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Commission drogue: interrogations sur les intentions du témoin vedette et les «agissements» de la police

28 juillet 2018, 02:00

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Commission drogue: interrogations sur les intentions du témoin vedette et les «agissements» de la police

«The elusive fading star witness». C’est ainsi que la commission d’enquête sur la drogue qualifie Asvin Bhoyroo, un temps considéré comme le témoin vedette. Deux pages et demi lui sont consacrées dans le rapport rendu public vendredi 27 juillet.

Pour l’ex-juge Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs, «aucune crédibilité ne peut être accordée à son témoignage». Au départ, pourtant, la commission drogue fondait de grands espoirs sur Asvin Bhoyroo, d’autant qu’il leur avait fourni de nombreuses informations sur les rouages du trafic de drogue. Cet ancient officier de prison, qui disait vouloir tourner la page, avait indiqué avoir travaillé pour le trafiquant Curly Chowrimootoo.

Or, au fur et à mesure, il s’est avéré que ses «preuves» n’étaient que du vent. «His credibility was at stake as whether pen drive, viber message and recording were checked, they did not contain the alleged damning proof against the persons mentioned», peut-on lire dans le rapport à la page 244.

En effet, la clé USB qu’il avait remise à la commission drogue était vide, ainsi que les messages sur whatsApp et Viber. Sans compter que les perquistions des deux endroits indiqués par Asvin Bhoyroo se sont avérées infructueuses. Qui plus est, le 8 kilos d’une substance de couleur marron, qu’il disait être de l’héroïne que lui aurait remise Curly Chowrimootoo, ne contenait, en réalité, aucune trace de drogue. Pour toutes ces raisons, la commission drogue recommande qu’une enquête approfondie soit menée sur le «fading star witness», afin de déterminer s’il a fait un faux témoignage et «qui tire les ficelles».

Par ailleurs, Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs s’appesantissent sur le rôle de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). Ils disent notamment ne pas avoir apprécié la perquisition effectuée au domicile d’Asvin Bhoyroo, quelques jours après qu’il a signifié son intention de collaborer avec la commission d’enquête sur la drogue. «C’est un appel du bureau du commissaire de police qui a mené a cette perquisition», peut-on lire dans le rapport.

«What was the purport of that démarche of the police has remained a mystery.» Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs notent que des trafiquants de drogue ont infiltré la police. Et se demandent, du coup, si le but ne cette perquisition n’était pas, justement, de «réduire au silence» le témoin. À ce jour, note la commission drogue, elle n’a reçu «aucun rapport officiel de l’ADSU ou du bureau du commissaire de police sur les raisons de la perquisition du domicile du témoin vedette».

La commission d’enquête sur la drogue réclame, de fait, une enquête menée par un panel indépendant, d’autant que les agissements de la police auraient pu mettre en danger le témoin, voire l’intimider, «une pratique commune de la mafia». Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs insistent : «This is a very serious matter when the leak came from the office of the Commissioner of Police.»

D’autant que cela apporte de l’eau au moulin des divers témoins qui ont confié à la commission d’enquête sur la drogue qu’ils n’ont aucunement confiance en la police…