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Solidarité à Camp-Carol: une histoire qui commence à finir bien…

15 juillet 2018, 22:00

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Solidarité à Camp-Carol: une histoire qui commence à finir bien…

Jeudi 28 juin. Camp-Carol, Grand-Baie. Quelques femmes, masques au visage et gants aux mains, sont en train de sortir matelas, fauteuils éventrés, armoire défoncée, plaques à gaz explosées, d’une case en tôle. Le métal est rouillé, plein de trous. La pluie abîme tout,  tout le temps. Les poutres sont  rongées par les karya. Il n’y a ni eau ni électricité. Les toilettes ? Un trou dans une dépendance en bois et tôle.

Ça brosse ça nettoie. De jeunes voisins s’attellent à placer des cadenas et solidifier les portes branlantes qui ne protègent d’aucune intrusion. Ils placent des bâches sur le toit pour l’imperméabiliser. La maison, à l’intérieur, même si encore pitoyable, redevient saine. La Maison des matelas livre un… matelas cadeau, qui, posé sur un sommier de fortune, avec des draps et des oreillers neufs, fait que pour la première fois depuis des années, Premila Roockmin, 52 ans, va pouvoir dormir au sec et au propre sur ses deux oreilles.

Des bénévoles apportent des étagères, des rideaux, des caisses de rangement, des vêtements, de la nourriture… Premila, toute timide, passe le balai, brosse le «sali (plus trop) rouz», un peu gênée par autant d’attention. La case devient presque coquette.

Retrouvailles émouvantes entre la mère et le fils.

Vendredi 29 juin, après que le District Council est passé récupérer une bonne partie des déchets qui encombraient la cour, un van de Terre de Paix arrive… Avec le fils de Premila ! Par pur hasard, l’association qui l’héberge avait décidé de l’emmener voir sa mère ce jour-là, chez qui il ne vivait plus depuis 2011. Depuis qu’il avait été pris en charge par la Child Development Unit.

Retrouvailles émouvantes, pleines d’amour, pour ce jeune de 16 ans et sa mère, dans un foyer métamorphosé depuis la veille.

Solidarité féminine

Les habitants de Grand-Baie sont habitués à voir ce petit bout de femme, qu’on appelle «Miss 50 sous». Ancienne institutrice, qui a connu une descente aux enfers, rejetée ou ignorée de tous. Un jour, elle raconte son histoire à Ingrid Charoux et à sa soeur Véronique. Les deux décident de faire quelque chose. Elles embarquent Valérie Pruvot, qui mène la danse. La solidarité féminine s’est mise en branle, Lydia Maréchal, Cathy Giraud, Claudine Declercq, Andréa Kux… Toutes ces amies, simples humains, apportent leur goutte d’eau, pour en faire «une rivière», partant du principe que «le monde peut être beau avec un petit effort de chacun».

De bouche à oreille et grâce aux réseaux sociaux, l’histoire commence à se faire connaître. Car ces femmes au grand cœur ne veulent pas s’arrêter là. Si l’endroit a retrouvé un semblant de dignité, les tôles sont toujours rouillées, il n’y a toujours pas de toilettes. La case a tout de même 50 ans, Premila est née là et veut y rester. Le but : faire monter une maison en dur avec une vraie salle de bain, raccordée à l’eau et à l’électricité et une chambre pour son enfant.

Conteneur

Des devis sont pris, c’est à qui fournit des matériaux, des meubles. Depuis le 10 juillet, un conteneur est à disposition pour stocker les dons. Un compte a été ouvert pour ceux qui voudraient contribuer à la construction et à l’aménagement de cette maison, aider pour le transport et bien d’autres choses encore, comme les soins médicaux.

Premila vivait avec Rs 50 par jour. Ses bonnes fées lui ont aussi trouvé un emploi mieux rémunéré. Elles la suivent, l’encadrent. OEuvrent à lui refaire une santé. Une nouvelle vie s’ouvre à elle. Au bout du tunnel : l’espoir de revoir son fils vivre à ses côtés….

Une page Facebook a été créée : https://www.facebook.com/Solidarity-for-Premila-649504905402609/ sur laquelle vous aurez tous les détails de l’aventure et le numéro de compte (MCB 000446215643). Le conteneur est à l’arrière de la boutique de Macumba, chemin 20 pieds, à Grand-Baie, où les gens peuvent déposer des effets entre 9 heures et 16 heures. En cas d’objet lourd, merci d’informer sur le 263 1117. 

La petite maison de Premila Roockmin.
La solidarité féminine à l'oeuvre.
En plein nettoyage le jeudi 28 juin.
La flamme de l'espoir brille de nouveau pour Premila Roockmin.