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Facettes cachées de… Michel Vieillesse: la voix des détenus et autres démunis

22 juillet 2018, 13:50

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Facettes cachées de… Michel Vieillesse: la voix des détenus et autres démunis

Les détenus auront un autre ardent défenseur en la personne de Michel Vieillesse, directeur de Kinoueté, qui a été nommé la semaine dernière, membre de la Human Rights Commission. Pour lui, il ne suffit pas d’enfermer une personne qui a commis un délit. Il faut lui expliquer ce qu’elle doit faire et lui donner les moyens d’y parvenir.

Qu’est-ce que cela représente pour vous d’avoir été choisi comme membre de la Human Rights Commission ?
C’est un grand honneur pour moi de servir le pays à ce niveau et je remercie le Premier ministre pour sa confiance. Je pense que mon parcours y est pour quelque chose : UN Habitat, Programme des Nations unies pour le développement, ATD Quart Monde, Kinouété et l’omniprésence du combat des droits de l’Homme pour les plus démunis. Je comprends que ma mission est d’aider à promouvoir le dynamisme et l’indépendance de la National Preventive Mechanism de la Human Rights Commission.

Qu’allez-vous y défendre ?
Le droit de ceux qui sont en détention pour toutes sortes de raisons, d’être traité comme des êtres humains. Il ne suffit pas de les enfermer, il faut aussi leur expliquer ce qu’ils doivent faire durant cette détention et leur donner les moyens d’y parvenir. Ce, afin qu’ils retournent dans la société en meilleurs citoyens, car ils y retourneront tôt ou tard, on a tendance à l’oublier.

Que faites-vous durant votre temps libre et durant les week-ends ?
J’essaye toujours d’apprendre quelque chose de nouveau, soit en lisant un livre ou en regardant un documentaire ou en observant autour de moi et en écoutant les gens.

Parlez-nous de votre famille.
Ma femme Geneviève est représentante d’une agence touristique allemande. Nous avons deux filles : l’aînée, Anne Sophie, termine ses études, elle entame son dernier stage comme assistante chef de projet événementiel pour Le Grand Réfectoire, à Lyon. La cadette, Steffi, qui a toujours hésité entre l’art et les sciences, se lance, toujours à Lyon, dans des études universitaires en ingénieure-architecture.

Cuisinez-vous ?
De temps en temps mais ma femme le fait très bien et j’en profite.

Gourmand ou gourmet ?
Après une longue carrière dans l’hôtellerie à manger au restaurant, j’ai redécouvert la cuisine mauricienne que j’aime bien mais je ne suis pas un grand mangeur.

Pratiquez-vous du sport ? Lesquels ?
Pas tellement, pour garder la forme, je fais de la marche et pratique la zumba, qui allie la danse et l’exercice physique

Quels livres lisez-vous actuellement et de quoi traitent-ils ?
La revue d’ATD Quart Monde, dont le thème est Réinventer l’économie, qui parle de l’apport du savoir et de l’expérience des plus pauvres dans les enjeux du développement durable.

Qu’écoutez-vous à la radio ?
J’écoute principalement les informations sur les radios mauriciennes et beaucoup Radio France Internationale pour les grandes questions qui touchent le monde et aussi le continent africain, où j’ai tant d’amis.

Et la télévision ?
Je passe peu de temps devant la télé et du coup, souvent, je regarde France 24 pour les informations et de temps en temps, un film intéressant.

Quel type de musique écoutez-vous ?
De la variété, du R&B mais je prends plus de plaisir à écouter les chansons à texte, qu’elles soient de Sting, de Cabrel, de Soprano ou de Zulu

Pour vous, c’est quoi le bonheur ?
Je vais essayer une définition très personnelle : le bonheur c’est d’être capable de faire jaillir tout son potentiel. C’est, pour moi, sur quoi reposent toutes ces inégalités et la cause de tant de violence dans le monde. Chacun devrait avoir le droit de réaliser son rêve. Quand je vois cette incroyable beauté et créativité dans le travail présenté par les détenus lors des représentations, je me demande ce qui a pu empêcher ces personnes à développer ce talent et à gagner leur vie avec. Dans le monde, malheureusement le capital humain est de plus en plus dévalorisé, au profit du capital financier.

Qu’auriez-vous souhaité réaliser avant de quitter ce monde?
Deux films m’ont beaucoup inspiré, même si je vais rarement au cinéma : Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent et À la recherche du bonheur, avec Will Smith. Je rêve de contribuer à réaliser un vrai projet de développement local, où la communauté puisse valoriser et capitaliser sur les talents réciproques et ce que la nature offre, tout en la respectant.