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Tour de France: l’Alpe d’Huez, entre foule, ferveur et gloire

19 juillet 2018, 14:06

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Tour de France: l’Alpe d’Huez, entre foule, ferveur et gloire

 

Une foule dense, une ferveur incroyable, une gloire éternelle qui attend le vainqueur au sommet des 21 lacets: l’Alpe d’Huez, arrivée de la 12e étape du Tour de France jeudi, reste une des montées mythiques qui font la légende de la Grande Boucle.

«Tous les grimpeurs rêvent de gagner l’Alpe», explique le Français Pierre Rolland, qui a levé les bras en 2011 en haut de la montée. Entre Fausto Coppi, Luis Herrera, Bernard Hinault et Marco Pantani, les plus grands noms du cyclisme s’y sont imposés.

Pourtant, «ce n’est certainement pas le col le plus dur ni le plus long. C’est une montée qui ne fait que 13,8 kilomètres», souligne Christophe Riblon, qui a écrit une des pages du mythe de l’Alpe d’Huez en 2013, au prix d’un retour sur l’Américain Tejay van Garderen, qu’il avait dépassé à deux kilomètres de l’arrivée.

Cette année, toutefois, la montée de l’Alpe intervient au terme des trois étapes de haute montagne dans les Alpes avec des coureurs qui auront déjà la Madeleine et la Croix-de-Fer dans les jambes.

«Si on compare au Tourmalet, au Ventoux ou au Galibier, ce n’est pas la même chose. Il y a des cols plus longs, plus durs, qui arrivent plus haut. Mais c’est un col référence, il est mythique», poursuit l’ancien coureur d’AG2R La Mondiale qui, à 37 ans, suit la course aujourd’hui pour l’organisation du Tour.

«Dès que l’on parle de vélo, on nous demande si l’on a fait le Tour de France et si on a monté l’Alpe d’Huez. Ce sont les deux premières questions qui arrivent», ajoute-t-il.

Une légende à 1850 mètres 

Tous les ingrédients sont réunis au long des 21 virages pour une légende à 1.850 mètres d’altitude.

A commencer par la ferveur populaire, mesurable avant, pendant et après le passage du Tour de France. «Au départ du Tour, on avait déjà des photos de camping-cars qui s’étaient installés quinze jours avant», note Riblon. Histoire de ne rien rater du spectacle.

Pendant l’étape, les motards de la Garde républicaine ont parfois du mal à voir où ils posent leur roue, tellement la foule est dense et les spectateurs ne s’écartent qu’au dernier moment. Surtout au virage des Hollandais, où les fans se rassemblent avec le risque de débordements.

Jeudi, la sécurité sera renforcée pour l’occasion. Avec, pour la première fois, l’apport d’agents de sécurité privés de l’organisation.

«Il n’y aura pas beaucoup de place», redoute le Néerlandais Tom Dumoulin (Sunweb), l’un des favoris du Tour, qui va aborder sa deuxième montée de «la montagne des Hollandais» dans des conditions différentes de la première. «Je l’avais grimpée tranquillement à mon rythme, profitant des fans et de toute l’atmosphère. Ce ne sera pas ainsi jeudi».

«Quand je vois les images à la télé, je me demande par où j’ai pu passer. Mais sur le vélo, on ne se pose pas la question. Je fais confiance aux gens, ils vont s’écarter», se souvient Riblon, qui souligne: «ça participe à la magie du Tour de France et de cette montée.»

Pour le vainqueur, le succès garantit une exposition médiatique hors norme. «Je ne l’ai pas vécu comme s’il y avait un avant et un après victoire à l’Alpe d’Huez. Je ne me suis pas senti plus fort, ou plus légitime. Mais les sollicitations sont énormes. Encore cinq ans après», remarque Riblon, qui avait déjà signé un succès de prestige trois ans plus tôt dans la station pyrénéenne d’Ax-3-Domaines.

«Le fait d’avoir écrit mon nom de famille dans les livres d’histoire du vélo, c’est pour moi une très grande fierté», ajoute-t-il.

Et pas seulement dans les livres d’histoire, puisque chaque vainqueur à l’Alpe inscrit son nom dans l’un des 21 virages mythiques. Un peu comme le vainqueur de Kitzbühel en ski alpin a sa propre télécabine.

Le Français partage son virage avec le Néerlandais Peter Winnen, vainqueur pour la première fois en 1981, l’année de naissance de Riblon.