul ? «Pour des raisons personnelles», devait-il répondre.

Sanjiv Issary, Chief Executive Officer de la NPFL, a aussi été auditionné.