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Kamla Venkiah, le secrétariat dans le sang

23 juillet 2018, 02:30

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Kamla Venkiah, le secrétariat dans le sang

Elle n’avait que 20 ans quand sa route a croisé celle de la dactylographie. Kamla Venkiah travaillait alors dans une usine de légumes surgelés. «Ma famille était très modeste. Je devais les aider. Je coupais des pommes d’amour et des petits pois dans cette usine», confie-t-elle. Mais Josie, sa soeur, infirmière, la pousse vers un tout autre métier : le secrétariat. D’ailleurs, elle lui offre à l’époque sa machine à écrire, un vestige que Kamla Venkiah conserve et chérit depuis des décennies.

Dans les années 1970, il n’y avait aucun centre de formation. Aussi Kamla Venkiah s’est tournée vers la mairie de Beau-Bassin-Rose-Hill, seul organisme qui dispensait un cours gratuitement en short hand et type writing destinés aux détenteurs du School Certificate. En parallèle, elle adhère à des cours particuliers chez un formateur à domicile. «Malgré cela, je suis restée au chômage pendant trois ans», confie-t-elle.

Elle poursuit avec les formations de Pitman et de la London Chamber of Commerce, ce qui marque ses débuts de formatrice. «Le traitement de texte était très demandé et le secrétariat a vite évolué à l’époque. Nous avions des programmes avancés tels que des diplômes de City and Guilds, ce qui était vraiment un plus car il fallait former des secrétaires multitâches», raconte-t-elle.

En juillet 1978, elle fonde la Curepipe Technical Centre qui devient ensuite la New Secretarial Institute. Ce mois-ci, le centre célèbre ses 40 ans d’existence. Kamla Venkiah y assure les cours de dactylographie et de short hand avant d’être nommée à la tête de l’établissement. Cette période est aussi marquée par l’incursion des femmes dans le monde du travail. Le secrétariat constituait un des premiers métiers qu’elles pouvaient exercer. Rapidement, l’offre de formation s’étoffe. S’y greffent le marketing, la gestion, le développement personnel, le «grooming», les premiers secours etc. «Une secrétaire est le coeur de n’importe quelle organisation. Ce poste, qui peut être occupé par les femmes comme par les hommes, est à responsabilité. On doit pouvoir compter sur cette personne», précise-t-elle.

Formant des milliers de personnes, Kamla Venkiah a lancé un second centre à Port-Louis, en 1999. Selon elle, le métier de secrétaire se réinvente chaque jour, surtout avec l’essor technologique. «Une secrétaire, ce n’est pas juste classifier des dossiers. Par exemple, la maîtrise d’un ordinateur permet d’améliorer la dactylographie comparée au manuscrit. Les erreurs sont minimisées. Aujourd’hui, nous avons développé une série de formations sur la technologie justement, avec des diplômes spécialisés dans ce domaine », dit-elle.

Ceci inclut la maîtrise des sites web, le design, le multimédia, la gestion des données, la sécurité informatique entre autres. Elle travaille actuellement sur l’introduction de nouveaux cours en management.